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Après une expérience de longues années dans le mélange de rythmes africains, orientaux et occidentaux, et des collaborations avec des artistes de divers horizons, Majid Bekkas semble convaincu aujourd'hui que la fusion n'est pas une improvisation mais bel et bien une aventure bien étudiée et un dialogue entre des affluents artistiques et culturels nécessitant un savoir-faire et une charge spirituelle. Considéré comme le créateur de "l'African gnaoua blues", l'artiste marocain reconnait toutefois que "beaucoup d'expériences de la fusion versent dans le désordre et n'apportent pas la valeur artistique requise", estimant que l'objectif est loin d'être atteint par la simple réunion d'artistes et d'instruments musicaux différents sur la même scène en l'absence d'une référence et d’une base artistique solide pour le dialogue et le brassage.
La fusion est un échange qui implique la création d'un certain équilibre entre les différents rythmes et un va-et-vient entre rives musicales dans le respect de la valeur artistique de l'autre quelles que soient ses tendances patrimoniales et artistiques, a confié à la MAP, le directeur artistique du Festival "Jazz Chellah", qui a pris fin dimanche soir.
"La tentative est vaine si l'artiste reste prisonnier de son instrument, sa musique et son public en ignorant ses partenaires sur scène et sans être attentif à l'autre", poursuit Bekkas qui insiste dans ses projets de fusion sur une prise de contact préalable avec ses collaborateurs étrangers de manière à permettre à l'ensemble des artistes participants de s'imprégner de leurs musiques respectives. Pour Bekkas, l'artiste est appelé à maitriser à la fois sa propre musique et celle avec laquelle il souhaite faire la fusion. "Nous avons de grands maîtres de musique traditionnelle, sauf que leurs expériences avec des artistes étrangers ne trouvent pas de succès parce qu'ils ignorent la culture musicale de l'autre", a-t-il tenu à préciser. Dans les travaux de ce gnaoui de vocation, le caractère spirituel de son monde musical est très présent et son rendement artistique va au-delà du savoir-faire technique. "Dans mes projets artistiques, il y a des thèmes et des textes écrits mais aussi des marges de liberté et d'improvisation pour permettre à la force intérieure et spirituelle de l'artiste de s'exprimer", a-t-il noté.