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Le Xème Congrès national réaffirme l’identité sociale-démocrate de l’USFP

Appel au renforcement du rôle de l’Etat à travers l’intervention en faveur des couches sociales démunies


Mardi 23 Mai 2017

Ph : Lmoussaoui
Ph : Lmoussaoui
Voici la traduction intégrale du communiqué final du Xème Congrès national de l’USFP :
 
"Après l’examen et l’adoption des rapports moral et financier ainsi que la présentation des rapports d’orientation et organisationnel aux congressistes qui les ont largement débattus tout en proposant d’importants amendements, le Xème Congrès national de l’Union socialiste des forces populaires, tenu les 19, 20 et 21 mai courant à Bouznika, salue le travail sérieux effectué respectivement par la Commission préparatoire, la Commission administrative et le Conseil national au niveau des différentes régions et provinces. Un travail auquel avaient contribué des centaines de militantes et militants dans le cadre d’un grand processus de concertation, de dialogue et de débats, lequel a constitué un modèle de démocratie distinctif quant aux préparatifs du Congrès dans un esprit collectif, une écoute mutuelle et une participation globale.
Conformément à ce qui a été avancé dans ces projets et contributions, ainsi que les contenus du rapport moral et les différentes interventions qui ont fait part d’idées et de propositions constructives et pratiques, que ce soit lors des séances plénières, des Commissions ou de la séance d’ouverture, le Congrès évoque :
Premièrement : La conjoncture dans laquelle s’est déroulé le Congrès au niveau national marquée par la participation de l’USFP à l’actuelle majorité gouvernementale, en tant que choix décidé par les instances nationales compétentes du parti et qui a été le résultat de développements politiques a amené le parti à mettre en œuvre sa vision et son programme de réforme au sein de l’Exécutif. Surtout après que les concertations, entravées pendant plus de cinq mois, ont confirmé que notre parti a été et reste un composant nodal dans l’équation politique après les dernières élections législatives non seulement au niveau de la majorité gouvernementale, mais également au niveau de la polarisation intervenue lors de l’élection de la présidence de la Chambre des représentants. Ce qui a confirmé, une fois de plus, la place remarquée dont jouit l’USFP et la confiance politique décisive quant à sa réussite au cours de cette étape importante et ce qu’il s’en est suivi pour la constitution du gouvernement.
Deuxièmement : La conjoncture régionale et internationale qui s’est caractérisée par de profondes mutations intellectuelles a vu nombre de certitudes régresser suite aux influences accélérées et fortes de la mondialisation qui se traduit par la montée du libéralisme sauvage et l’ascendant de l’économie du marché. Ce qui a fait que ce développement continu débouche sur une réaction régressive inhérente à la nature ancrée de l’identité, se manifestant essentiellement dans la multiplication des dissensions raciales et chauvines, l’isolement, le confinement outre la propagation de l’extrémisme religieux au point d’aboutir à la pratique du terrorisme et du prosélytisme.
Ces mutations palpables ont constitué une opportunité pour la propagation d’une pensée de droite et populiste, tant au niveau de son approche de la réalité à travers ses constantes et variables, qu’à travers ses manifestations économiques, sociales et culturelles. Ce qui a placé les partis socialistes dans le monde face à des défis, les contraignant à s’adapter à cette nouvelle donne en vue de trouver de nouvelles réponses aux grandes questions que posent la mondialisation et les changements l’accompagnant. Des réponses relatives aux problématiques de l’économie et de la société, du rôle de l’Etat, de la position des mouvements sociaux et culturels, renouvelés et indépendants, ainsi qu’à tout ce qui est en rapport avec la justice, l’égalité, la solidarité, l’environnement, l’émigration et les droits des minorités…Des questions qui interpellent notre parti et l’ensemble des composantes de la gauche.       
Troisièmement: Les changements et les profondes transformations qualitatives qu’a connus la société marocaine aux niveaux démographique, sociologique et urbain ont radicalement bouleversé sa configuration. D’où leur impact notoire quant à la pyramide des âges et la répartition géographique, ainsi que l'équilibre urbain, entraînant ainsi la multiplication de différents besoins répondant à un nouveau modèle sociétal. Ceci a clairement influencé la perception des individus et des groupes dans leurs relations avec l'Etat et les institutions, ainsi qu’avec les organisations politiques, syndicales et associatives. L’on assiste également à l’expansion des moyens de communication via les nouvelles technologies, ce qui a engendré des effets significatifs sur les habitudes des gens et leurs relations avec leur milieu aux niveaux local, national, régional et international. 
Sur la base de ces données politiques, culturelles et sociales, et en fonction des  projets, des contributions et des rapports présentés lors des Assises, outre les débats et discussions, le Congrès affirme : 

