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Matteo Renzi démissionne après le rejet de sa réforme

La Ligue du Nord réclame des élections après le référendum


Mardi 6 Décembre 2016

Matteo Renzi a annoncé sa démission de la présidence du Conseil après son revers électoral lors du scrutin de dimanche, ce qui pourrait ouvrir une période d'instabilité politique en Italie, fragiliser davantage les banques italiennes et réveiller une nouvelle crise au sein de la zone euro.
"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a sobrement résumé M. Renzi, 41 ans, avant même que les 59,11% de non à "sa" réforme constitutionnelle soient officiels. "J'ai perdu, j'en prends toute la responsabilité".
Après un dernier conseil des ministres "dans l'après-midi", M. Renzi devait se rendre  au palais du Quirinale  pour donner sa démission au président Sergio Mattarella, chef d'Etat discret et effacé à qui il revient de gérer la transition.
Il pourrait convoquer des élections anticipées, soit, plus vraisemblablement, nommer un gouvernement "technique", comme l'Italie en a déjà connus, chargé de réformer la loi électorale.
Les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du Nord ont réclamé une dissolution immédiate du Parlement.
"Les Italiens doivent être appelés à voter le plus rapidement possible", a martelé Beppe Grillo, chef du M5S, sur son blog. "La chose la plus rapide, réaliste et concrète pour aller tout de suite au vote est d'y aller avec une loi qui existe déjà, l'Italicum".
Cette loi électorale, adoptée en mai 2015, prévoit une forte prime majoritaire à la Chambre des députés au parti qui dépasserait 40% des voix au premier tour ou qui remporterait un éventuel second tour entre les deux partis arrivés en tête au premier. Selon les derniers sondages, le M5S sortirait vainqueur d'un scrutin de ce type.
Mais la prime majoritaire ne s'applique qu'aux députés, alors que l'échec de la réforme du Sénat laisse la Chambre haute avec tous ses pouvoirs et une élection à la proportionnelle, ce qui risque de rendre le pays ingouvernable.
Les autres formations politiques semblaient donc s'accorder sur la nécessité d'une nouvelle réforme électorale, et donc de la nomination d'un gouvernement "technique", dont l'une des premières missions sera aussi de faire adopter le budget.
Plusieurs noms circulaient avant même le référendum pour prendre la tête de ce gouvernement, dont celui du ministre des Finances Pier Carlo Padoan, qui a d'ailleurs annulé sa participation à un Eurogroup à Bruxelles pour rester à Rome.
Sa nomination pourrait répondre à un souci de rassurer les marchés, qui redoutent une nouvelle phase d'instabilité politique dans la troisième économie de la zone euro.
Lundi matin, la Bourse de Milan a ouvert en baisse de 1,29%, avec la plupart des banques dans le rouge, tandis que le taux d'emprunt à 10 ans de l'Italie grimpait nettement -- mais sans s'envoler -- et que l'euro chutait à 1,0571 dollar.
Après un peu plus de 1.000 jours à la tête du pays, un seuil franchi avant lui uniquement par Bettino Craxi et Silvio Berlusconi, Matteo Renzi, laisse derrière lui une Italie ayant renoué avec la croissance, mais pas suffisamment pour changer la donne sur le terrain.
Il était arrivé au pouvoir en février 2014 sur un programme de réformes tous azimuts et de mise à la casse de la vieille classe politique de son pays. Mais en dépit d'une énergie que nul ne lui conteste, son volontarisme affiché n'a pas convaincu les Italiens.
Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes, en passant par tous les extrêmes et même des "frondeurs" de gauche du PD de M. Renzi, avait appelé à voter "non", dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.


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