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Le secteur touristique sur la corde raide

Repli du flux des arrivées


Meyssoune Belmaza
Vendredi 26 Août 2016

Le secteur du tourisme au Maroc bat actuellement de l’aile. Les récents chiffres de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) doublés des dernières statistiques de l’Observatoire du tourisme marocain (OTM) relayées par la MAP tirent la sonnette d’alarme sur une situation inextricable qui nécessite mobilisation et célérité de la part de tous les concernés du domaine.
Ainsi, selon la DEPF relevant du ministère de l'Economie et des Finances, le flux des arrivées touristiques à la destination marocaine s’est replié de 1,4%, en glissement annuel, après un recul de 1,1% un an auparavant, à 3,5 millions de touristes. En effet, à en croire sa dernière note de conjoncture, la Direction des études dévoile une évolution mitigée des indicateurs du secteur touristique au terme des cinq premiers mois de l’année 2016.
Et d’expliquer que cette évolution est attribuable, essentiellement, au retrait des arrivées des touristes étrangers de 4,5%, après -5,2% à la même période de l’année précédente, faisant remarquer, néanmoins, que les arrivées des MRE poursuivent leur orientation favorable, affichant une hausse de 3,4%, après un renforcement de 5,9% un an plus tôt.  
La même source note, dans ce sens, que cette évolution a été marquée par une orientation négative des arrivées en provenance de la majorité des principaux marchés émetteurs, notamment les marchés français, britannique, allemand, italien, espagnol et belge, atténuée par la bonne tenue des arrivées des touristes américains (+5,6%), hollandais (+2%) et ceux des autres marchés émetteurs (+4,6%).
Et de souligner concernant les nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés, que leur rythme de baisse a décéléré à -1,4% à fin mai 2016, après un retrait de 8,1% un an auparavant, en lien avec la décélération significative du rythme baissier des nuitées des non-résidents, soit un repli de 5,5% après -13,2% une année passée, conjuguée à la bonne dynamique des nuitées des résidents (+8,4% après +7,1% un an passé).
En outre, la DEPF a fait ressortir que les recettes touristiques ont marqué une progression de 2,5% à fin juillet 2016, après une hausse de 1,7% un an auparavant, pour totaliser près de 32,6 milliards de dirhams (MMDH).
Dans la foulée, les données de l’OTM qui s’ajoutent au tableau déjà bien obscurci, laissent, elles aussi, perplexes sachant qu’à peine près de 4,2 millions de touristes ont visité le Maroc au premier semestre 2016, soit une baisse de 2,6% par rapport à la même période de l'année 2015.
Et ce n’est pas tout. L'Observatoire du tourisme marocain fait savoir que le nombre des touristes étrangers a reculé de 5,6%, tandis que les arrivées des Marocains résidant à l'étranger (MRE) est en hausse de 1,7%, indiquant que les arrivées des touristes en provenance du Royaume-Uni, d'Allemagne, de France et d'Italie ont diminué respectivement de 8%, 7%, 5% et 5%.
Toujours d’après la même source, les deux principaux pôles touristiques du pays restent Marrakech et Agadir, précisant qu’ils ont généré à eux seuls, 59% des nuitées totales sur les six premiers mois de 2016. Et de relever, toutefois, qu’ils ont enregistré des baisses de 3% et 5% respectivement.
S’il est vrai que le contexte international troublé essentiellement par les risques liés au terrorisme, fait que le Maroc, à l’instar d'autres pays de la région, souffre d’une baisse de fréquentation des touristes étrangers, il n’en demeure pas moins que de fortes lacunes mettent du plomb dans l’aile du secteur marocain et en ralentissent le décollage.
Certes, d’aucuns savent pertinemment que le secteur clé de l'économie marocaine est justement le tourisme et qu’il est l'une des principales sources de devises du pays, avec les exportations et les transferts financiers des Marocains résidant à l'étranger. Mais il n’empêche que des impairs sont enregistrés deçà delà et qui se transforment rapidement en quelques pratiques «malsaines» qui ne peuvent que dissuader les touristes de visiter le Maroc.
En effet, plusieurs d’entre ces derniers ne cessent de se plaindre notamment de problèmes de classification de certains établissements hôteliers, des prix exagérés de quelques produits usuels et aussi des tarifs exorbitants des taxis !
C’est ainsi que moult professionnels avertis s’accordent tous à dire que pour réussir une vision stratégique, il faut aller au-delà de la simple création de lits et de la façon de promouvoir le produit Maroc sur certains marchés émetteurs !


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