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Les rebelles syriens soutenus par la Turquie ont chassé l'EI de Jarablos

Ankara refuse catégoriquement l'établissement d'une quelconque entité dans le Nord de la Syrie qui la menacerait


Vendredi 26 Août 2016

Des centaines de rebelles syriens, soutenus par les chars et l'aviation turcs, ont pris la localité syrienne frontalière de Jarablos aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), à l'issue d'une offensive éclair.
"Jarablos est complètement libérée", a affirmé à l'AFP Ahmad Othmane, commandant d'un groupe rebelle ayant pris part mercredi à l'offensive "Bouclier de l'Euphrate" pour s'emparer de cette localité du nord de la Syrie, à la frontière turque.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accueillait le vice-président américain Joe Biden, a également assuré que Jarablos "avait été reprise" à l'EI. Un porte-parole d'un autre groupe rebelle a affirmé que les jihadistes s'étaient retirés en direction de la ville d'Al-Bab, au sud-ouest de Jarablos.
Selon l'agence progouvernementale Anadolu, seul un rebelle syrien a été tué et dix autres blessés. L'agence Dogan a fait état de la mort de 46 jihadistes, ce qui n'a pas été confirmé.
La rapidité de la reconquête de Jarablos a stupéfié les experts alors que la capture par les Kurdes de localités tenues par l'EI dans le nord de la Syrie, comme Kobané ou Minbej, avait nécessité de longs combats.
L'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale antijihadiste, a lancé à l'aube ce qui est sa plus importante opération militaire en Syrie depuis le début du conflit il y a plus de cinq ans.
Les Etats-Unis apportent leur soutien -- y compris dans les airs -- à l'opération turque de l'autre côté de la frontière syrienne pour y repousser l'EI, ont indiqué des responsables américains sous couvert d'anonymat.
Biden, en Turquie pour parler notamment de la résolution de la guerre en Syrie, dans laquelle Ankara a dit vouloir jouer un "rôle plus actif", a mis en garde la milice kurde qui devra retourner à l'est de l'Euphrate, comme le réclame la Turquie.
"Nous avons dit très clairement" que ces forces "doivent retraverser le fleuve" et "n'auront, en aucune circonstance, le soutien des Etats-Unis si elles ne respectent pas leurs engagements, un point c'est tout", a-t-il déclaré à Ankara, le Premier ministre turc Binali Yildirim à ses côtés.
Le président Erdogan a déclaré que l'offensive avait pour but de "mettre un terme" aux problèmes à la frontière turque et visait non seulement l'EI mais aussi les milices kurdes. "La Turquie ne tolérera aucun fait accompli en Syrie", a-t-il dit.
Ankara considère l'EI et le PYD (Parti de l'Union démocratique - kurde) comme des organisations terroristes et les combat alors que son allié américain soutient, au grand dam d'Ankara, les Kurdes, qui ont fait reculer les jihadistes sur le terrain en Syrie.
"Toute la zone, y compris Jarablos, doit être nettoyée de la présence du PYD et des YPG (Unités de protection du peuple, aile militaire du PYD, ndlr), a déclaré mercredi soir M. Yildirim, cité par Anadolu.
Plusieurs heures après le déclenchement de l'opération, une dizaine de chars turcs sont entrés en Syrie et ont tiré en direction de positions tenues par l'EI dans Jarablos, a constaté un photographe de l'AFP.
Des F-16 turcs, appuyés par des avions de la coalition, ont largué des bombes sur des sites jihadistes à Jarablos, dernier point de passage contrôlé par l'EI à la frontière.
Après avoir été longtemps accusée de complaisance à l'égard des jihadistes, la Turquie affirme désormais qu'elle a pour objectif d'éradiquer l'EI. Un attentat samedi à Gaziantep (sud-est), près de la frontière, a fait 54 tués lors d'un mariage kurde, et porte la marque du groupe jihadiste.
Mais la Turquie est aussi soucieuse d'empêcher l'avancée des Forces démocratiques syriennes (FDS) de Minbej vers Jarablos. Les FDS sont une alliance de combattants kurdes et de groupes armés arabes luttant contre l'EI. Ankara voit avec anxiété toute tentative des Kurdes de Syrie de créer une unité territoriale autonome le long de sa frontière.
Saleh Muslim, le coprésident du PYD, a vivement dénoncé l'opération sur Twitter: "La Turquie dans le bourbier syrien, sera vaincue comme Daech". La Russie qui soutien militairement Damas s'est dite "profondément préoccupée" par l'opération, s'inquiétant d'une possible aggravation des tensions entre Ankara et les milices kurdes.
La Syrie a condamné l'opération turque comme une "violation flagrante" de son territoire.


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