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Le premier jour de maternelle une grande appréhension

Crainte, angoisse et fantasmes


Nezha Mounir
Vendredi 12 Septembre 2014

Le premier jour de maternelle  une grande appréhension
Le jour J est là. Un groupe de mamans accompagnées de leurs petits attendent que le portail de l’école s’ouvre. L’appréhension les habite. «Que d'angoisse, de craintes, de fantasmes autour de ce premier jour !», avoue Amina, l’une d’elles. Et pour cause, tous ces bambins entament leur premier jour à la maternelle. Ils semblent bien s’amuser pour le moment. «J’espère que tout se passera bien et que la séparation ne sera pas trop pénible». Même son de cloche chez Malika, une autre maman du groupe, qui a toujours gardé son gamin avec elle : «C’est la première fois qu’il va se retrouver dans un terrain étranger car il a toujours eu une nounou à la maison». Aziza, elle, semble plus confiante :«Depuis quelques mois déjà, j’ai essayé de lui faire comprendre, en utilisant des mots bien à lui, qu’il est en train de grandir. De ce fait, je l’ai fait participer à l'achat du sac, des habits de la rentrée. On a même été faire un petit tour devant l'école les jours précédant la rentrée ». Toutes ces actions, soulignent les spécialistes, peuvent contribuer grandement à baisser le niveau d'angoisse du premier jour. On peut aussi expliquer à l'enfant tous les bénéfices qu'il va tirer de sa nouvelle vie de petit écolier. Le valoriser en présentant cet événement comme une preuve de sa capacité à grandir. 
A huit heures tapantes, la directrice de l’école s’est fait un honneur de recevoir les nouveaux arrivants. Un sourire par-ci, un câlin par-là, tout est fait pour mettre en confiance les enfants. Ces derniers avancent toujours accrochés à leurs mamans, à la découverte d’un nouvel univers. 
Il est temps pour les mamans de partir. Ce qui n’est pas du goût des enfants. La petite Salma ouvre le bal en montrant des signes de mécontentement lorsqu’elle réalise ce qui arrive. Sa maman a beau lui expliquer qu’elle serait mieux avec les petits, rien n’y fait. «Je veux rentrer avec toi à la maison», ne cesse-t-elle de répéter. Comme une contagion, la même fièvre semble avoir atteint Rayan. L’angoisse se lit sur son visage, les yeux apeurés. Voyant que sa maman s’apprête à l’abandonner, les larmes n’ont pas tardé à couler à flots. Un comportement que les pédopsychiatres considèrent comme normal. Selon eux, l’enfant va ainsi, dès ce premier jour, prendre un bain dans une foule parfois déchirée par les cris stridents de ceux qui s’effondrent à l’idée d’être laissés là par leurs parents. Il découvrira alors s’il appartient à la catégorie des pleureurs ou de ceux qui luttent pour ne pas pleurer, ou encore, de ceux qui fuient par la porte.
Pour calmer la situation, la maîtresse distribue des bonbons. Mais rien n’y fait. «Oui, d’accord pour les douceurs, mais pas pour le reste», semblent-ils dire. 
Tout cela fait désordre, il faut reprendre les choses en main. La maîtresse intervient et conseille aux mamans de partir. Ces dernières sont loin d’être rassurées :«Ne vous en faites pas et ne vous culpabilisez surtout pas. Croyez-moi, ils vont finir par se calmer». Difficilement, elles se résignent à abandonner leur progéniture. «Il faut être très imaginatif pour gagner la confiance des enfants», explique la maîtresse. Et d’ajouter : «Les deux semaines à venir s’annoncent très difficiles car les gamins n’ont pas l’habitude d’être encadrés. Eux qui, jusque-là, se réveillaient à leur guise, grignotaient des sucreries à tout moment, seront désormais soumis à un emploi de temps strict. Déjeuner à midi, sieste à 13 heures, plus question de laisser-aller». De la patience, il en faut beaucoup pour dépasser ce cap. «Certains enfants rencontrent de vraies difficultés relationnelles, qui peuvent aller de l'agressivité, au repli sur soi. Ça peut être passager, le temps de s'adapter», explique pour sa part la directrice de l’école. En fait, il faut juste laisser le temps au temps !
 


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