-
Qu Dongyu : Le Maroc dispose d'une expérience riche à partager avec les autres pays en matière de gestion hydrique
-
Débat autour de la valorisation du potentiel des aliments aquatiques
-
La Chambre des représentants parachève la composition de ses organes
-
Nasser Bourita : Les positions constantes et positives du Libéria sur le Sahara marocain consolident les relations bilatérales
-
Le niet tout aussi explicite que justifié du Maroc
« La crise de l’enseignement supérieur marocain est palpable et personne n’osera prétendre le contraire. Le hic, c’est que ces propos émanent d’un ministre qui a préparé la loi 13-16 dont l’un des volets a justement trait à la formation des compétences », nous a précisé Abdelkrim Madoune, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup). Et d’ajouter : « Ceci d’autant plus que le débat sur la formation des compétences est évoqué dans un contexte marqué par l’absence des conditions morales et matérielles (infrastructures, conditions de travail des enseignants et recherche scientifique). Comment peut-on donc parler de ce volet alors que l’université marocaine est frappée de plein fouet par la baisse des financements publics, le surnombre des étudiants, la concurrence de l’enseignement privé, la faiblesse de la recherche scientifique et que le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres s’oriente ces temps-ci vers la création d’universités privées ? ».
Pour notre source, ces propos irresponsables ne sont pas lancés à la légère mais ils font partie d’une série de sorties médiatiques récurrentes. Ils rejoignent ceux qu’il a tenus quelques semaines auparavant affirmant que le Maroc n’avait pas besoin de poètes ni de philosophes ou ceux appelant à la fermeture des facultés de lettres et de droit ou ceux soutenant que notre pays manquait de compétences. « Ce genre de déclarations n’est pas fortuit. Celles-ci visent à dévaloriser l’enseignement supérieur public et laissent penser qu’il vaut mieux passer par les universités privées pour avoir les compétences et le savoir nécessaire, et ce en déboursant entre 30.000 et 130.000 DH par an», nous a-t-elle indiqué. Et de confirmer : « Il s’agit donc d’une stratégie dangereuse qui vise à démanteler l’université publique marocaine. Les déclarations de ce ministre et de tant d’autres s’inscrivent dans une optique d’abandon par l’Etat de ce secteur et de contraindre les familles à aller vers le secteur privé érigé comme l’unique alternative possible en études médicales, gestion ou ingénierie, entre autres ».
Le secrétaire général du SNESup estime que le gouvernement actuel manque de vision et de stratégie et que son ministre en charge de l’enseignement supérieur se comporte comme si le pays ne déposait pas d’une Loi suprême et comme si cette dernière ne nous renvoyait pas vers plusieurs institutions constitutionnelles telles que le Conseil supérieur de l’enseignement. « Daoudi fait cavalier seul alors qu’il est membre de ce Conseil et qu’il a signé un accord avec lui et participé à la mise en place de la stratégie 2015-2030 », nous a-t-il précisé. Et de conclure : « Cet Exécutif excelle dans la promulgation hâtive des décrets. N’importe quelle idée de projet de loi prend souvent chez lui la forme de décret. Tel est le cas des deux décrets concernant les professeurs stagiaires et la reconnaissance de cinq universités privées alors que ce secteur ne doit pas être pris en otage pour des raisons de surenchère politique ».