1-Sur le plan politique
•     La nécessité de poursuivre le chantier lancé par la réforme constitutionnelle, en particulier dans ses thèmes fondamentaux qui ont connu des dysfonctionnements et des confusions sous le  gouvernement précédent, concernant les acquis des droits de l’Homme, le service public, les libertés collectives et individuelles, les libertés d'expression et de la presse, l'orientation démocratique moderniste ouverte sur les civilisations, en plus du respect des droits de la femme et l'égalité des genres, ainsi que la mise en application du principe de parité tel qu’indiqué dans la Constitution.
•     La consolidation d’une «Monarchie constitutionnelle, démocratique, sociale et parlementaire», conformément aux dispositions de la Constitution, et à travers l’équilibre des pouvoirs, le respect des attributions constitutionnelles, le renforcement des institutions sur des règles juridiques justes. De même qu’il est nécessaire d’assurer l'indépendance de la justice, la protection des citoyens contre toutes les formes d’injustice, d'oppression, d'abus et d'humiliation et de prémunir la société contre les courants extrémistes et fanatiques, ainsi que de les mettre à l’abri des différents groupes de pression et d'oppression économique et sociale. Il faut également consolider les mécanismes de la véritable citoyenneté, dans ses différentes manifestations politiques, juridiques et des droits de l’Homme.
•     La révision du système électoral, qui a prouvé, au cours des différentes échéances qu’a connues notre pays, qu’il nécessite une évaluation globale, que ce soit au niveau de la participation, de l’abstention de s’inscrire sur les listes électorales ou bien concernant le découpage, les opérations de vote et de contrôle, ainsi que les modalités de la représentativité et d’autres problématiques relatives au processus électoral et les violations y afférentes dont la distribution illégale des fonds, tour à tour sous forme de corruption ou d’achat des voix au nom de l’esprit de bienfaisance ou des principes religieux, ce qui suscite des questionnements sur l’efficacité  du processus électoral et l’encouragement à l'abstention.
•     La lutte contre la corruption et le clientélisme à travers un plan global et la mise en place des mécanismes de la gouvernance pour l’instauration des règles de transparence comme condition sine qua non de la démocratie. De plus, on doit lutter contre l’économie de rente à travers l’amélioration de l'arsenal juridique, que ce soit par la mise en place d'une loi démocratique pour le droit d’accès à l’information ou par l'adoption de lois et règles favorisant la concurrence loyale et l’égalité des chances. Outre la reddition des comptes, l'amélioration des relations de l’administration avec les citoyens, l’entame d’une réforme administrative qui soit efficiente, le respect du principe du service public, avec la mise en oeuvre d’un programme clair en vue de contourner la centralisation administrative en perspective de la consolidation de la régionalisation au Maroc.

2-Au niveau économique, social et culturel :
-      Renforcer le rôle de l’Etat à travers l’intervention en faveur des couches sociales  les plus démunies afin de leur assurer les conditions de vie digne, la protection sociale juste, la protection sanitaire,  et ce pour  réduire les effets des disparités sociales et les influences grandissantes de la libéralisation sauvage, œuvrer  à rendre justice aux démunis et à la classe moyenne, lesquels sont frappés de plein fouet par la cherté de la vie et les prestations publiques de mauvais aloi. Notamment la classe ouvrière, les commerçants, les artisans et les agriculteurs. L’Etat doit également adopter un régime des impôts  équitable, une politique économique nationale en faveur des petites et moyennes entreprises à travers le territoire national en vue d’encourager l’investissement productif et l’innovation via une nouvelle  politique de crédit qui va au-delà du système bancaire  actuel dont le service a profité uniquement aux  catégories les plus nanties.
-      Préserver  les acquis  sociaux obtenus par la classe ouvrière, respecter le droit à la syndicalisation, les libertés syndicales, protéger le pouvoir d’achat des citoyens, lutter contre le chômage, et ce à travers le renforcement des capacités de l’emploi, le désenclavement du monde rural par tous les moyens possibles et disponibles et ne pas se contenter des solutions de facilité  au détriment des masses populaires.
-      Considérer le chantier de la réforme de l’Enseignement et de  l’Education comme  stratégique pour notre pays qui a souffert d’une déperdition continue de ses ressources humaines. Dans ce cadre, ce chantier ne peut être dissocié de la réforme de l’école publique et des exigences   de la modernité. De même que ce chantier exige l’adhésion du Maroc à la société du savoir, de la connaissance et de la créativité, ainsi qu’à l’ouverture sur les cultures universelles et les langues  vivantes, et ce en se démarquant des carcans patrimoniaux, culturels, linguistiques et méthodologiques imposés aux élèves et aux étudiants. Ce qui a fait de notre enseignement un modèle d’échec et de reproduction du sous- développement.
-Se concerter  avec les différentes compétences culturelles et créatives en vue d’élaborer une stratégie claire et précise visant le développement des secteurs de la production culturelle, intellectuelle, artistique et créative, tout en  accordant un grand intérêt aux composantes linguistiques de la société marocaine dans sa diversité et sa pluralité, et notamment à la langue amazighe qui a longtemps souffert de la marginalisation et de l’exclusion, ce qui implique une mise en application des dispositions de la Constitution la concernant.
-Mettre en œuvre des politiques de développement qui tiennent compte  des équilibres entre les régions, en particulier celles touchées par la marginalisation, à l’instar de la région rifaine où la ville d’Al Hoceima est secouée par des manifestations de protestation qui résultent de sentiments d’injustice et d’humiliation, en l’absence de véritables projets de développement pour la désenclaver.
Tout en exprimant sa solidarité avec les manifestants et en souscrivant aux slogans scandés, l’USFP confirme qu’il serait impossible de surmonter cette situation par une solution sécuritaire, mais plutôt en privilégiant le dialogue avec les partis, les syndicats et les associations locales crédibles ; l’objectif étant de parvenir à des solutions sérieuses et urgentes  sans omettre les réformes à moyen et long termes.
-Adopter une politique réaliste qui tient compte du nombre croissant de Marocains du monde et leur contribution qualitative aux niveaux économique, social et culturel et faire en sorte de répondre à leurs besoins et revendications légitimes et de se conformer aux dispositions de la Constitution relatives à leur participation au sein des instances représentatives nationales.

