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Les entreprises marocaines demeurent peu impliquées en matière de RSE

Présentation de l’ouvrage «La responsabilité sociale de l’entreprise : le cas du Maroc» de Tarik El Malki

Lundi 21 Avril 2014

Les entreprises marocaines demeurent peu impliquées en matière de RSE
«Les entreprises marocaines sont très peu impliquées notamment au niveau des quatre vecteurs de la notion de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), à savoir les conditions de travail et la relation avec les employés, les engagements communautaires, territoriaux et tout ce qui est lié au respect de l’environnement ». C’est l’une des déductions principales tirées par  l’économiste Tarik El Malki dans son ouvrage «La responsabilité sociale de l’entreprise : le cas du Maroc» qu’il a présenté, jeudi, à Rabat.
 S’exprimant à cette occasion, le professeur de management et de responsabilité sociale et des entreprises à l’ISCAE, tout en soulignant qu’il y a une prise de conscience réelle de l’importance de la notion au Maroc, a fait remarquer  que l’enquête qu’il a menée sur deux ans dans le cadre de l’élaboration de son livre a démontré que les «entreprises se contentent de se conformer aux législations imposées par la loi, qu’elles sont très peu impliquées en matière d’utilisation d’énergies propres, de matières premières économes d’énergies, en matière de conversion en énergies renouvelables ….» Mais également au niveau de l’emploi, «on a remarqué  qu’il y a très peu d’implication en matière de parité homme-femme, de politique salariale, de droit de grève …..».
M. El Malki a également fait observer que l’engagement des entreprises marocaines pour la RSE est inégal et change selon le secteur d’activité, le type et surtout la taille des entreprises, en notant que la RSE demeure, excepté les PME engagées localement,  un attribut des grands groupes structurés tels que les entreprises opérant dans le secteur des mines.  
Il a, dans ce sens, souligné que l’intérêt porté par ces entreprises à cette notion  s’est manifesté suite à l’apparition de problèmes avec la population riveraine qui a dénoncé l’exploitation des ressources sans qu’il y ait un impact positif en termes de développement local.
Pour ce qui est du choix de cette thématique, M. El Malki a expliqué que celle-ci «s’imposait d’elle-même dans un contexte de post-crise», «une crise morale du capitalisme, voire une crise civilisationnelle» en concluant que   le modèle «actionnarial» qui a duré pendant trente ans n’est plus fiable et qu’il s’efface dans un contexte dans lequel le rôle de l’Etat était de plus en plus en retrait». Il a, également, souligné que «le rôle des multinationales était de plus en plus pointé du doigt dans un contexte de tentions sociales exacerbées, ou la puissance de certaines multinationales dans certains cas et de certains Etats. Surtout lorsque le chiffre d’affaires de certaines multinationales telles que General Motors  avait dépassé de loin le PIB  de certains Etats». 
Tout cela a engendré, selon lui, des abus et des scandales sociaux, écologiques et financiers.  «Tout le monde se rappelle le scandale de Nike lié au travail des enfants, le scandale d’Enron, les marées noires engendrées par les pétroliers … tout cela a éveillé l’attention de l’opinion publique qui s’est rendu compte qu’il était temps de changer de modèle et de développer une conscience sociale et environnementale et  s’insurger contre toutes ces dérives», a-t-il soutenu.
Pour sa part, le directeur de l’école doctorale de l’ISCAE, Rachid M’rabet, a, dans sa présentation de l’ouvrage, souligné que ce dernier «part de l’approche qui veut qu’il y ait une relation entre la performance sociale de l’entreprise et sa performance financière», en rappelant qu’« Ed Freeman a établi dans sa théorie des parties prenantes que les deux performances sont positivement corrélées dans le long terme, et que ce n’est pas l’avis de l’Ecole de Chicago qui soutient pour sa part que les intérêts des actionnaires sont prioritaires et que faire autre chose est une rupture qui va entraîner un impact défavorable sur la richesse créée pour le compte des actionnaires ».
M. El Malki a, selon lui, «cherché pour le Maroc  à élucider ces questions et s’est tracé trois objectifs dans son livre : le premier sur la base d’un échantillon d’entreprises marocaines en essayant  d’établir une cartographie de ce qui existe en matière de RSE. En fait, il s’agit de répondre à la question : quel est l’engagement sociétal des entreprises ?»
«Dans un deuxième point, il a essayé de développer une mesure de la RSE, une mesure ad hoc à un pays émergent comme le Maroc», a-t-il dit.
Et comme troisième objectif, «il a essayé de vérifier sur le plan empirique l’existence d’un lien entre la performance sociale et sa performance financière dans le contexte des entreprises implantées au Maroc dans trois secteurs d’activités : la chimie-parachimie, l’agroalimentaire et le textile-cuir à travers trois pôles économiques régionaux, à savoir Casablanca, Tanger et Rabat », a-t-il ajouté.
Pour atteindre ces trois objectifs, il a structuré son travail en deux parties : la première traite de la dynamique de la RSE et la seconde concerne l’application de la RSE dans le contexte marocain.
Et de conclure que « ce livre traite du réel et du normatif et fait preuve d’imagination et de mesures et de facteurs linéaires alliant le social, l’économique, le financier et des éléments d’impact».

Mohammed Taleb

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