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Les piqûres fatales des scorpions


Siham Nassef (Stagiaire)
Vendredi 21 Juillet 2017

A l'instar des autres régions du Royaume dans la province de Settat les enfants, les personnes âgées et malades sont les plus exposés

Les scorpions dès les beaux jours venus refont surface et leurs piqûres parfois fatales alimentent les chroniques en faisant des victimes. La fin de semaine passée, le Centre hospitalier Hassan II de Settat a reçu 15 enfants, victimes de piqûres de scorpions. Ces enfants, originaires des douars Ouled Said, Guisser, Ouled Friha, El Borouj, Beniaamed et Ain Blal, ont été soignés par une équipe spécialisée. Trois d’entre eux qui présentaient des blessures assez graves, ont été admis aux soins intensifs tandis que les autres ont quitté l’hôpital aussitôt leur état stabilisé, rapporte le quotidien arabophone Al Ahdath Almaghribia. Deux autres enfants ont également été soignés dans le centre hospitalier dont un bébé âgé d’un an et demi qui, malgré les soins intensifs reçus, a malheureusement succombé à la morsure subie.  
Ce n’est pas la première fois que les scorpions font des ravages. L’année dernière entre autres cas récurents, un jeune garçon du village de Tamri près d’Agadir en est décédé. La région de Tadla-Azilal est également très touchée par les piqûres de scorpions et morsures de serpents. A titre d’exemple de la fréquence des morsures et selon les statistiques de la délégation du ministère de la Santé de Béni Mellal, dans cette province, 1744 piqûres de scorpions ont été enregistrées causant la mort de 5 personnes au titre de l’année 2007 qui fait état de référence en la matière. 
Il est à rappeler que les scorpions font partie de la classe des arachnides. Ils se distinguent par l’aiguillon venimeux qu’ils portent au bout de leurs abdomens. Les scorpions sont des prédateurs essentiellement insectivores. Toutes les espèces de scorpions sont venimeuses et la quasi-totalité des espèces utilisent des venins neurotoxiques. La piqûre d’un scorpion ne peut pas passer inaperçue car elle est d’habitude très douloureuse. En général, les scorpions ne peuvent pas injecter assez de venin pour tuer des personnes adultes et en bonne santé. En revanche, les enfants, les personnes âgées et malades sont les plus exposés à ce danger qui peut s’avérer fatal. 
Il est à noter également que plus de 80% des cas de piqûres se produisent entre les mois de mai et septembre, durant la nuit, au moment où les températures sont en baisse, en particulier dans les zones rurales. En effet, la majorité des piqûres de scorpions sont répertoriées dans les campagnes et en montagne, notamment dans les régions du centre-sud et du sud du Maroc : Essaouira, Marrakech, Agadir, Safi, Béni Mellal, Kalaât Sraghna, Khouribga, Tata ou encore Tiznit. Les signes peuvent aller d’une simple douleur sur le point de ponction à des troubles de coordination des mouvements, troubles visuels ou œdèmes pulmonaires (accumulation d’eau au sein des poumons). 
Au cas où une piqûre a eu lieu, le sujet doit se diriger le plus rapidement possible vers une infirmerie ou un hôpital. Généralement, les piqûres de scorpions sont mortelles si la victime n’est pas prise en charge au plus tôt. 
Selon le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), tous les ans 30.000 piqûres de scorpions sont enregistrées dans le Royaume. Et chaque année, 100 enfants de moins de 15 ans décèdent des suites des morsures de cet arachnide. En ce qui concerne les personnes piquées par les scorpions et âgées de plus de 15 ans, leur nombre se chiffre à 559. L'intoxication par piqûre de scorpion est même classée au premier rang parmi les empoisonnements.  Les mois de juin, juillet et août enregistrent le plus grand nombre de piqûres (510 piqûres en juillet 2007 pour les deux sexes). 
Le Maroc avait lancé en mai 2016 une campagne nationale de lutte contre les piqûres scorpioniques. Le ministre de la Santé Houcine Louardi en avait fait son cheval de bataille afin de réduire au maximum les cas de décès qui en découlent. Les grands axes de cette stratégie sont : "L’utilisation des insecticides, l’unification de la méthodologie de prise en charge des piqûres de scorpions et les morsures des serpents et la mise en place d’un système informatique pour accompagner le développement des différents indicateurs de la maladie", avait précisé la directrice du Centre national anti-poison et de pharmacovigilance, Rachida Soulaymani Bencheikh à un journal électronique.
Le taux de mortalité à cause des piqûres de scorpions est passé de 2,37% en 1999 à 0,21% en 2016, avait affirmé le ministre de la Santé. Des résultats plutôt prometteurs qui, espérons-le, constitueront un premier pas dans la lutte contre ce fléau. 








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