Le Maroc importe 94 % de ses besoins énergétiques

La stratégie du Royaume dans le secteur énergétique vise essentiellement à développer et à diversifier les sources d'énergie dans le pays, a indiqué la DG de l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra.
La stratégie nationale dans laquelle s’est engagé le Maroc depuis 2009 s’est assignée pour objectif de développer des sources d’énergie diversifiées destinées, précisément, à la production de l’électricité à travers des technologies propres et concurrentielles, a souligné Mme Benkhadra, dans un entretien paru ce lundi au quotidien "The Times of India", à l’occasion de la visite au Maroc du vice-président indien, Hamid Ansari.
Elle a relevé que le Royaume, qui importe 94 % de ses besoins énergétiques, a pris l’initiative d’adopter cette stratégie énergétique en vue de réduire sa dépendance à l’étranger, réaliser l’intégration industrielle, créer des opportunités d’emploi et de promouvoir les recherches créatives, tout en prenant en considération les potentialités réelles du Maroc.
Cette stratégie a pour but d’adopter des sources d’énergie locales issues des énergies renouvelables, à travers l’exploitation des ressources naturelles dont regorge le Maroc, notamment via la mise en place d’un programme d’énergie solaire, éolienne et hydraulique d’une capacité de production qui atteindra 2000 MGW pour chaque unité à l’horizon 2020, a-t-elle précisé.
La responsable a fait savoir que ces projets accéléreront et renforceront l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique destiné à la production de l’électricité, vu qu’elles représenteraient 42 % des capacités électriques dans le monde entier à l’horizon 2020 et 52 % en 2030.
Le Royaume, a-t-elle dit, a démontré, à travers l’organisation de la COP 22, son engagement et sa disposition, en tant que pays africain, euro-méditerranéen et arabe, qui veut booster les négociations et trouver les solutions nécessaires.
Mme Benkhadra a affirmé que l'ONHYM envisage de consolider les liens entre le Maroc et l’Inde en attirant les sociétés pétrolières indiennes vers l’investissement dans le secteur des hydrocarbures au Royaume pour renforcer les relations de coopération entre les deux pays, conformément aux Hautes instructions Royales en la matière.
Elle a estimé que la quatrième conférence "Inde-Afrique" sur les hydrocarbures, tenue les 21 et 22 janvier dernier à New Delhi, a constitué une incarnation claire des efforts conjugués des gouvernements indien et des pays africains pour conforter la coopération entre les deux parties et mettre en place un partenariat gagnant-gagnant dans les différents secteurs économiques, spécialement les hydrocarbures.
Elle a indiqué que l’émergence économique, qu’a connue l’Inde pendant des années, a fait d’elle le 4ème grand consommateur et le 3ème importateur des produits pétroliers, alors que le continent africain joue un grand rôle dans ce secteur, du fait qu’il compte 14,5 % des réserves pétrolières prouvées et exploitables et 13,2 % des réserves de gaz naturel dans le monde. Cette complémentarité entre l’offre et la demande, en tant qu'outil efficace pour assurer un partenariat durable entre l’Afrique et l’Inde en matière des hydrocarbures, augure d’un avenir fructueux, surtout que l’Inde a accumulé une grande expérience et une large expertise qu’elle pourra partager avec les pays africains, a-t-elle conclu.