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Les normes sociales préjudiciables aux enfants persistent encore


Samedi 1 Octobre 2016

Les normes sociales préjudiciables aux enfants persistent encore
Le Maroc a réalisé des acquis notables en matière de mise en œuvre de la politique publique intégrée de protection de l’enfance (PPIPEM), a souligné, récemment à Rabat, la chef de protection de l’enfance au bureau de l’UNICEF au Maroc, Malika El Atifi.
Il s’agit notamment de réformes législatives visant à harmoniser les législations nationales avec les conventions internationales ratifiées par le Maroc et de la mise en place de structures destinées à la protection de l’enfance telles que le SAMU social et les espaces d’accueil au profit des enfants victimes de toutes les formes de violence, a indiqué la responsable lors d’un séminaire de lancement de l’étude mondiale sur l’exploitation sexuelle des enfants dans le cadre du voyage et du tourisme-Focus sur la région MENA- menée par ECPAT International (organisation qui met l’accent sur l’élimination de la prostitution des enfants, la pornographie enfantine et le trafic à des fins sexuelles).
La PPIPEM, élaborée en collaboration avec l’UNICEF, comprend un arsenal complet incluant toutes les mesures visant à prohiber, prévenir et lutter contre toutes les formes de négligence, d’abus, d’exploitation et de violence à l’égard des enfants, a-t-elle relevé.
Notant que la Constitution de 2011 a accordé une importance particulière à la protection de l’enfance, Mme El Atifi a souligné que le Maroc présente un contexte propice à la mise en œuvre de cette politique publique qui permet l’établissement d’un cadre fédérateur pour les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux et la promotion de normes et de valeurs socioculturelles pour la protection de l’enfance.
Et de préciser que la PPIPEM s’assigne cinq objectifs stratégiques, à savoir le renforcement du cadre légal de protection des enfants et de son effectivité, la mise en place de dispositifs territoriaux intégrés de protection de l’enfance, la standardisation des structures et des pratiques, la promotion de normes sociales protectrices des enfants et la mise en place de systèmes d’information fiables et standardisés et de suivi-évaluation et monitoring réguliers et effectifs.
De son côté, Catherine Mbengue, coordinatrice régionale de l’organisation ECPAT pour l’Afrique, a relevé que le Maroc est doté de bonnes pratiques en matière de protection de l’enfance, saluant le choix du Maroc (destination privilégiée du tourisme pour des millions de personnes dans le monde) de faire la promotion d’un tourisme responsable respectant l’équilibre entre les bénéfices économiques et la protection de l’enfance comme priorité nationale.
Le Maroc œuvre à concrétiser ce choix à travers l’adoption de plusieurs lois et politiques en faveur de l’enfance, a souligné Mme Mbengue, rappelant que le Maroc a adopté en 2007 une Charte nationale de tourisme responsable qui s’appuie sur le Code mondial d’éthique du tourisme édité par l’Organisation mondiale du tourisme.
"Le Code stipule dans son article 2 que le tourisme est un vecteur d’épanouissement individuel et collectif et que l’exploitation des êtres humains sous toutes ses formes, notamment sexuelle et spécifiquement lorsqu'elle s’applique aux enfants, porte atteinte aux objectifs mondiaux du tourisme", a-t-elle expliqué.
Mme Mbengue est également revenue sur l’adoption en 2013 par le Royaume de la PPIPEM qui prévoit des actions de prévention contre l’exploitation sexuelle des enfants dans le cadre du voyage et du tourisme et contre toutes les formes d’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, y compris à travers les nouvelles technologies qui "rendent les enfants plus vulnérables face aux prédateurs sexuels".
Pour sa part, Najat Mjid Maalla, présidente du groupe de travail pour la réalisation de l’étude mondiale sur l’exploitation sexuelle des enfants dans le cadre du voyage et du tourisme a présenté, à cette occasion, les résultats du rapport focalisé sur la région MENA, y compris le Maroc, de ladite étude.
Elle a ainsi soulevé le manque de données sur l’exploitation sexuelle des enfants dans le cadre du voyage et du tourisme dans la région, faisant savoir que les principaux constats qui ressortent de ce rapport portent sur une législation incomplète qui ne définit pas clairement ce crime, les résistances culturelles et la persistance des tabous, outre la crainte de nuire à l’image du pays et d’impacter négativement le tourisme.
Mme Mjid Maalla a, de même, mis l’accent sur la vulnérabilité grandissante des enfants face à ce fléau, les normes sociales préjudiciables aux enfants, ainsi que l’utilisation croissante des nouvelles technologies qui exposent les enfants aux dangers de l’exploitation sexuelle, notant que ce crime évolue dans un monde globalisé, connecté et mobile.
Pour ce qui est des réponses apportées à cette question dans la région MENA, Mme Mjid Maalla a évoqué les politiques et les réformes législatives engagées, les campagnes de sensibilisation menées à ce sujet ainsi que l’action des ONG pour sensibiliser, informer et prévenir contre ce crime, relevant toutefois que ces réponses demeurent insuffisantes étant donné que la parole de l’enfant n’est pas prise en compte et que les normes sociales préjudiciables aux enfants persistent encore dans les sociétés.
Elle a, en outre, passé en revue les recommandations formulées dans ledit rapport, notant qu’il s’agit essentiellement du renforcement des capacités, d’une sensibilisation et d'une prévention proactive et durable, de la protection de enfants en ligne, de la lutte contre l’impunité et de l’implication des secteurs du voyage, du tourisme et des TIC dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants dans le cadre du voyage et du tourisme.
Ce séminaire est organisé par l’Association Meilleur avenir pour nos enfants "AMANE" en partenariat avec ECPAT France, Luxembourg, et ECPAT International avec l’appui financier du Grand-Duché de Luxembourg. Il constitue une opportunité de mobilisation autour de la protection de l’enfance en général et d’engagement dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants dans le cadre du voyage et du tourisme en particulier.


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