Les cinéastes indiens saluent le départ d'un chef controversé de la censure


Mercredi 16 Août 2017

L'industrie du cinéma en Inde se réjouissait lundi du départ du chef de la censure des films dans le pays, qui avait suscité la controverse en supprimant les scènes de baisers dans des James Bond ou en bloquant la sortie d'un film jugé "trop orienté vers les femmes".
Le gouvernement avait annoncé vendredi soir le remplacement de Pahlaj Nihalani au poste de chef du Bureau central de la certification des films par le scénariste Prasoon Joshi.
Aucune raison n'a été donnée officiellement.
"Les cinéastes se heurtaient à l'attitude intransigeante de Nihalani qui ne laissait place à aucune discussion ou négociation" ces trois dernières années, a commenté pour l'AFP l'un d'eux, Ashok Pandit, membre du panel d'experts consultés par le Bureau. "Je suis satisfait de la décision du ministère de le remplacer par un responsable beaucoup plus raisonnable".
M. Nihalani a assuré avoir été informé par les médias de son remplacement. Il s'est employé à défendre son bilan en affirmant que l'Inde avait besoin d'une approche plus conservatrice que d'autres pays et qu'il n'avait fait que suivre les règles du Bureau.
"Deux pour cent seulement des cinéastes indiens font des films pornographiques, vulgaires ou obscènes et le reste soutenait mon travail", a-t-il déclaré par téléphone à l'AFP. "Nous avons besoin d'un meilleur système de classification pour nous mettre au niveau international", a-t-il poursuivi, "mais les gens doivent comprendre: la manière de penser traditionnelle est fantastique pour un pays comme l'Inde".La censure s'est illustrée de longue date en Inde en interdisant des films ou en exigeant des coupes, notamment pour des scènes jugées trop osées ou susceptibles d'offense aux religions. Mais elle a été perçue comme draconienne sous le mandat de M. Nihalani.
En 2015, elle avait ainsi bloqué la sortie en Inde de "Cinquante nuances de Grey" et avait demandé de couper les scènes de baiser dans "Spectre", un film de James Bond.
Cette année, la censure a brièvement bloqué la sortie de "Rouge à lèvres sous ma burqa", une comédie relatant la vie secrète de quatre Indiennes, au motif que le film était trop "orienté vers les femmes" et contenait un  "langage grossier". Le film a finalement pu obtenir l'autorisation de sortie.


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