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Les agriculteurs demandent à l’Exécutif de se détourner de l’UE

Appel à la recherche de nouveaux débouchés afin de limiter la dépendance du Maroc vis-à-vis du marché européen


Mohammed Taleb
Jeudi 17 Avril 2014

Les agriculteurs demandent  à l’Exécutif de se détourner de l’UE
Le pot aux roses a enfin été découvert. L’étonnement et la surprise que les officiels marocains ont feint d’exprimer à l’annonce de la modification du système de dédouanement des marchandises et de calcul des droits de douanes, décidée unilatéralement par l’Union européenne (UE) n’avait de raison d’être.
Selon le chef de la Délégation de l'UE à Rabat, Rupert Joy, les deux parties se sont, en effet, réunies à ce propos en février dernier, soit deux mois avant que la Commission de l'agriculture au sein du Parlement européen n’ait adopté l’acte délégué portant sur la réforme de l’organisation commune des marchés des produits agricoles.
«Une discussion détaillée a déjà eu lieu au mois de février dans le cadre du sous-comité agricole établi au titre de l'Accord d'association entre l'UE et le Maroc», a-t-il précisé dans un communiqué en affirmant que les «les services de la Commission ont proposé de continuer ces discussions en particulier pour mieux comprendre l'analyse faite par les autorités marocaines de cet impact».
Il n’en reste pas moins que le Maroc demeure dans son droit de contester cette décision ne se basant pas sur les accords bilatéraux dont l’UE a fait fi. Mais son argumentaire se trouve néanmoins affaibli par la référence qu’il a faite aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) puisqu’il  a accepté le principe du contingentement  que les règlements de cette dernière interdisent formellement.
A signaler, par ailleurs, que le porte-parole du Commissaire européen en charge de l'agriculture et du développement durable, Roger Waite, a estimé, pour sa part, que «le nouveau régime de tarification au sein de l'UE s'applique uniformément à tous les fruits et légumes provenant d'un pays tiers et ne concerne donc pas seulement les tomates marocaines». 
Autant de déclarations qui n’ont pas eu l’effet escompté de ce côté-ci de la mare nostrum. La vague d’indignations qui a secoué le Maroc ne cesse de prendre de l’ampleur. 
Dans un communiqué parvenu à Libé, l'Union marocaine de l'agriculture (UMA), a appelé le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités en adoptant des «mesures nécessaires pour défendre les producteurs nationaux contre les répercussions dangereuses de cette décision européenne».
Après avoir énuméré  les dégâts de cette mesure «abusive», l’UMA considère qu’il s’agit là d’«un coup dur porté aux intérêts des producteurs marocains, qui entretenaient l’espoir de recueillir les fruits de leur adhésion au Plan Maroc Vert et de contribuer à sa réussite en tant que stratégie nationale destinée à jeter les bases d'une agriculture marocaine moderne avec une production répondant aux normes de qualité, ce qui les a poussés à investir des budgets colossaux en se basant sur les effets positifs du partenariat maroco-européen ».
En attendant que la Commission européenne s’engage «résolument dans ses relations commerciales avec le Maroc» et fasse en sorte que «toute préoccupation » marocaine « soit prise en compte», comme l’a indiqué le communiqué de la délégation de l’UE à Rabat, les professionnels ont appelé le gouvernement Benkirane à «déployer davantage d'efforts dans la recherche de nouveaux marchés afin de limiter la dépendance envers le marché européen». 
 


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1.Posté par Abdelatif GUELMIM le 17/04/2014 18:45
L’impératif de « boycott des produits Européens ».
Alors même que l’UE alloue massivement des milliards d’Euros à son agriculture (les subventions européennes sont contraire à toutes les règles de la libre concurrence), en s'attaquant « aux exportations marocaines de fruits et légumes » à travers un changement unilatéral des règles du jeu (fixation par l'UE des prix à l’entrée pour les produits agricole marocains), l’Europe vient une nouvelle fois de montrer "son vrai visage d’hégémoniste" et son incapacité à supporter qu’un pays de sud tel que le Maroc puisse encore continuer à lui tenir tête.
L’une des volontés de l’Europe est de couper le Maroc de ses marges commerciales dans des secteurs vitaux de son économie (d’où des subventions massives très fortes dans filières clés tel que « le secteur des tomates et des agrumes » qui empêche par ailleurs de manière indirect l’augmentation des revenus des paysans et travailleurs agricoles marocains), ceci afin de lui porter gravement préjudice jusqu’à le toucher dans sa chair (la décision irresponsable de l’Europe va priver des centaines de « milliers de familles pauvres ou modestes » de leurs revenus du quotidien).
Ainsi, alors même que la Chine déversent quotidiennement des milliards d’euros de marchandises sur l’Europe, ce sont donc les quelques camions de « tomates, fruits et légumes » arrivant du Maroc, qui approvisionnent ses marchés durant l’hiver, qui cristallise les frustrations des européens et qui les empêches de « dormir sur leurs deux oreilles ». Derrière cette affaire, il y a bien entendu un anti-marocanisme primaire, porté par des députés européens dit altermondialistes complices de la tentative d’hégémonisme Européen, pour qui bien entendu le Maroc est « l’antithèse » de leur vision ethnocentriste du monde : « eux, les européens généreux au secours des pays africains affamés ».
Ainsi, est-on aujourd’hui en droit d’appeler, la société civile, ainsi que l'ensemble des acteurs économiques Marocain à boycotter les importations européennes dont les produits industriels et les matières premières (allant des grandes marques industriels, aux produits stratégiques tels que les blés et céréales), l'idée étant de faire parvenir les grands opérateurs économiques à s’approvisionner sur d’autres marchés (ex : le marché Russe est nettement moins cher et de meilleures qualités sur les blés), ainsi qu’augmenter notre production nationale dans ces même secteurs clés.
Par ailleurs, le Maroc doit permettre à des puissances industrielles tel que la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde ou la Corée du Sud, d'installer leurs industries à Tanger « porte de l'Europe, de l’Afrique et du monde », ainsi que dans la région du Souss (première touché par cette décision irresponsable de l’Europe), ce qui contribuera à créer des emplois en faveur des victimes de la politique de l’Europe, qui sont d’abord « des travailleurs agricoles pauvres ou modestes » en charge de leurs familles dont plus de 35.000 femmes dans la plaine du Souss.
« L'accord de libre échange » avec l'UE (qui déséquilibre fortement le Maroc), ainsi que « l'accord de pêche» (signé sous l’emprise du chantage Européen autour de questions qui touche à notre souveraineté nationale, n’a pas inclus « d’indexation aux prix mondiale des matières premières et des énergies » empêchant ainsi l’existence réel d’une contrepartie dite de 40millions $ an), tous deux doivent être dénoncé. Ainsi, les navires européens doivent-ils quitter les eaux territoriales nationales au large des provinces du sud, jusqu'à l’obtention du prix réel de la contrepartie (130 millions $ par an).
Par ailleurs le Maroc n'est pas « le gendarme de l'Europe », la police marocaine n'a pas a empêcher les migrants de franchir s'il le souhaite les barrières illégales construites par l'Espagne autour "des villes occupés de Sebta et Melilla". Ainsi, nous rappelons par là, que l’UE continue jusqu’à présent à occuper illégalement des territoires Marocains, et que cette situation est pour nous la pire. Ainsi, en solidarité avec "les milliers de travailleurs agricoles marocains pauvres ou modestes" qui vont être les premières victimes de la politique de l'Europe, nous appelons au "boycott de tous produits européens".

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