C'est libéré de toute pression du résultat que Français et Espagnols, tous deux vainqueurs de leur match de qualification pour le Mondial-2018 durant le week-end, ont abordé la recontre.
Deschamps a innové, en optant pour un 4-4-2 en losange, avec Kanté en sentinelle, Rabiot et le novice Tolisso en pistons, et Griezmann en soutien d'une attaque Gameiro-Mbappé.
Oui, Mbappé: le Monégasque de 18 ans connaissait dans ce cadre de gala sa première titularisation.
Et s'il a perdu son premier ballon, il s'est aussi créé la première occasion du match, d'une reprise sur un centre de Kurzawa, repoussée par De Gea (5e). De coup franc en corner obtenus, chaque prise de balle ou accélération insufflait de l'élan, de la vie aux attaques françaises.
Jusqu'à son remplacement par Giroud (66e), le meilleur attaquant sur le terrain était à peine majeur. Gameiro en revanche s'est plutôt illustré par des passes mal assurées.
L'idée de DD était d'avoir deux flèches offensives à lancer en contre-attaque, sachant que la possession de balle serait espagnole. Et elle le fut, largement. La Roja n'est certes plus celle de l'âge d'or de l'incroyable triplé Euro-2008/Mondial-2010/Euro-2012, mais elle reste redoutable.
Lloris s'en est aperçu: le gardien français a dû s'employer plusieurs fois, notamment sur une frappe excentrée d'Iniesta (28e) ou dans les airs.
Avec son 87e match en équipe nationale, le capitaine des Bleus égalait le record de sélections pour un gardien français, détenu par Barthez, le portier des champions du monde 1998 et d'Europe 2000. Il a fêté ce record d'un crochet dans sa surface sur Morata (21e), une fantaisie rare chez lui.
Première cape aussi pour Bakayoko, remplaçant Rabiot à la pause. Et le Monégasque a été malheureux en adressant une passe en retrait hasardeuse dans la surface française aboutissant à la faute de Koscielny sur Deulofeu et au penalty (68e).
Le défenseur central avait auparavant failli ouvrir la marque mais sa tête était repoussée sur sa ligne par Piqué (12e), impeccable en défense aux côtés de Ramos.
Mais la nouveauté marquante du match, c'était l'assistance vidéo pour l'arbitre utilisée pour la première fois en France. Les Bleus s'en souviendront.
Le plus espagnol des Bleus, Griezmann, en fut la première victime. Il avait beau célébrer son but avec ses coéquipiers, "Grizi" voyait son but de la tête annulé de longues secondes plus tard en raison d'un hors-jeu de son passeur, Kurzawa, détecté par l'assistant vidéo (48e). Dommage pour Kurzawa, par ailleurs très fébrile en défense.
Et la vidéo souriait décidément aux Espagnols, puisque à la réception d'un centre de Jordi Alba, le but de Deulofeu (78e), d'abord signalé hors-jeu par le juge de touche, a été validé là encore à l'issue d'une communication entre l'arbitre central et son assistant vidéo.
Avant le match, le Stade de France avait rendu hommage à Raymond Kopa, légende française décédée en mars. Avec des images vidéo, mais en noir et blanc.