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Le gouvernement catalan persiste malgré les difficultés

Lourdes amendes pour les organisateurs du référendum


Samedi 23 Septembre 2017

 Le gouvernement séparatiste de Catalogne a reconnu jeudi que la vaste opération policière et judiciaire menée dans la région compliquait l'organisation du référendum d'autodétermination interdit, sans pour autant renoncer à sa tenue le 1er octobre.
La Cour constitutionnelle a annoncé jeudi à Madrid avoir infligé de lourdes amendes à 24 personnes présumées impliquées dans l'organisation du référendum déclaré anticonstitutionnel.
Une amende de 12.000 euros par jour est ainsi imposée au secrétaire général de la vice-présidence régionale, Josep Maria Jove - arrêté mercredi - ainsi qu'aux sept membres de la commission électorale de Catalogne, "jusqu'à ce qu'ils respectent les résolutions de la Cour".
Les forces de l'ordre avaient saisi mardi et mercredi près de 10 millions de bulletins de vote et les convocations pour 45.000 assesseurs.
Et après les arrestations mercredi de 14 hauts responsables catalans au coeur de l'organisation du référendum, le vice-président du gouvernement régional, Oriol Junqueras, l'a admis: "Il est évident que les règles du jeu ont été altérées". "Nous ne sommes pas en mesure de voter comme d'habitude", a-t-il ajouté.
La presse a présenté ces opérations comme un coup décisif porté au scrutin interdit par la Cour constitutionnelle.
Et le gouvernement espagnol a par ailleurs décidé d'envoyer d'importants renforts de police en Catalogne, qui seront logés sur trois gros bateaux comptant 6.600 lits mouillant dans les ports de Barcelone et Tarragone.
Mais comme si de rien n'était, le président séparatiste du gouvernement catalan Carles Puigdemont a tweeté jeudi un lien vers une page permettant aux Catalans d'identifier leur bureau de vote. (Le site n'était cependant pas accessible au moment où l'AFP a voulu le consulter).
Dans une déclaration diffusée jeudi soir, M. Puigdemont a assuré: le référendum se tiendra "parce que nous avions prévu des plans pour parer à toute éventualité et garantir le vote, mais surtout, parce qu'il a le soutien de l'immense majorité de la population, qui en a marre de l'arrogance et des abus du gouvernement du Parti populaire".
M. Puigdemont avait annoncé qu'en cas de victoire du "oui", la région amorcerait le processus de séparation de l'Espagne.
Il a obtenu jeudi le soutien de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. La cheffe du parti indépendantiste SNP a appelé au respect du droit à l'autodétermination en Catalogne et souhaité "qu'un dialogue puisse s'instaurer" entre Madrid et Barcelone.
En Catalogne, les opérations policières destinées à empêcher le scrutin ont suscité de nombreuses critiques.
L'emblématique FC Barcelone a condamné toute forme d'entrave au "droit à décider" de la Catalogne. Et dans le grand théâtre-opéra du Liceu, sur les Ramblas de Barcelone, le public a entonné l'hymne catalan mercredi soir.
Quelques milliers de manifestants ont afflué jeudi midi dans le centre de Barcelone, pour la deuxième journée consécutive, dans une ambiance résolument festive. Ils se sont massés devant la Cour d'appel pour réclamer la libération des dirigeants arrêtés.
Huit des 14 personnes interpellées mercredi ont été remises en liberté jeudi à la mi-journée, selon l'exécutif catalan.
Les manifestants étaient encore des milliers dans la soirée, dont certains décidés à camper sur place toute la nuit. En outre, des Barcelonais sont sortis sur leur balcon ou dans la rue pour taper sur des poêles et des casseroles en signe de protestation.
"Les arrestations sont une honte", protestait un pompier de 36 ans, David Barnet, indépendantiste, bien décidé à participer au référendum du 1er octobre.
"Je ne voudrais pas me séparer de l'Espagne", expliquait ailleurs dans la ville Juan Jose Moya, 63 ans. "Je ne suis pas pour l'indépendance mais pour qu'on laisse les gens voter".
Les Catalans sont partagés presque à parts égales entre indépendantistes et partisans d'un maintien de la Catalogne au sein de l'Espagne. Mais plus de 70% souhaitent pouvoir s'exprimer à travers un référendum en bonne et due forme, dans la région aux 7,5 millions d'habitants.
Au pouvoir depuis fin 2011, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a toujours refusé tout référendum d'autodétermination de la région, au nom du respect de la Constitution.
Il avait qualifié mercredi de "chimère" le scrutin du 1er octobre et demandé aux dirigeants séparatistes de renoncer à "l'escalade dans la radicalité et la désobéissance".
Jeudi, le ministre de l'Economie Luis de Guindos a évoqué une "main tendue" par le gouvernement aux séparatistes "à condition qu'ils respectent la légalité". Il n'a pas écarté une amélioration du financement de la région.


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