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Les troubles d’apprentissage, un frein pour le développement de l’enfant

Pour un dépistage précoce et une prise en charge pluridisciplinaire


N.M
Vendredi 27 Décembre 2013

Les troubles d’apprentissage, un frein pour le développement de l’enfant
Les troubles spécifiques d’apprentissage compromettent l’adaptation, la réussite scolaire et plus tard l’intégration sociale. Ils nécessitent un dépistage précoce, une prise en charge pluridisciplinaire adéquate et personnalisée, des adaptations pédagogiques et une sensibilisation des acteurs de l’enseignement pour une intégration réussie de l’enfant DYS afin de minimiser l’échec et l’abandon scolaire. Telles sont les conclusions de la rencontre qu’a abritée récemment l’Université internationale de Casablanca sous le thème  «Etre DYS au quotidien». Les échanges entre professionnels de la santé (pédopsychiatres, orthophonistes, psychologues, psychomotriciens, pédiatres, ORL …), étudiants, professeurs et parents d’enfants concernés par les DYS ont enrichi les débats.
Mais tout d’abord, que signifie «DYS»?. Derrière ces trois lettres sont regroupés différents troubles cognitifs : dyslexies, dysphasies, dyscalculies, dyspraxies, dysorthographies, troubles de l’attention. On leur associe souvent le terme «spécifique» pour indiquer qu’ils ne peuvent être expliqués ni par une déficience intellectuelle globale ni par un problème psychopathologique, ni par un trouble sensoriel, ni encore moins par des facteurs socioculturels. D’où l’importance de l’écoute et d’un suivi multidisciplinaire dans la prise en charge d’un enfant DYS comme l’a soulevé Abdellah Ouardini, pédopsychiatre. Selon lui, valoriser est capital dans l’accompagnement thérapeutique et pédagogique de l’enfant. Et de préciser que  le pronostic de DYS ne peut être déterminé lors du diagnostic. En effet, la prise en charge d’un enfant DYS reste subjective et ne peut être définie en un nombre précis de séances ou d’objectifs à atteindre, car elle inclut des facteurs externes tels que l’interaction, la motivation, la collaboration du patient, de la famille, des enseignants et du thérapeute.
Quant à  Veronique Servantie, orthophoniste enseignante, elle a estimé de 3 à 6% le nombre d’enfants scolarisés présentant des troubles d’apprentissage spécifiques et le ratio est de 3 garçons pour 1 fille. Elle a, par ailleurs, donné des explications sur les divers troubles. On apprend ainsi que la dyslexie porte sur des anomalies de décodage et/ou de compréhension de texte. La ponctuation n’est pas respectée et la lecture est lente et saccadée. La dysorthographie, quant à elle, est un trouble développemental dans l’utilisation des processus liés à la production de l’écrit, elle peut être isolée ou associée à une dyslexie. Pour ce qui est de la dyscalculie, c’ est une faiblesse des aptitudes en mathématiques et en raisonnement logique qui peut être associée à une dyslexie et/ou à une dysorthographie. Des aménagements scolaires (tiers temps, moindre pénalisation des erreurs, valorisation, etc.) sont nécessaires en même temps qu’une prise en charge orthophonique. 
Des précisions complétées par Catherine Guyot, psychomotricienne et responsable de la filière Psychomotricité de l’UIC, qui indique  que la dyspraxie n’est pas innée, mais qu’elle apparait lors du développement et des expériences d’apprentissage se manifestant par l’incapacité à concevoir, planifier et exécuter une séquence de gestes, dans un sens précis, orientée vers un but.  Elle a insisté sur l’importance des examens différentiels complets (bilans pédopsychiatre, orthophonique, ophtalmologique, de la posture, psychologique avec tests d’intelligence, tests d’audition, etc.) avant toute prise en charge. 
Hicham Lafhal, psychomotricien, a expliqué que lorsque l’écriture ne répond pas aux normes définies pour l’âge en matière de graphomotricité (lisibilité, rapidité, organisation anarchique de la page, etc.), on parle de dysgraphie. Il a dit: «L’enfant ne vit pas dans son corps mais hors de son corps!». Il a rappelé que le psychomotricien doit être en harmonie avec son patient de la même manière qu’il l’est avec son corps. 


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