3- au niveau régional et international
•     La nécessité d’appréhender la dangerosité du défi régional qui fait de notre pays l’objet d’un plan ourdi contre son intégrité territoriale à travers un complot visant son morcèlement fomenté depuis l’invasion coloniale.
Ce projet consistant notamment à encourager le séparatisme au Sahara marocain n’a pas seulement abouti à entraver le processus de développement et la stabilité dans la région, mais il a aussi hypothéqué l’avenir des peuples maghrébins. Lesquels souffrent des conséquences néfastes de cette politique qui menace l’unité de notre pays et celle de ces peuples et anéantit toutes les opportunités de complémentarité et de coopération économique.
Les conséquences néfastes de cette politique ont franchi l’espace maghrébin pour s’étendre à l’ensemble du continent africain. Mais le Maroc a repris l’initiative dans celui-ci grâce à la diplomatie courageuse de S.M le Roi Mohammed VI qui s’inspire des leaders africains de libération des années 50 et 60 du siècle dernier et grâce aussi au rôle joué par la diplomatie parallèle et aux initiatives à caractère économique prises par les gouvernements qui se sont succédé, ainsi qu’au projet d’autonomie des provinces sahariennes qui a eu un écho favorable au sein du continent et de la communauté internationale.  
•     La confirmation du droit du peuple palestinien à édifier son Etat indépendant avec Al Qods comme capitale, la solidarité indéfectible avec les prisonniers palestiniens croupissant dans les geôles israéliennes, l’appel à la communauté internationale pour qu’elle abandonne sa politique d’indifférence vis-à-vis de cette cause, la mise en place d’un programme concret et crédible visant à garantir les droits du peuple palestinien et la condamnation de la complicité des Etats qui appuient le projet sioniste de colonisation.
•     La condamnation de l’inquiétante propagation de l’idéologie  des groupes terroristes dans la région arabe et maghrébine et également dans le Sahel et en Afrique subsaharienne. Laquelle présente un danger pour la stabilité et la sécurité de la région et exige des pays qui alimentent cette propagation d’assumer leurs responsabilités.
•     La dénonciation de la destruction et la dévastation des pays arabes et du déplacement forcé de leurs populations à cause de l’intervention étrangère qui a accentué les contradictions au sein de ces pays et les a poussés vers la guerre civile et les conflits sectaires, et ce à travers la marginalisation de l’opposition politique pacifique, le financement des groupes intégristes et religieux en les armant et en leur apportant l’appui humain et logistique à même d’alimenter des plans de morcèlement et de destruction.
Le Xème Congrès national, tout en réitérant l’identité sociale-démocrate du parti et en affirmant son appartenance intégrante aux mouvements de libération et de démocratie dans le monde et en se déclarant fier d’être au cœur de la gauche marocaine, œuvre à ce que ses positions et initiatives soient empreintes de réalisme, et ce à travers des slogans et des choix réalisables et des alliances et coordinations qui servent les intérêts des masses populaires et du pays sans contredire ses principes et son histoire.
Dans ce cadre, il renouvelle sa fidélité aux artisans de la libération et de la démocratie et réitère sa détermination à préserver la mémoire du parti que jalonnent les hauts faits des martyrs, des prisonniers et des militants qui ont façonné la carte de la gloire et des sacrifices de ce pays.
Il considère que les effets et les interactions positifs de la réussite du Congrès doivent se poursuivre à travers un programme national, régional, provincial et local, ouvert sur toutes les potentialités nouvelles, les forces vives, la jeunesse, les femmes, les organisations de la société civile et l’intégration de toutes les militantes et militants ittihadis conformément aux valeurs de fidélité aux principes, positions et décisions de l’USFP.
Il loue la culture de l’engagement dans le cadre de la dialectique des droits et des obligations qui doit régner au sein de tous les organes du parti et parmi tous les membres, femmes et hommes, toutes générations confondues, sur la base de la prééminence des valeurs et critères de mérite, de compétence, de militantisme, de sacrifice, de persévérance et de présence permanente aux luttes et au sein de la société, et en étroite relation avec les masses populaires, en vue d’une préparation continue des échéances de 2021 dont notre parti doit gagner le pari, puisque c’est le parti des forces populaires, le parti de la démocratie, de la dignité, de la justice et de l’égalité.
Vive l’USFP !
Gloire et pérennité à la marche de la libération et des martyrs."



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