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Les accidents font perdre 14 milliards de DH au Maroc

Rebbah refuse de s’attaquer aux vrais problèmes


Meyssoune Belmaza
Mercredi 27 Août 2014

Les accidents font perdre 14 milliards de DH au Maroc
A en croire les dernières statistiques du ministère de l’Equipement et des Transports, les routes marocaines ne continuent pas d’être si « dévastatrices » que ça avec des baisses enregistrées ici et là. En fait, les indicateurs relatifs à la sécurité routière semblent afficher une certaine amélioration au cours du mois de juillet dernier ainsi que durant les sept premiers mois de l’année. Ainsi, de janvier à juillet 2014 et en comparaison avec la même période en 2013, le nombre de  personnes tuées sur les routes au Maroc aurait chuté de 6,4%. Dans la foulée, le nombre d’accidents mortels a reculé de 4.53% tandis que celui des blessés graves s’est vu diminuer de 11.69%.
Un recul a également été constaté au niveau des statistiques du mois de juillet dernier avec un nombre d’accidents mortels en baisse de 13,55% (une régression de 17.24% pour les personnes tuées et de 15.15% pour les blessés graves). 
Cependant, si ledit département affiche un optimiste de bon aloi, des chiffres alarmants viennent contrecarrer ce « coup d’accordéon ». En effet, plusieurs centaines d’accidents de la route ont été enregistrés en seulement une semaine en  août avec pas moins de 19 personnes tuées et 1 339 blessés, dont 72 grièvement. Tel est le bilan des 986 accidents de la route consignés du 11 au 17 août 2014 au Maroc. 
Il n’y a pas lieu donc de pavoiser, diront plusieurs spécialistes en la matière. Ces derniers, questionnés justement au sujet des impacts du nouveau code de la route sur les usagers marocains, affirment qu’il faut dépasser cette forme d’autosatisfaction béate du moment que le tableau n’est pas du tout blanc avec ce mal endémique qu’est l’insécurité routière. 
Largement décrié, ce nouveau Code instauré en 2010, n’était pas vraiment la panacée au réel problème, tonnent-ils. « Ralentir avant d’être flashé » est bien beau mais en quoi cela évitera ce cortège de morts et blessés qui persiste à défiler devant nous ? Fait indéniable, d’après les chiffres officiels, les accidents de la route au Maroc font chaque année plus de 4 000 morts.
Pour s’attendre à une vraie recrudescence, ces experts avertis pointent du doigt l’actuel Exécutif qui, selon eux, semble incapable de gérer la situation. Il faut aller au-delà du constat, ajoutent-ils, en adoptant certaines attitudes qui surpasseraient les campagnes de sensibilisation et autres mesures qui leur semblent, peut-être, coercitives mais qui, au final, ne suffisent décidément pas à faire reculer un fléau dont les coûts humain et économique dépassent l’entendement.
L’on se rappelle, en effet, les propos de Aziz Rebbah l’année dernière sur justement l’ampleur des dégâts engendrés par les accidents de la route et qui coûtent à l’économie nationale la bagatelle de 14 milliards de dirhams !
C’est dire qu’on a encore toutes les peines du monde à se dépêtrer de cet état de fait. Et pour ne pas continuer à faire du surplace, certains spécialistes sont tentés de dire qu’il faut arrêter de prendre le pli d’incriminer l’excès de vitesse, le non-respect de la priorité et des feux de signalisation, le défaut de maîtrise des véhicules et l’inadvertance des piétons comme les seules principales causes des accidents de la circulation et se pencher sérieusement sur d’autres raisons. Et d’ajouter qu’il serait judicieux de suivre le pas d’un pays du Maghreb qui s’est attaqué au fond du problème en essayant de trouver une solution à leurs points noirs. Chose qui leur a été tout de même profitable avec une diminution notable de leur nombre d’accidents de la route. Dans le même ordre d’idées, ces experts mettent en exergue la politique de rente et ses bénéficiaires d’agréments.
Agréments qui profitent à presque tout le monde sauf aux professionnels de la conduite routière ! Ainsi, en filigrane, les taximans carburant à toute allure pour payer en fin de journée les propriétaires d’agréments, les conducteurs d’autocars appuient sur le champignon par obligation de leurs patrons …Résultat des courses : ce sont les passagers qui paient les pots cassés de cette autre partie invisible de l’iceberg à savoir le manque de contrôles patent dans les différents centres de visites techniques, auto-écoles, sociétés de transport non respectueuses du code du travail… Et le reste à l’avenant. 



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