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S'inspirant de la Grèce, où le parti de la gauche radicale Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras a relégué les socialistes du Pasok au rang d'observateurs, Pablo Iglesias, le dirigeant de la coalition Unidos Podemos, espère affaiblir considérablement le PSOE et le priver de toute chance de diriger un gouvernement.
Conscients du caractère historique de cette opportunité, les militants d'Unidos Podemos (Ensemble, nous pouvons) arpentent les régions où les scores risquent d'être les plus serrés pour arracher, siège par siège, cette place de deuxième formation politique espagnole qui, selon les sondages, leur tend les bras.
Créé en 2014 dans la foulée du mouvement des Indignados qui refusaient les mesures d'austérité, Podemos est arrivé en décembre en troisième position, derrière le Parti populaire (PP, droite) et le PSOE, s'octroyant 69 des 350 sièges de la chambre basse du Parlement.
Podemos s'est allié en mai à d'autres composantes de la gauche espagnole, dont Izquierda Unida, héritière du Parti communiste et les derniers sondages accordent à cette alliance entre 84 et 95 sièges aux élections de dimanche.
Parallèlement, le PSOE qui en avait obtenu 90 en décembre, risque de voir sa représentation tomber à un niveau compris entre 78 et 85 sièges, une situation inédite depuis le retour de la démocratie, privant le Parlement de majorité stable.
Pour éviter un troisième scrutin, le PSOE serait alors contraint de former une coalition avec l'extrême gauche qui souhaite le voir disparaître ou de permettre la formation d'un gouvernement minoritaire dirigé par le PP au risque de se couper davantage de son électorat.
Dans la circonscription de Cordoue, l'une de celles où le scrutin sera le plus disputé, Unidos Podemos jette toutes ses forces dans la bataille. En se fiant aux résultats de décembre, la coalition anti-austérité a besoin de 3.000 bulletins de vote supplémentaires pour obtenir deux sièges sur les six en lice.
Dans ce vieux bastion socialiste, Unidos Podemos cherche surtout à obtenir une victoire symbolique. Et pour mettre toutes les chances de son côté, Pablo Iglesias y a parachuté son mentor politique, Manuel Monereo, chargé de diriger la liste de la coalition à Cordoue.
Unidos Podemos mène également campagne dans les zones rurales où le PSOE est traditionnellement fort, ratissant chaque village, quitte à laisser de côté les grandes villes du pays, Madrid ou Barcelone par exemple.
Face à cette stratégie qui les vise sans les nommer, les socialistes ont passé la majeure partie de leur campagne à expliquer à leur électorat pourquoi il ne doit pas basculer dans le camp d'Unidos Podemos, laissant leur programme en sourdine.
En dépit des déclarations de son dirigeant qui se dit prêt à s'allier aux socialistes pour déloger le président du gouvernement Mariano Rajoy, l'objectif principal de Podemos ne serait pas de gouverner mais de détruire le PSOE, disent des observateurs de la vie politique espagnole.
Et pour ce faire, une "grande coalition" entre les conservateurs et les socialistes ou un gouvernement minoritaire du PP soutenu par le PSOE serait une bénédiction pour Podemos.
Or, cette hypothèse prend de l'épaisseur chez certains dirigeants socialistes qui jugent qu'une alliance avec Podemos reviendrait à conclure un pacte avec le diable et que la tenue d'un nouveau scrutin fragiliserait la reprise économique.