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Le racolage, pain béni des taxis drivers casablancais

Au sortir des gares casablancaises, les clients victimes de pratique contraire aux normes du transport en milieu urbain


Mohamed Jaouad Kanabi
Vendredi 19 Mai 2017

Quelque huit mille taxis rouges ou plus communément petits taxis (transportant 3 personnes) circulent à Casablanca. La grande métropole bénéficie en outre et à un millier de véhicules près, des services, si l’on peut dire ainsi, de ceux dits grands taxis (6 personnes) qui la desservent au quotidien. Si cette dernière catégorie roule à prix fixes selon des parcours précis, ce n’est pas le cas des premiers qui à leur avantage et profit bénéficient de taximètres, ces fameux compteurs souvent décriés et qui établissent la somme à payer pour un trajet donné.
A chacun son tarif, ces derniers sont étalonnés, ce qui permet le racolage de trois clients. De la part des autorités, c’est toléré et cela devient donc une reconnaissance de facto d’un fait qui, normalement, n’est inscrit nulle part et ne devrait pas exister. Moult problèmes en découlent puisque le client principal utilisateur de ce moyen de transport s’en trouve ballotté au gré des humeurs des chauffeurs de taxis.
Cette situation du pigeon bien pigeonné, on la trouve à chaque sortie de gare ferroviaire ou routière où il est fréquent de voir la pratique du racolage qui au demeurant doit être répréhensible à plus d’un titre, prendre de l’ampleur à en devenir un spectacle désolant. A l’Oasis par exemple, bonjour la pollution sonore ! En effet, des rabatteurs gênent la sortie en criant à tue-tête, les destinations de taxis garés en seconde et troisième positions sur l’avenue très fréquentée. Nos transporteurs d’un autre âge, de leurs stationnements anarchiques causent souvent impunément de gros embouteillages.
Pire, à Casa-voyageurs, ils racolent en toute tranquillité en dehors de leur taxi cherchant le client, touriste étranger, national, ou une personne affichant une certaine naïveté ou simplicité à l’instar du provincial quelque peu niais, bref une victime et marchandent avec lui le prix selon le parcours. Il y va de soi que la destination en aucun cas ne sera des plus proches. Ils vont même pousser leur supercherie à faire patienter dans leur véhicule notre dupé, le temps de lui trouver des compagnons de voyage plus ou moins aussi crédules. Ces agissements, du reste peu propres que du seul côté de Belvédère, se font au vu et au su de tous et pratiquement à côté du poste de police adjacent à la gare.
Les clients peu aptes à être arnaqués en auront quant à eux, pour leur esprit têtu et iront quémander au loin, une place dans les taxis déglingués plus parés à les conduire vers la destination de leur choix qu’elle soit éloignée ou tout à côté dès lors qu’il consent à les y conduire car dans ce jargon aussi, ils sont quelques-uns au comportement et devoirs douteux envers les clients et qui vont même jusqu’à refuser de les transporter alors qu’ils sont soumis à des normes strictes édictées par la wilaya.
Ces scènes au quotidien contraires au sens civique ou dévouement que se doit d’adopter le citoyen casablancais envers sa collectivité sont tout bonnement indignes puisque le taxi dans toute ville qui se respecte en est le reflet révélateur. Or, celui renvoyé par nos transporteurs est bien pâle pour en refléter la réalité Casablancaise. Pourtant à bien y voir, leur statut depuis quelque temps a évolué de façon conséquente et en est devenu rentable.
Dans la wilaya du Grand Casablanca, depuis 2012, notre taximan fait démarrer son engin à sous à 2 DH et la chute de ce dernier est de 0,20 DH tous les 80 mètres. Le tarif minimum une fois dans le taxi est fixé à 7,50 DH. Une majoration de 50% est appliquée à la nuit tombée. Cette tarification, beaucoup de ‘’Bidaouis’’ la contestent au regard des montants inférieurs appliqués dans les autres villes du Royaume comme par exemple ceux de la capitale où ils sont fixés à 1,40 DH et ceux de la course proprement faite à 5 DH.
Avec ça et forts de l’article 45 du nouvel arrêté de la wilaya, ils déclarent la guerre à des services ayant pignon sur rue tolérés quant à eux mais hélas pas autorisés tels Uber et Careem. Vivement que l’on réglemente cette nouvelle forme de transport, histoire d’atténuer le calvaire du Casablancais et de mettre un terme à l'anarchie qui caractérise ce secteur si vital au déplacement dans une métropole très mal desservie et polluante.


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