Maroc-Espagne vers un partenariat gagnant-gagnant

SM le Roi d’Espagne, Juan Carlos 1er, effectue du lundi au mercredi une visite au Maroc, à l’invitation de S.M. le Roi Mohammed VI. Les attentes de part et d’autre sont importantes. Parmi les principaux objectifs assignés à ce voyage : établir un nouveau partenariat gagnant-gagnant, et ce, en repositionnant les relations entre les opérateurs économiques espagnols et marocains pour que les échanges commerciaux soient plus équilibrés, et que le partenariat économique soit porteur d’investissements et d’emplois. Les deux Royaumes sont donc appelés à donner une nouvelle impulsion à leurs relations bilatérales afin de les mettre au diapason de leur position géostratégique.
Dans la foulée du débat déclenché en marge de la visite du Roi Juan Carlos au Maroc, et suite à la montée au créneau de la presse nationale, et particulièrement  l’agence officielle Map, qui a mis en exergue le déséquilibre existant entre les deux pays au niveau des relations économiques, l’ambassade espagnole a réagi afin d’éclaircir les différents contours des échanges entre les deux pays via un communiqué rendu public.
D’après ledit communiqué, le voyage du Roi Juan Carlos «vient consolider le cadre du dialogue économique renforcé, fondé sur le nouveau partenariat stratégique entre l'Espagne et le Maroc, promouvant l’approfondissement  du dialogue entrepreneurial, en quête de nouvelles opportunités communes pour la création de richesses».
L’argument avancé est qu’«il est accompagné d’un ensemble de chefs d’entreprise de haut niveau ayant une représentativité dans pratiquement tous les secteurs, afin d’ouvrir de nouvelles opportunités» et de «promouvoir des projets et des investissements en cours». Nous devrions comprendre par là que les Espagnols sont venus consolider, en premier lieu, leurs acquis et explorer de «nouvelles opportunités communes pour la création de richesses».
Le communiqué du bureau économique et commercial de l’ambassade  espagnole à Rabat, rassure la partie marocaine en parlant d’une coopération permettant un bénéfice mutuel et une «relation gagnant-gagnant».
Il met en avant la progression à un rythme soutenu des exportations espagnoles vers le Maroc pendant les deux dernières années, particulièrement en 2012, mais s’abstient d’évoquer la baisse des importations ibériques en provenance du Maroc qui ont, pourtant, diminué de 4% pendant cette année.
Une tendance qui semble s’inverser en début de cette année, selon la même source qui précise que le Maroc  est devenu «le premier fournisseur de l'Espagne dans le continent africain» et que «l'Espagne est devenue son premier client européen». En 2012, 31,7% des exportations marocaines vers l'Union européenne avaient pour destination l'Espagne, peut-on lire dans ce communiqué.
Les auteurs de ce communiqué indiquent aussi que «ce dit positionnement de l'Espagne comme client a été renforcé dans les quatre premiers mois de l'année, période au cours de  laquelle les importations ont augmenté de 15,59%, soit à 31,7% de parts de marché espagnol dans les exportations marocaines vers l'Europe». Mieux encore, «en 2013, de janvier à avril, le taux de croissance des importations augmente plus vite que celui  des exportations, et ce respectivement de 15,85% et 15,59%».
De fait, le Maroc se  positionne en tant que pays clé dans l'internationalisation des entreprises espagnoles, précise ladite ambassade. Et d’ajouter que les «entrepreneurs marocains comptent de plus en plus sur le savoir-faire et le sérieux des entreprises espagnoles». De leur côté, ces dernières ont su  profiter des avantages concurrentiels significatifs qu’offre le Maroc en tant que plate-forme productive.