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Le Sommet Etats-Unis-Afrique relance la guerre économique sur le continent

Le Maroc joue la carte de la coopération tripartite à Washington


Mohammed Taleb
Mardi 5 Août 2014

Le Sommet Etats-Unis-Afrique relance la guerre économique sur le continent
Avec un PIB supérieur à 2000 milliards de dollars et des taux de croissance supérieurs à 6%, l’Afrique suscite aujourd’hui l’engouement d’un nombre important d’investisseurs et de pays étrangers. 
Outre les investisseurs classiques «les ex-colons»  tels que la France et les autres pays européens, l’Afrique est devenue la cible d’autres pays comme la Chine, l'Inde, la Turquie et le Brésil  mais également  de la première puissance économique mondiale, à savoir les Etats-Unis.
C’est dans le sillage de cette guerre économique qui ne veut pas dire son nom que le sommet Etats-Unis-Afrique ouvre ses travaux aujourd’hui à Washington.
Plus que jamais convaincus qu’ils doivent agir pour couper l’herbe sous les pieds de leurs concurrents, en particulier la Chine qui ambitionne de doubler le montant de ses échanges commerciaux avec l’Afrique d’ici à 2020, pour les porter à 400 milliards de dollars et les investissements directs en Afrique à 100 milliards de dollars, les Etats-Unis visent à travers cette rencontre à «renforcer les liens avec l'une des régions les plus dynamiques» du monde, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.
Face à la percée de Pékin, qui a multiplié son commerce bilatéral avec l'Afrique par cinquante en seulement 25 ans, qui a 900 entreprises sur la terre africaine, et qui a pu en 2007 détrôner la France afin de devenir le second plus gros partenaire en Afrique, le but des USA sera également de faire «progresser les objectifs de l'administration en matière de commerce et d'investissement en Afrique et mettre en évidence l'engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l'Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants».
Pour sa part, le Royaume, qui participe à ce sommet regroupant plus de 50 hauts-responsables africains, part avec des idées et des choix clairs: proposer aux partenaires américains un partenariat tripartite pour la conquête des marchés africains.
Pour l’économiste Abdelouahed El Jai, le Royaume a «des atouts à faire prévaloir dans ce domaine. Sa position stratégique sur le plan géographique, mais surtout son orientation réaffirmée vers une coopération avec un ensemble de pays africains, notamment de l’Afrique de l’Ouest, sont des éléments qui méritent d’être exploités»
Selon lui, «les actions menées ces derniers temps, à l’occasion des visites effectuées par Sa Majesté à certains pays amis, les partenariats noués entre les entreprises marocaines et leurs homologues africaines semblent, à ce titre, plutôt encourageants».
Cependant, la poursuite de cet effort nécessite, selon la même source, «la prise de mesures, visant à simplifier davantage les procédures administratives, fiscales, de financement et de change». 
Le Maroc qui ambitionne ainsi de s’imposer comme plateforme d’échanges avec l’Afrique s’est inscrit dans une  vaste stratégie visant à accroître ses liens avec les marchés en croissance rapide d’Afrique de l’Ouest et  Centrale pour s’imposer de plus en plus comme une passerelle pour l’investissement sur le continent noir. C’est dans ce cadre que le Parlement a adopté à la mi-février une loi formalisant le statut de Casablanca comme centre financier international (Casa Finance City) et mis en place des mesures supplémentaires destinées à attirer les investisseurs.
Des mesures qui font la paire avec «la politique de libéralisation des échanges extérieurs prônée par l’OMC et en conformité avec les accords signés avec ses principaux partenaires commerciaux», nous a assuré cet enseignant à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat.
«Le Royaume s’est également engagé dans une perspective de flexibilisation du taux de change et d’ouverture de son compte capital. De même, il a  l’ambition de faire de Casablanca une place financière internationale», a-t-il précisé. 
Pour cet ancien directeur à Bank Al Maghrib, «notre pays gagnerait cependant à mener à bien les réformes de la justice et de l’administration, qui constituent aujourd’hui les principales contraintes pour l’investisseur, qu’il soit marocain ou étranger».
Notre économie est appelée également à relever plusieurs autres défis afin de profiter  de toutes ses potentialités, notamment sur le plan de la logistique et des transports. «Il faut continuer à développer les moyens de transport vers les pays africains, à encourager l’implantation d’unités marocaines là où existe un potentiel à exploiter », souligne El Jai. «La réussite des entreprises marocaines à gagner la confiance des marchés africains, notamment dans des secteurs comme la banque, l’immobilier et les télécommunications, constitue une référence appréciable porteuse d’une dynamique favorable», a–t-il conclu.


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