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Le Réseau amazigh pour la citoyenneté en congrès à Rabat

Pour les islamistes au pouvoir, l’institutionnalisation de la langue amazighe, « une question de souveraineté »


Narjis Rerhaye
Mercredi 24 Septembre 2014

Le Réseau amazigh pour la citoyenneté en congrès à Rabat
«Il n’y a pas de volonté politique pour reconnaître l’identité amazighe du Maroc et encore moins de faire du tamazigh l’une des deux  langues officielles du pays. Plus que jamais la lutte continue face à un gouvernement, celui de Benkirane, pour qui l’amazighité est loin de constituer une priorité ». Ahmed Arrehmouch, le coordonnateur du Réseau amazigh pour la citoyenneté – Azetta Amazighe, est un activiste en colère. Et il le fait savoir à voix haute. Trois ans après l’adoption de la nouvelle Constitution, une Constitution qui porte la reconnaissance de l’amazighité d’un pays et d’un peuple et alors que l’Exécutif a passé deux années et demie aux commandes du pouvoir, l’engagement en faveur de l’amazighité n’est qu’un mythe. « C’est la raison pour laquelle nous organisons notre 4ème Congrès national sous le thème de la lutte continue pour l’institutionnalisation de tamazigh, dans un Maroc démocratique, laïc, pluriel et diversifié », explique A.  Arrehmouch.
Une évaluation de l’action gouvernementale sur la question amazighe sera au cœur du congrès du Réseau Azetta qui se tiendra à Rabat du 26 au 28 septembre. Et le bilan en la matière suscite la plus grande des inquiétudes des activistes imazighen. « Depuis l’avènement du gouvernement Benkirane, il n’y a jamais eu autant  de prénoms amazighs interdits. Le Réseau amazigh pour la citoyenneté a en effet traité le dossier de 27 interdictions de prénoms prononcés sous l’ère de cet Exécutif », rappelle ce militant.
Mais il n’y a pas que cela. Selon les initiateurs du Réseau, les Imazighen seraient victimes d’une véritable politique d’expropriation des terres collectives et de celles aux frontières du domaine forestier. « On a l’impression que les pouvoirs publics préfèrent que de telles terres soient encore habitées par les oiseaux et autres animaux plutôt que par ces populations », commente le coordinateur du Réseau amazigh pour la citoyenneté.
Plus grave encore, le projet de loi organique relatif à l’adoption du tamazigh comme langue officielle est « toujours dans la salle d’attente ».  
 
Un observatoire contre 
la discrimination raciale 
à l’encontre des Imazighen
Des informations laissent indiquer que c’est un dossier dont héritera le  prochain gouvernement qui sera élu en 2017. Au début de l’année, ceux et celles du Réseau Azetta Amazighe ont rencontré le groupe parlementaire du PJD et ce dans le cadre de leur action de plaidoyer relatif à une telle loi organique. La réaction  des députés islamistes a été sans ambiguïté : l’institutionnalisation de la langue amazighe est un dossier de « souveraineté ». Autrement dit, les islamistes au pouvoir veulent refiler la patate chaude de l’amazighité au chef de l’Etat alors que c’est bien le gouvernement qui détient l’initiative de l’élaboration d’un projet de loi organique. Cette fin de semaine à Rabat, les Imazighen ont sonné le tocsin de la mobilisation. Un plan d’action et une feuille de route vont être adoptés au cours du 4ème congrès national d’un réseau qui fête sa 12ème année d’existence, compte 38 sections à travers le Maroc et coordonne avec la Fédération nationale des associations amazighes, laquelle est composée de 105 ONG.  « La lutte continue, pas question de baisser les bras », affirment en chœur les activistes de l’amazighité.  Et ce n’est pas un simple slogan. Face aux violations des droits humains liés à l’amazighité, le réseau est en train de mettre en place un observatoire de lutte contre la discrimination raciale dont seraient victimes les Imazighen. Dans le même temps, le réseau est en train de travailler sur le rapport de la situation des droits économiques, sociaux et culturels au Maroc, une réponse au rapport gouvernemental qui sera présenté à Genève en mars 2015. 


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