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Des promesses électorales qui ont fait rire sous cape plus d’un puisqu’il s’agit bel et bien de promesses qui ont été déjà faites lors de la présentation du programme gouvernemental en 2011 sans avoir été concrétisées cinq années plus tard. C’est le cas des logements destinés aux classes moyennes, de l’objectif de faire du Maroc un pays sans bidonvilles en 2015, de la promotion du segment locatif, de la refonte du cahier des charges du logement social, de l’adoption des approches de durabilité et de qualité technique, architecturale et paysagère dans les projets concernant ces logements et de rendre le logement social plus accessible et son prix plus supportable pour les familles et les personnes à revenus modestes.
De l’aveu du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville, le déficit en logements s’élève actuellement à 580.000 unités, seulement 54 localités ont été déclarées villes sans bidonvilles, 4.086 habitations menaçant ruine ont été traitées sur les 43.697 recensées par le ministère de l’Intérieur en 2012 et seulement 9.068 constructions ont été traitées dans le cadre des programmes engagés en 2013 dont 7.734 sont en cours d’engagement.
Une réalité que confirment les derniers chiffres du HCP qui ont indiqué que le logement de type «bidonville ou habitat sommaire» représente 5,6% des ménages au Maroc, soit plus de 42.000 familles. Un état de fait qui ne semble pas émouvoir outre mesure le ministre qui n’a pas trouvé mieux que de se défausser de toute responsabilité quant au retard dans l’avancement du programme «Villes sans bidonvilles», estimant que l’accélération de ce dispositif est du ressort des autorités locales, des conseils élus et des populations concernées plutôt que du ministère de tutelle.
C’est le cas également des maisons menaçant ruine, une problématique qui n’a que trop duré faute de volonté politique. Pour plusieurs élus de la nation, ce dossier n’a jamais été classé comme une priorité des politiques publiques. Il a toujours souffert, selon eux, du manque de vision prospective, de l’absence d’un cadre légal précis et de moyens d’intervention adéquats. Casablanca qui englobe, à elle seule, près de 51% des habitats menaçant ruine est l’exemple typique du laxisme gouvernemental. Effectivement et malgré le fait que des fonds ont déjà été levés (10 millions de DH versés par le Conseil de la ville et 500.000 DH par l’Agence urbaine) et que l’expertise et le recensement ont été réalisés, l’Etat tarde toujours à intervenir.
A chaque fois que ce dossier est posé sur la table des discussions, Nabil Benabdellah se complaît dans la fuite en avant en réclamant 10 milliards de DH pour éradiquer les maisons menaçant ruine. Selon lui, le Fonds de solidarité pour le logement se trouve dans l’incapacité de réunir cette somme puisque ses réserves ne dépassent pas, dans le meilleur des cas, 2 à 2,5 milliards de DH consacrés à la lutte contre les bidonvilles et à la restructuration de certains quartiers. En d’autres termes, tant que les 10 milliards de DH ne seront pas collectés, le ministre ne pourra rien faire pour venir en aide aux victimes de ce genre d’habitat. A noter que la problématique des maisons menaçant ruine a été la cause, ces dernières années, de dizaines de morts d’hommes et de blessés plus ou moins graves sans parler des sinistrés qui demeurent sans abri.
Le cas des logements pour la classe moyenne est aussi flagrant. Ce projet annoncé en grande pompe par le gouvernement, il y a deux ans, continue à être boudé par les promoteurs immobiliers. D’après des statistiques présentées par le ministère de tutelle en mai, seuls 4.000 logements seront mis en chantier prochainement sur les 14.000 prévus dans le cadre des conventions signées avec son département alors que les besoins en la matière sont estimés entre 50.000 et 60.000. On est donc loin, très loin, des prévisions optimistes du même ministre formulées en 2013 et qui prévoyaient la construction de 10.000 logements entre la fin de 2013 et le début de 2014. Bref, «les promesses n'engagent que ceux qui y croient».