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Les oppositions contre le reboisement des forêts posent problème

Diminution de 10% du nombre des incendies de forêts en 2015


Mercredi 13 Juillet 2016

L’augmentation de la cadence du programme de reboisement nécessite "une collaboration totale", a souligné le Haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Abdeladim Lhafi, se réjouissant des résultats du programme décennal 2005-2014.
"Il y a une prise de conscience, il y a des résultats (…), mais on peut aller plus vite s’il y a une collaboration totale", a dit M. Lhafi dans une interview accordée à la MAP, admettant toutefois l’existence de quelques problèmes.
"Admettons que quelques problèmes se posent souvent et qui sont les oppositions contre le reboisement", a-t-il indiqué, rappelant que la forêt est un bien public grevé de droit d’usage.
"Les gens s’opposent au reboisement pour des raisons tout à fait incompréhensibles", a-t-il regretté, précisant que le HCEFLD a des outils qui permettent de "compenser les usagers sur le droit d’usage qu’ils n’utilisent pas pendant la période de mise en défense".
"Quand on reboise, parfois on peut laisser la partie sur 5 ans ou 10 ans fermée, selon les espèces, pour que les plantes et les arbres puissent pousser", a-t-il expliqué.
Pendant toute cette période, il y a un rachat du droit d’usage qui consiste en une indemnité de compensation aux usagers, "donc il n’y a aucune raison de s’opposer au reboisement", a insisté le Haut-commissaire.
Ce constat n’a pas empêché la réalisation de bons résultats dans le cadre du plan décennal (de reboisement) 2005-2014, a-t-il ajouté, faisant état d’une augmentation de plus de 2 % de la superficie forestière, soit 400.000 hectares de forêts reboisés après l’an 2000.
Il s’agit d’une "inversion de tendance qu’il faudrait consolider", a-t-il enchaîné, soulignant l’importance de la délimitation du foncier, sachant que les feux de forêts étaient dus souvent à des velléités d’appropriation du domaine forestier.
"Le foncier est sécurisé", s’est-il félicité, relevant que 98 % sur les 9 millions d’hectares du domaine forestier sont définitivement sécurisés et délimités. En ce qui concerne les incendies de forêts, M. Lhafi a noté une diminution de 10 % de leur nombre en 2015, faisant savoir que les superficies parcourues par ces incendies se situent à 960 ha, soit une baisse de 70 % par rapport à la moyenne de la décennie précédente.
Deux tiers de ces superficies sont constitués essentiellement d’essences secondaires (les strates herbacées) qui ne touchent pas les espèces nobles (chêne-liège, pin, cèdre, arganier…), a-t-il poursuivi, ajoutant que le nombre d’hectares rapportés à chaque incendie est passé de 16 ha en 1990-2000 à 2,4 ha en 2015.
Ce bilan en amélioration continue est dû à plusieurs facteurs, notamment la célérité des équipes d’intervention et la sensibilisation à travers les spots publicitaires ainsi que la communication maximale via les radios, la télévision et les supports écrits, a-t-il commenté.
Il s’explique également par l’interdiction d’un certain nombre d’activités pendant ou à l'approche de la saison estivale, comme la récolte du miel, qui est "souvent accompagnée de certaines négligences", le brûlis des champs et la fabrication du charbon de bois.
Le responsable a évoqué aussi le traitement des espaces forestiers et péri-forestiers par la préparation des tranchées pare-feu pour les nettoyer et pour débarrasser les herbes qui se dessèchent à l’approche de l’été et qui constituent une réserve inflammable.
Parmi les mesures prises pour réduire les feux de forêts, il a également cité l’entretien des points d’eau, qui peuvent être usuels, ou "matfiyyate" (des citernes d’eau classiques), l’aménagement des pistes forestières qui doivent être "dégagées et praticables par les véhicules d’intervention", le nettoyage des forêts, le débrochage et le débroussage.
Il s’est également dit fier du dispositif d’évaluation et de gestion des risques, précisant que son département dispose d’un système informatique opérationnel sur tout le territoire marocain qui permet d'effectuer une évaluation 2 fois par jour, avec les niveaux
1, 2, 3 et 4.
Il a également mis en exergue le rôle des véhicules de première intervention, tels que les turbo trush de la Gendarmerie Royale et les canadairs des Forces Royales Air, estimant que l’efficacité d’intervention tient à une meilleure coordination entre tous les partenaires (Forces auxiliaires, FAR, Protection civile…).
Ce système s’est soldé par la création récemment du Centre national de gestion des risques climatiques forestiers qui se veut un centre opérationnel intégrant toutes les informations en temps réel, a ajouté le Haut-commissaire.


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