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Les restaurants agonisent à Essaouira

Le secteur est tiré vers le bas depuis plusieurs années faute de rigueur et d’organisation


Abdelali Khallad
Lundi 4 Juin 2018

“Nous sommes lynchés et à bout : informel, non-respect de l’activité objet de l’autorisation, prix anormalement bas de certains restaurateurs, de l’alcool servi sans autorisation, entre autres. On est vraiment dépassés par les innombrables problèmes qui accablent notre activité depuis plusieurs années sans la moindre intervention des services compétents », a déploré le propriétaire d’un restaurant à Essaouira.
La situation confuse et ambiguë du secteur de la restauration touristique persiste à Mogador. Le secteur est tiré vers le bas depuis plusieurs années faute de rigueur et d’organisation. Plusieurs dizaines de restaurants sont à deux doigts de mettre la clé sous le paillasson.
« Nous vivons une anarchie déguisée ! Chaque jour, nous découvrons d’autres formes de fraude qui compliquent encore plus la situation du secteur. Qui aurait pensé que les résidents étrangers et les clients seront affectés aux restaurants suivant la nationalité du propriétaire ? Eh oui, c’est une triste réalité qui ternit l’image du secteur depuis un bon moment. Des pratiques qui restent quand même difficiles à prouver ou pénaliser comme c’est le cas pour la complicité des guides touristiques », se plaint un restaurateur. 
Les cafés populaires, les snacks, les grills, les hôtels et riads qui offrent des prestations de restauration touristique sans en avoir les conditions et l’autorisation continuent à faire leur concurrence déloyale aux professionnels du secteur. 
D’après la loi 80-14, un établissement de restauration est classé « restaurant touristique » conformément aux procédures et en fonction des normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles, d’hygiène, de production de service et d’exploitation fixées par voie réglementaire. De ce fait, tout exploitant d’un restaurant touristique doit contracter une assurance, veiller constamment à la qualification, à la bonne tenue et à la moralité du personnel lors de l’exercice de son travail, assurer la promotion des prix, délivrer à chaque client une facture ou un ticket de caisse, respecter les règles d’usage et de déontologie admises par la profession, entre autres.
 Interrogé auparavant par « Libé » à ce sujet, le maire de la ville avait invité les restaurateurs à respecter l’activité objet de l’autorisation qui leur est délivrée; dans le cas contraire, la commune procédera à la fermeture immédiate des locaux des fraudeurs.       
«  Le différentiel fiscal, social et d’hygiène avec les établissements structurés reste énorme. Nous invitons les services compétents à protéger à la fois restaurateurs et clients contre cette vague d’informel et de médiocrité qui ruine tous les acquis de la ville », a déploré un restaurateur touristique. 
D’après des chiffres non officiels, Essaouira compte plus de 200 restaurants autorisés dont 15 classés. Moins que 10 d’entre eux se portent bien. Les autres restaurants ont toujours du mal à assumer leurs engagements sociaux et fiscaux.
« L’activité touristique à Essaouira, la restauration notamment, traverse une phase assez difficile depuis quelques années. Conjoncture économique internationale très difficile, problème de transport aérien, manque de promotion de la destination, hausse des prix des denrées alimentaires, déficit en main-d’œuvre qualifiée, charges sociales et fiscales... des facteurs, entre autres, qui ne servent pas du tout la cause des restaurants pris en otage par des problèmes structurels », nous a déclaré Leila Boudad, présidente de l’Association des restaurateurs à Essaouira.  
Devant le mutisme des services compétents, les professionnels réclament une intervention rigoureuse à même d’obliger  les différents types de restaurants à  respecter les activités autorisées.
« Nous ne pouvons que compatir aux souffrances de nos malheureux responsables … les pauvres sont à genoux, impuissants face aux problèmes du secteur qui les dépassent.  A Essaouira, les grands slogans ne sont bons qu’à consommer», s’indigne un vieux restaurateur.



 


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