Mehdi Ben Barka, l’homme


Par Abdelwahed Radi
Mardi 22 Novembre 2016

Mehdi était physiquement un homme sain, doué d’une capacité de résistance hors normes.
Il avait une capacité de récupération rapide phénoménale
Il avait une grande capacité de travail
Il avait une grande mémoire
Il comprenait rapidement ce qu’on lui disait ou ce qu’il lisait
Il avait une grande capacité d’analyse et de synthèse
Il avait une grande richesse de vocabulaire et une grande précision dans le choix des mots pour se faire comprendre
Il était imbu à la fois de culture arabe classique littéraire et religieuse, de culture populaire traditionnelle (y compris ses aspects magiques et superstitieux) en plus de la culture universelle avec son rationalisme et ses valeurs politiques, morales et sociales.
Non seulement il connaissait la mentalité marocaine mais il y avait beaucoup réfléchi pour l’améliorer.
Mehdi était un bon père de famille. Sa famille était parmi ses priorités à côté du pays et du parti. Il s’occupait beaucoup de ses enfants, de leur éducation et de leur formation qu’il a bien réussies.
Pendant son séjour à l’étranger, quand il disposait de plus de temps, il se rendait au théâtre, au cinéma, aux musées et avait d’autres activités culturelles.
A Rabat, à ses moments de détente, il était calme, spontané, mélomane, appréciant tous les genres de musique,  la musique classique, les variétés arabes et internationales.
Mehdi était un grand lecteur des nouvelles publications politiques, économiques et littéraires sans oublier la presse quotidienne et périodique. Il tenait à être toujours à jour.
Mehdi était au fond un grand éducateur dan sa famille, il aimait instruire les autres, leur transmettre son savoir. C’était un pédagogue dans sa fonction d’enseignant, dans le parti et dans la société.
Il avait l’art de simplifier les sujets complexes pour les expliciter. Il était capable de se mettre à la portée du plus simple citoyen.
Il était convaincant parce qu’il était toujours sincère et inspirait de la confiance. Il était captivant par son style, ses idées, ses arguments, le contenu de son discours et son humour.
Il aimait encadrer, former les jeunes, les soutenir, les encourager et les préparer à leurs tâches futures.
La route de l’Unité était pour lui plus une œuvre éducative civique et  politique que la construction matérielle d’une voie de circulation. La devise de l’opération était : «Nous  construisons la route et la route nous construit».
Mehdi était un grand humaniste. Il aimait l’être humain et croyait en lui. Pour Mehdi, l’homme devait être la fin de toute action politique, économique, sociale et culturelle et par conséquent, avait droit au bonheur, au respect, à la liberté et à la dignité.
Il était très compatissant, sensible à la souffrance des autres. Il avait de l’empathie, c’est-à-dire la capacité à se mettre à la place des autres  et d’éprouver ce qu’ils ressentent.
Il respectait ceux qui n’avaient pas sa religion ou ne partageaient pas ses convictions politiques.
Il avait une grande capacité d’écoute
Mehdi était un optimiste qui parvenait à communiquer son optimisme aux autres. Il était un éveilleur de conscience, un semeur d’idées nouvelles et d’espoir, de principes et de valeurs. Il avait cette capacité à secouer les autres, à les amener à donner le meilleur d’eux-mêmes, à les associer à son action et à les intégrer dans ses projets.
Il tirait tout le monde vers le haut.
Mehdi était généreux de son temps, de son savoir et de son énergie. Il ne vivait pas pour lui seul mais aussi et surtout pour les autres ; sa petite et grande famille, ses compatriotes et l’humanité entière. Il était plein d’abnégation.
Il ne courait pas après les biens, les positions, les honneurs et les plaisirs. Le seul luxe qu’il se permettait, était de bien s’habiller, d’être toujours bien soigné, jamais négligé, même en dehors des rencontres officielles et protocolaires. Il était désintéressé. Il était sobre, n’avait pas beaucoup de besoin, ne cherchait pas le luxe. Il roulait en Coccinelle comme tout le monde le savait. Il avait horreur de la médisance et de la vulgarité. Il était très courtois et dégageait une aura et une autorité naturelle et savait, à l’occasion, séduire quand c’était nécessaire.
Mehdi était un homme attachant, toujours souriant, ne fronçant les sourcils que lorsqu’il était en pleine réflexion ou méditation.
Il avait une grande capacité d’anticipation : un visionnaire trop en avance sur son époque. C’était un homme unique en son genre. Il avait une haute idée de la politique et l’exerçait avec un certain panache.
Mehdi a créé des institutions et des structures politiques,  sociales et culturelles qui perdurent jusqu’à nos jours sous une forme ou une autre : UNFP, UNEM, Jeunesse istiqlalienne, Tofola Chaabia, AMEJ et route de l’Unité.
Tout comme Abderrahim Bouabid qui a fondé les institutions financières et économiques telles que les banques : Banque Al Maghrib, la Samir, la Somaca, le DH, Général Tire.
Deux hommes qui, chacun dans son domaine, ont marqué le Maroc de l’après-indépendance malgré le temps limité passé au pouvoir.
Aujourd’hui, on ne juge pas leurs actions à leur juste valeur.


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1.Posté par lahcen le 27/11/2016 14:12
Et pourquoi l'avoir tué ? C'est de l'hypocrisie

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