Le film égyptien “Clash” livre une vision sur les contradictions sociales


Samedi 22 Avril 2017

Le film égyptien “Clash” livre une vision sur les contradictions sociales
Le film égyptien "Ishtibak" (Clash) de son réalisateur Mohamed Diab, projeté récemment à Oslo, a permis au public de découvrir, à la faveur d'une trame cinématographique bien ficelée, certains aspects de la vie sociale avec ses contradictions et ses amertumes les plus refoulées.
Nombre d’intervenants, dont des critiques et des professionnels du 7ème art, ont noté que ce long métrage se présente comme une plongée dramatique dans la réalité sociale, avec ses bifurcations, ses enchevêtrements et ses ramifications les plus difficiles à démêler. Le réalisateur de ce film, dont les principaux rôles sont campés par Nelly Karim, Tariq Abdelaziz, Hani Adil, Ahmed Malik, Mi Al Ghaythi et l’enfant Ahmed Dash, a en effet réussi, à la faveur d’une maîtrise parfaite de la scénographie, à impliquer les téléspectateurs dans les dédales de relations sociales aussi diverses que contradictoires.
Le film raconte, dans un savant dosage entre humour et sérieux, l’histoire d’un groupe de détenus dans un fourgon de police sur fond de manifestations pro et anti-gouvernementales dans le sillage des ébullitions qui ont secoué l’Egypte durant les dernières années. Le long métrage se présente comme le condensé du périple pénible et périlleux de ses protagonistes, en donnant libre cours à la parole et au désir de larges franges sociales aux orientations différentes et aux backgrounds culturels divers de s’exprimer.
Pour ce faire, le metteur en scène s’est tenu à mettre en jeu les forces en présence, en donnant la possibilité aux personnages de confronter leurs regards respectifs sur le cours des événements, sans faire valoir une position aux dépens d’une autre dans un travail cinématographique naturellement plein de messages.
Entre autres messages de ce film, le réalisateur a souligné, dans une déclaration à la MAP, la coexistence et le vivre-ensemble, surtout que les événements se déroulent dans un espace exigu d’à peine quelques mètres carrés, une sorte d’allégorie qui rappelle la situation fort complexe qui prévaut en Egypte. Le film "Clash", qui a remporté trois prix au Festival de Valladolid en Espagne, a été projeté dans plusieurs festivals internationaux, et a obtenu une mention lors de la dernière édition du Festival de Cannes où il a été projeté en ouverture de la section "Un certain regard", présidée par l’actrice suisse Marthe Keller.
Mohamed Diab, le jeune cinéaste parti en 2005 faire ses études en scénario à la New York Film Academy, a soutenu que la mission du cinéma consiste à "changer la société", quoiqu’il reste confiant que le changement est un processus de maturation qui prend du temps pour se matérialiser. Aussi a-t-il estimé que la coexistence et le changement sont des données intrinsèques à tout être humain et qu’il y a toujours une position médiane qui facilite l’échange et la communication entre les hommes, pour peu que l’on accepte de s’éloigner de la vision manichéiste du monde entre le noir et blanc et de prendre en considération la couleur grise.


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