“Les sentiers de l’attente”, un roman d’amour du Maroc des années soixante-dix

Une halte plaisante dans le parcours d’un chercheur en histoire locale


Par Mustapha Jmahri (Ecrivain)
Vendredi 7 Juillet 2017

“Les sentiers de l’attente”,   un roman d’amour du Maroc des années soixante-dix
C’est en 2014 que les éditions de L’Harmattan à Paris ont publié mon premier roman Les  sentiers de l’attente paru dans la collection Lettres du Monde arabe. Il s’agit d’un roman d’amour dans le Maroc des années soixante-dix et dont les faits se passent à El Jadida et Casablanca. La même collection a sorti d’ailleurs mon recueil de nouvelles Figues et châtiment publié en 2016, préfacé par mon ami d’enfance Fouad Laroui. C’est d’ailleurs chez le même éditeur que j’ai publié en 2012 mon autobiographie A l’ombre d’El Jadida. Le lien commun entre ces trois œuvres reste, entre autres, un lieu spécifique géographique et sentimental, à la fois, El Jadida-Mazagan.
Cependant, dans ma réflexion personnelle, je considère que ce roman Les sentiers de l’attente représente une halte plaisante dans mon parcours de chercheur en histoire locale. Je ne cache pas que j’ai écrit ce roman, au départ, pour moi-même. Après plus d’une vingtaine d’années de labeur sur l’histoire d’El Jadida et qui ont donné naissance à dix-huit publications, j’ai estimé qu’écrire un roman, léger et profond à la fois, serait une sorte d’évasion. Au départ, je n’avais pas l’intention de le publier car c’était ma première expérience en tant que romancier et je ne me sentais pas capable de réaliser une œuvre romanesque de  quelque qualité. Mais j’ai pris la décision de partager cette expérience avec le public après avoir reçu des avis encourageants de mes amis qui ont lu le manuscrit : Jean-Louis Morel, président de l’Amicale des Anciens de Mazagan, qui a écrit le mot de couverture mais également le critique Abdelmajid Noussi, le romancier Habib Daim Rabbi et le nouvelliste Chakib Abdelhamid, tous les trois de la section d’El Jadida de l’Union des Ecrivains du Maroc. Qu’ils trouvent tous ici l’expression de ma profonde gratitude.
La technique d’écriture de ce roman repose sur le croisement de deux histoires : celle d’un journaliste retraité qui cherche à écrire un roman d’amour et celle de son collègue, historien, qui vient de retrouver, par hasard, son amie de jeunesse perdue de vue pendant une quarantaine années. On peut donc considérer que le récit principal, c'est-à-dire celui du journaliste-narrateur, encadre le deuxième récit, celui de l’historien.
Le thème central de l’histoire est la rencontre amicale de deux anciens
amoureux : l’historien Zouine et son ex-amie Menny. Toute l’histoire est prise comme prétexte pour évoquer le passé commun des deux amoureux dans le contexte des années soixante-dix au Maroc et les effets du Temps sur le physique et le psychisme de chacun d’eux.
Avec ce roman, je peux dire que j’avais retrouvé ma liberté d’imaginer et de rêver, laquelle liberté m’a un peu manqué depuis 1993, année du début de la série « Les cahiers d’El Jadida » que j’ai initiée. Il va sans dire que la recherche historique nécessite la consultation de documents, d’archives mais aussi le recueil de témoignages et des enquêtes sur le terrain. Tout cela exige beaucoup d’effort, d’engagement et d’objectivité. Ayant atteint l’âge de la retraite, au moment de l’écriture du roman, j’avais besoin d’un peu de subjectivité et de méditation. Ce roman m’a donc permis de réfléchir à travers une histoire simple et humaine sur le sens de l’amitié et de l’amour.
Pour résumer, je dirais que Les Sentiers de l’attente est un roman qui exalte les petites choses de la vie. Elles peuvent paraître insignifiantes aux yeux de certains mais elles donnent pourtant tout son sens à l’existence. Tout tient d’ailleurs dans le titre des deux chapitres du roman : Les coïncidences extraordinaires pour l’un et Les incidences ordinaires pour l’autre.
Il en est ainsi dans toute vie car nos points de vue changent inéluctablement avec le temps. Combien d’anciens chagrins d’amour deviennent de doux souvenirs dans le présent !
C’est ainsi que j’ai choisi le seul présent pour cette narration car lui seul compte dans nos vies. Le passé, joyeux ou difficile, colore nos souvenirs mais reste toujours derrière nous. Les personnages de mon roman ont choisi de vivre au présent. Sans regret.


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