"Il est important de noter que ces résultats assez décevants ne remettent pas directement en cause la validité des théories initiales", a estimé Gilbert Chin, psychologue et rédacteur en chef du journal. "Ce que nous apprenons, c'est que nous devrions moins faire confiance à beaucoup des résultats de ces expériences".
Pour Brian Nosek, un des coauteurs de ces derniers travaux et chercheur à l'université de Virginie, cela montre également que les scientifiques doivent constamment se remettre en question. Ainsi, la renommée d'un chercheur ne valide pas forcément ses travaux.
"La crédibilité d'une étude dépend avant tout de la possibilité de reproduire ses résultats, ce qui valide les conclusions des travaux initiaux", souligne M. Nosek, rapporte l’AFP.
Des problèmes peuvent en effet survenir quand des scientifiques ne retiennent que les données qu'ils estiment "significatives". Parfois les échantillons étudiés sont trop petits, poursuit M. Nosek. Il explique cela notamment par la pression pesant sur certains scientifiques qui veulent à tout prix publier leurs travaux dans les meilleurs journaux, ce qui peut donner des résultats faussés. Pour certains experts, la situation serait pire encore : John Ioannidis, biologiste à l'université Stanford en Californie, estime que seules 25% des études sur la psychologie résisteraient à une vérification, soit "à peu près le même taux que dans les autres disciplines biomédicales".
"Cette étude montre que nous avons un problème, mais nous pouvons tenter d'y remédier", a estimé Dorothy Bishop, professeur de développement neuropsychologique à l'université d'Oxford, qui n'y a pas participé, rapporte l’AFP. Mme Bishop a ainsi demandé que les chercheurs travaillent sur des échantillons assez représentatifs et prôné un enregistrement obligatoire des méthodes d'enquête en amont.
Enfin, elle les a invités à publier en détail leurs méthodes et les données récoltées, afin que leurs expériences puissent être reproduites plus facilement.