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Le souffle des générations

Un engagement théâtral aux racines profondes


Mustapha Elouizi
Samedi 22 Juin 2013

Le souffle des générations
Anfass ou “Souffles”.  Quel parcours d’une revue culturelle exceptionnelle! Tous les intellectuels marocains accordent une place de choix à cette publication. Des études, des articles, des mémoires, des thèses, des analyses et des commentaires revisitent cette expérience riche et inédite dans l’histoire du Maroc moderne… L’expérience de cette revue ayant approché autrement la culture, la littérature, les arts plastiques, le patrimoine, le théâtre, le cinéma…est toujours source d’inspiration. Abdellatif Laâbi, Mohamed Kheireddine, Abraham Serfaty, Tahar Benjelloun, Mustapha Nissabouri … autant de noms qui ont osé révolutionner les esprits, en optant pour un engagement culturel et un changement sociétal radical.
En 2013, une jeune troupe de théâtre de même nom remporte cinq prix sur sept, dont le grand prix, lors du 15ème Festival national du théâtre de Meknès, qui a eu lieu du 6 au 13 juin courant. Un exploit. Et ce n’est pas du théâtre fortuit… L’expérience mérite aussi un regard intellectuel. De la vision. De la philosophie. De la perspicacité. De la profession. Mais surtout de l’engagement… De quoi rappeler les précurseurs. Entre les deux générations, il existe un point commun au moins : l’engagement. Garder l’âme artistique du théâtre en lui donnant un sens. La messe est dite.
Voilà donc une troupe qui ne cesse de surprendre. L’on sait déjà que les prix allaient même être au nombre de six. La meilleure mise en scène a été, en effet, « subtilement » prise du répertoire d’Asmaa Houri, la conceptrice de ce travail théâtral : "Doumoue Bel Kôhl" (Larmes de khôl). Mais, cela ne change en rien la qualité du travail, ni l’appréciation générale qu’il a su imposer au public épris des planches à Meknès. Il y a seulement deux semaines, la troupe avait livré un autre cours magistral en dramaturgie. Certains critiques et intellectuels se disaient surpris par ce travail remarquable.  
En effet, cet élan artistique était prévisible pour ceux et celles qui connaissent Asmaa Houri et le travail qu’elle ne cesse de faire, depuis son retour de Suède. Point de surprise pour ceux et celles qui connaissent déjà la vision théâtrale et intellectuelle de cette jeune artiste marocaine. Normal, diraient ceux et celles qui connaissent le travail de groupe qui se fait au sein d’Anfass, avec le scénographe Abdelmajid El Houass, le scénariste Issam El Youssoufi, la comédienne Hajar Griguaâ, le compositeur musical Rachid Bromi... le tout admirablement orchestré par cette douce révolutionnaire et metteur en scène : Asmaa Houri.
On n’oserait l’avouer, par respect au jury et à elle-même d’abord, elle n’a pas bien digéré le «détournement» de son prix. Mais, en intellectuelle convaincue, elle s’est rendu compte que finalement, le travail de groupe a été récompensé. Une consolation qui lui a donné le sourire. Sur scène, elle avait déjà compris que c’était elle. Et ce sera certainement elle pour les années à venir. Asmaa Houri dira elle-même, en toute modestie, qu’elle n’est qu’à ses débuts.


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