“My name is Adil”, une success-story qui interroge l'identité culturelle des migrants


Libé
Jeudi 9 Mars 2017

Avec son film "My name is Adil" (Mon prénom est Adil), projeté lundi dans le cadre de la compétition officielle de la 18ème édition du Festival national du film de Tanger (FNF), le réalisateur Adil Azzab retrace une success-story qui interroge la question de l'identité culturelle des migrants. 
Tiré d'une histoire vraie, ce long métrage (74 min) relate la vie d'Adil, un garçon ayant grandi dans le village de Beni Amir, près de Fkih Ben Salah, avant de rejoindre son père émigré en Italie. Le garçon de 13 ans doit ainsi faire face à la dure expérience de la migration et à ses situations qui vont changer sa vie à jamais. Le rôle d'Adil enfant est joué par son frère cadet, et c'est le réalisateur lui-même qui joue son propre rôle d'adulte. A travers le regard d'Adil, attaché à deux pays, le Maroc et l'Italie, ce film autobiographique aborde les différentes facettes de la migration et interroge la question de l'identité culturelle, les manières de se voir, d'être vu et reconnu comme pluriel, de trouver une place dans la société.. 
 "Lorsque j'ai émigré en Italie en 2001, j'ai subi des problèmes psychologiques. J'ai été perdu entre deux cultures, celle de mon pays d'origine et celle de l'Italie", confie Adil Azzab à la MAP, ajoutant qu'"ensuite, j'ai décidé de m'approcher des gens, d'apprendre à me connaître et de raconter ma vie". C'est en 2011 qu’Adil Azzab a eu l'idée de tourner ce film en recourant au crowdfunding pour collecter les fonds de financement, et ce malgré tous les obstacles auxquels il a été confronté, notamment le refus de son père, explique-t-il. 
Aujourd'hui, le jeune Marocain a 29 ans. Il est devenu réalisateur et éducateur de mineurs étrangers non accompagnés. Son histoire est "une réussite".  Le film a fait un bon chemin, puisqu'il a été dans plusieurs festivals internationaux. Il a remporté plusieurs prix: "Frontières ouvertes" du Festival du film Ventotene et le "meilleur film arabe" au Festival méditerranéen d'Alexandrie, entre autres. "My name is Adil" a été précédé par la projection du court-métrage "Tikitat A'soulima" (Le ticket du cinéma) du réalisateur Ayoub Layoussifi, également dans le cadre de la compétition officielle de ce festival, organisé par le Centre cinématographique marocain sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.
Cette fois, c'est l'histoire de Hassan, 11 ans, qui veut absolument voir le film de Spiderman3 projeté au cinéma Marhaba pour la dernière séance avant la fermeture de cette salle. Hassan n'a pas un centime et sa mère refuse qu'il y aille. Le garçon n'a qu'une seule idée en tête: aller au cinéma, coûte que coûte ! Tourné à Azemmour, près d'El Jadida, ce court-métrage (29 min) aborde à la fois la souffrance des femmes célibataires et leur lutte pour élever leurs enfants, ainsi que la fermeture des salles de cinéma au Maroc qui ne sont plus rentables, explique son réalisateur.
Rappelons enfin qu’au total quinze films dans la catégorie des courts-métrages et autant dans la catégorie des longs-métrages, signés par des réalisateurs marocains de différentes générations, sont en lice pour décrocher les différents prix décernés aux meilleures productions cinématographiques nationales de l'année.


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