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Les solides marocains avaient des ailes

Prisme tactique (Maroc vs Egypte)


Chady Chaabi (Stagiaire)
Lundi 21 Août 2017

Dans une affiche pleine d'enjeu et de jeu, les deux équipes ont livré une partie où il y a eu un peu de tout : des qualités pour déstabiliser l’adversaire et des défauts pour se retrouver soi-même en danger. Les Marocains, bien ancrés dans leurs certitudes défensives et leur force collective pour gommer les espaces, ont réussi à éteindre les velléités des Egyptiens qui ont payé la faible protection de leur but par une lourde défense à quatre et un milieu à trois volatiles. 

Une défense en socle d’airain 

La défense marocaine a fait preuve de complémentarité et de solidité, doux euphémisme alors qu’elle était constituée au trois quart de joueurs du Raja de Casablanca, deuxième meilleure défense du précédent championnat. B. Banoun et J. Yamiq, fins mais athlétiques et dotés d’une relance sûre, ont fait preuve de calme et de sérénité face au pressing haut du bloc égyptien. Ils ont entretenu leur réputation de sacrés clients dans les duels et les tacles, où ils mettent un point d’honneur à intervenir proprement, en sniper. A gauche, A. Jbira fut un ton en dessous. En dépit d’un début de match enthousiasmant, ponctué de plusieurs percées mal exploitées dans le camp adverse, il s’est rapidement cantonné à un rôle purement défensif, à l’image de son pendant côté droit, H. Semmoumi, plus emprunté. Sa petite prestation s’est terminée sur un but contre son camp. Dans l’ensemble, l’animation défensive marocaine fut efficiente. Articulé autour d’un 4-4-2 à plat, le bloc marocain oscillait entre un pressing haut dans le camp adverse pour gêner la relance égyptienne et deux lignes de 4 resserrées, dans les 30 derniers mètres quand le pressing était déjoué.

Une recherche instantanée de la verticalité

Au milieu, S. Saidi, qui excelle dans l’anticipation et la couverture, a montré une belle osmose avec un B. Boulahroude, discipliné et appliqué. Dans la construction, ce duo a eu par moments du mal à offrir des solutions à ses défenseurs, obligeant ces derniers à balancer de longs ballons afin de s’extirper du pressing adverse. En phase de transition, avec une ligne de récupération basse, les milieux axiaux ont privilégié le jeu sur les côtés où les ailiers marocains avaient vocation à prendre de vitesse la lentissime charnière centrale des Pharaons et profiter des espaces laissés par les latéraux adverses, hors de position à la perte du ballon, comme leur milieu à 3. Cette recherche systématique de la verticalité a servi les qualités de M. Ounajem, auteur d’une prestation où il a alterné le spectaculaire avec le dribble et l'imprécision à la passe, tout en contribuant à débrider le score après avoir obtenu le coup franc à l’origine du premier but. Sur l’aile gauche, I. El Haddad, perpétuellement en mouvement, a brillé par son énergie débordante et sa prise de risque constante. La passe décisive qu’il délivre, validant le plan d’attaque des Nationaux, ainsi que ses bonnes intentions, ont été noyées dans un flot de déchets techniques dans les 30 derniers mètres. Les deux acolytes du WAC, ont été épaulés par A. El Hafidi. «électron libre en soutien à l’attaquant, Un coup à gauche, un coup à droite, rarement dans l’axe, il a réussi à créer une émulation avec ses rivaux en championnat, mais inexistante a été la connexion avec son attaquant de pointe. A. Maqrane fut souvent absent des débats avant de profiter de la naïveté de la défense égyptienne sur le second but.
Les Egyptiens, transcendés par l’injustice subie à l’issue du penalty, ont récupéré de plus en plus de ballons et de plus en plus haut. Le siège dans les 30 mètres va durer jusqu’à l’entrée d’El Karti et le passage en 4-3-3, qui a permis aux locaux de remettre le pied sur le ballon et de ré-afficher une certaine maîtrise, qui a rapidement cédé la place à un manque de concentration et d’application défensive. J. Sellami s’est rappelé aux bons souvenirs de sa période glorieuse à la tête du FUS. Il a réussi un coup tactique emprunt de pragmatisme, en s’adaptant au plan de jeu attendu des Egyptiens, dans l’obligation de marquer et donc de laisser des espaces dans leur dos. Mais des 4 buts inscrits lors de cette double confrontation, un seul fut le fruit d’une action construite dans le jeu. Pour l’instant, cela fait toute la différence, et il est toujours intéressant de rebâtir sur le fiasco de la CHAN 2016 en gagnant. Mais il sera nécessaire d’ajouter de la maîtrise et des variations pour faire durer cette tendance, car les Marocains tiennent avec cette qualification, une source de motivation suffisante pour apaiser leur soif de succès.
 


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