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Le nouveau modèle de développement de nos provinces du Sud exposé à Washington

Au Sahara, le PIB par habitant est supérieur de 50 % à la moyenne nationale, selon le président du CESE


Vendredi 5 Février 2016

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka, a mis en avant, mercredi au siège du prestigieux think tank américain Brookings Institute à Washington, le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, en soulignant que l'organisation territoriale et la gouvernance dans le Royaume s'appuient sur la régionalisation avancée en tant que vecteur efficient visant la promotion de la démocratie participative.
«Sa Majesté le Roi a bien voulu que les provinces du Sud soient la première région du Royaume où sera mise en oeuvre la régionalisation avancée», a indiqué M. Baraka, qui se trouve à Washington dans le cadre de l'examen à mi-chemin des travaux des groupes économiques dans la perspective de la tenue, à Rabat au printemps prochain, de la 4ème session du Dialogue stratégique Maroc-Etats-Unis, rappelant que le Royaume avait proposé en 2007 un plan d'autonomie qui avait été qualifié par la communauté internationale de «sérieux, crédible et réaliste».
En effet, dans le discours adressé par Sa Majesté le Roi à la Nation à l'occasion du 37ème anniversaire de la Marche Verte, le Souverain avait dit : «Nous réaffirmons notre engagement à mettre en œuvre la régionalisation avancée, en commençant, en premier lieu, par nos provinces du Sud, au regard de la possibilité qu'elle offre aux populations de participer à la gestion de leurs affaires locales et de contribuer au développement humain intégré et durable. En plus, elle crée un climat mobilisateur porté par une dynamique sociétale prometteuse favorisant l'émergence de nouvelles élites, notamment parmi les femmes et les jeunes, dans le cadre d'une alternance démocratique ouverte au pouvoir».
Le président du CESE a noté, dans ce contexte, que la régionalisation avancée est «née d'une conviction profonde» que ce nouveau mode d'organisation territoriale est de nature à rapprocher le processus de prise de décision des citoyens, en préparant les conditions idoines à leur implication dans ledit processus et, partant, dans la promotion d'une démocratie participative et inclusive au niveau local.
Ce modèle, poursuit-il, a également pour vertus de «réduire les disparités entre les différentes régions du Royaume, faciliter l'accès aux services sociaux, dans un contexte qui se concentre sur l'activité économique et la création d'emplois», faisant observer que la régionalisation avancée implique aussi que les politiques publiques soient avant tout soucieuses des besoins et aspirations des citoyens.
Passant en revue les étapes balisant la voie à la mise en œuvre de la régionalisation avancée, M. Baraka a rappelé les élections régionales qui s'étaient déroulées au Maroc en septembre dernier, indiquant que ce scrutin a donné naissance à des conseils élus au suffrage universel direct. Les présidents de ces instances, a dit le président du CESE, «disposent de pouvoirs exécutifs dans des domaines aussi différents que variés liés au développement de leurs régions».
Concernant les provinces du Sud, il a rappelé les investissements colossaux engagés dans cette partie du Royaume depuis leur recouvrement, en jetant la lumière sur les efforts essentiels consentis, dans ce sens, en matière d'élargissement et de consolidation des infrastructures, de mise en place et de promotion des services sociaux et de lutte contre la pauvreté.
«Le succès de cette dynamique vertueuse a été tel qu'aujourd'hui plusieurs indicateurs socioéconomiques dans les provinces du Sud sont supérieurs au reste du Royaume, comme en témoigne notamment le PIB par habitant qui est supérieur de 50 % à la moyenne nationale», a expliqué M. Baraka.
Autant les 40 dernières années ont été axées sur l'investissement en matière de construction et de consolidation des infrastructures de base, d'élargissement de l'accès aux services sociaux et de lutte contre la pauvreté, «autant les prochaines années donneront corps aux ambitions des populations, tout en véhiculant l'esprit de la régionalisation avancée, de l'autonomie et de la création d'emplois et de richesses», a-t-il souligné.
«Sa Majesté le Roi a lancé, depuis Laâyoune en novembre dernier, plusieurs projets à la faveur de la signature de conventions entre les présidents des conseils régionaux et le gouvernement», a-t-il rappelé, précisant qu'un budget de pas moins de dix milliards de dollars a été engagé en vue de consolider les conducteurs de croissance que sont les secteurs de la pêche, l'agriculture, les phosphates et le tourisme, outre le soutien des investissements privés, la promotion de l'emploi, la création d'entreprises et l'amélioration de la formation.
Le président du CESE a tenu à souligner que tous ces projets «seront respectueux de l'environnement et seront dotés d'une composante de soutenabilité forte», faisant savoir qu'une attention toute particulière sera donnée à la nécessité de préserver les ressources naturelles.
Cette dynamique, poursuit-il, sera accompagnée par la mise à disposition des ressources humaines nécessaires dans les différents secteurs d'activité, notant à titre d'exemple que des écoles de tourisme et de management, entre autres, verront le jour à Dakhla et à Laâyoune au sein de la Technopolis de Foum El Oued, qui comprendra également un centre de recherche et de développement. Ce centre accueillera aussi bien des étudiants marocains qu'étrangers.
En matière de connectivité, une autoroute est en cours de construction entre Agadir et Laâyoune avec l'objectif d'atteindre Dakhla, puis la Mauritanie et le Sénégal, a dit M. Baraka, qui a également fait état de l'ambitieux projet de mise en place d'une plate-forme de commerce et de logistique reliant le Royaume et l'Afrique.
Dans ce contexte, indique-t-il, la connectivité électrique sera aussi consolidée, l'objectif étant d'arriver à la capacité de transporter et d'exporter l'électricité produite à partir de l'énergie solaire vers d'autres pays, notant que «le but ultime est de créer un hub régional au service de la consolidation des relations de coopération entre le Royaume et les pays subsahariens, tout en étant une source de prospérité et de stabilité».
Cette table ronde, qui a été modérée par Tamara Cofman Wittes, directrice du Center for Middle East Policy, relevant du Brookings Institute, s'est déroulée en présence de prescripteurs d'opinions et d'experts américains de la région MENA et de l'Afrique.


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