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Monaco, nouveau riche à l'image désastreuse


Mercredi 2 Septembre 2015

L'aspect exceptionnel de la vente du Monégasque Anthony Martial, 19 ans, à Manchester United pour plus de 75 M d'euros marque un tournant ultralibéral dans le projet du club de la Principauté, où le côté sportif n'est plus prioritaire.
Rybolovlev, roi-business
Tout au long de sa vie, le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, propriétaire de l'AS Monaco, n'a jamais fait dans le sentiment. Et cela lui a réussi. Alors sur le dossier Martial, sur lequel il a été l'ultime décideur, son jugement a été rapide. Peu importe l'impact négatif, en interne, en externe, sur l'image ou sportivement, que ce transfert engendrera: une telle plus-value ne se refuse pas. Lorsque la cote d'un joueur est multipliée par quinze en deux ans, il faut vendre. Le football français, et la Principauté en particulier, semblent découvrir ainsi certains aspects de l'ultralibéralisme.
Les arrivées majestueuses de James Rodriguez et Radamel Falcao (actuellement prêté à Chelsea mais à qui il restera en fin de saison encore deux années de contrat en Principauté à près de 15 M d'euros de salaire annuel) à l'été 2013 n'étaient qu'un leurre. Rybolovlev n'a pas investi dans le club de façon philanthropique. L'ASM doit être rentable. Cette saison Monaco a donc vendu pour environ 180 M d'euros de joueurs. Un nouveau record en France.
Une image devenue désastreuse   
L'AS Monaco n'est pas un club de football professionnel comme les autres. C'est avant tout un club omnisports qui appartient aux Monégasques. La section football professionnel en est la principale vitrine. Elle se doit de porter les images d'excellence et de glamour de la Principauté à travers le monde.
Or, dans l'imaginaire collectif, Monaco n'est, désormais, plus qu'un centre de tri pour jeunes joueurs. Car, si le club sait bien vendre ses quelques têtes de gondole, beaucoup, parmi la cinquantaine de joueurs sous contrat, restent sur le carreau ou sont perpétuellement prêtés.
Déjà considérée comme une base arrière de l'omnipotent agent portugais Jorge Mendes où il a effectué un nombre record de transferts (arrivées ou départs), Monaco a franchi un nouveau palier avec le départ de Martial.
Aujourd'hui, Dmitry Rybolovlev, dont le souhait d'une naturalisation monégasque n'est toujours pas suivi de fait, montre qu'il peut disposer du club et de ses actifs (les joueurs) à sa guise.
Même après avoir lâché le club, alors au bord de la faillite et dernier en L2 en janvier 2012, le Palais princier suit toujours très attentivement l'évolution du club. Il n'est pas certain que l'image renvoyée par ce dernier, après le départ de Martial, lui convienne réellement.
Un impact sportif incertain  
Aujourd'hui, l'impact sportif d'un tel départ est difficile à évaluer pour Monaco. Mais les doutes peuvent se décliner en plusieurs points.
D'abord, comment le groupe et le staff technique vont réagir? Si Andrea Raggi pouvait jusqu'alors lancer que Monaco était supérieur à la saison dernière, ce n'est plus le cas. En perdant sa pépite d'attaque après Kurzawa, Abdennour, Kondogbia ou Ferreira Carrasco, les cadres de l'équipe, autant que Leonardo Jardim, ont pris un sacré coup sur la tête.
Après le 0-3 contre Paris et l'élimination en barrage de Ligue des champions contre Valence, Monaco ne fait plus peur. Au moment du départ de Martial, sans renfort, l'effectif paraît d'ailleurs désormais moins solide que celui de Lyon, voire de Marseille, ses principaux concurrents au titre de vice-champion derrière le PSG.
En un mois, les objectifs ont été revus à la baisse. La course à la deuxième place de L1 est devenue prioritaire, et l'Europa League ne sera qu'une future vitrine pour jeunes.
En attendant la reconstruction d'une équipe capable d'atteindre ses objectifs, la communication du club envers ses supporteurs sera importante. Comme le sera également la capacité du staff technique à remobiliser son effectif, agrémenté ou non de recrues de dernières minutes.


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