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Le Maroc, fer de lance de la lutte antiterroriste Abdelhak Khiame : La politique sécuritaire du Royaume est basée sur des “frappes préventives”


Mourad Tabet
Jeudi 25 Mai 2017

«La coopération en matière de lutte contre le terrorisme est inconditionnelle ». C’est ce qu’a affirmé le directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire national, Abdelhak Khiyame, dans un entretien accordé au journal électronique « El Español ».
Il a ainsi mis en avant que les services secrets marocains ont avisé à plusieurs reprises les autorités belges de la présence de jihadistes dans leur pays, tout en rappelant qu’à l’époque où le Maroc avait démantelé la cellule Bellirej en 2008, les autorités marocaines avaient mis en garde leurs homologues belges de l’existence d’un quartier à Bruxelles « qui peut constituer un véritable vivier pour les terroristes ».
Selon Abdelhak Khiyame, Bellirej et Ali Aarrass habitaient ce quartier. Il a précisé que lorsque les autorités marocaines avaient demandé l’extradition de ces personnes ou leur interrogatoire, car ce sont des citoyens marocains, les autorités belges avaient catégoriquement refusé.
Selon le directeur du BCIJ, ces dernières avaient ignoré les mises en garde des autorités marocaines. Et quand les attentats de Bruxelles ont eu lieu, elles se sont rendu compte: « que le danger est réel et que la coopération internationale est vitale ». Et d’ajouter « Heureusement, je crois que les Belges ont appris la leçon et que le niveau de notre collaboration avec eux se situe actuellement sur la même ligne qu’avec l’Espagne ».
Selon lui, les Belges se sont rendu compte de l’efficacité du modèle marocain notamment au niveau législatif. «Le législateur marocain, et je ne me lasse pas de le répéter, a été très intelligent, car il a mis en place une réforme du Code pénal stipulant que les personnes qui retournent des zones de conflit peuvent être arrêtées et écoper de peines allant jusqu’à 20 ans de prison », a-t-il mis en relief.
Il a également ajouté que « cette vision n’a pas été acceptée au début au regard du principe de la liberté de circulation. Mais ce qui s’est passé, c’est que les jihadistes de retour au pays étaient des auteurs d’attentats et mis sous surveillance policière. Il ne faut pas adresser de reproches aux forces de sécurité, car il n’y avait pas de législation qui leur permettait d’agir ou du moins de les interroger sur les circonstances de leur voyage à l’étranger. Mais maintenant, elles disposent de cette base juridique pour le faire ».
Quant à la question de savoir s’il y a un risque d’attentat en Espagne similaire à celui de Madrid survenu le 11 mars 2004, Abdelhak  Khiyame a assuré que si le Maroc disposait d’une information dans ce sens, il l’aurait partagée sur le champ avec les  autorités du pays concerné, qu’il y ait coopération formelle ou non avec lui. « Il s’agit de vies humaines et c’est une considération qui est supérieure à toute autre », a-t-il ajouté.
Une communauté musulmane importante vit en Espagne. Pour cela, le directeur du BCIJ a estimé que ce pays devrait organiser le champ religieux sur son territoire et que l’expérience marocaine peut servir de modèle à ce propos.  

Du Polisario à Daech

Lors d’une interview accordée vers la mi-mai courant à France 24, le chef de la lutte antiterroriste avait indiqué qu’une centaine d’éléments du Polisario avaient rejoint les rangs de Daech au Sahel et souligné l’importance de la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme.
Il avait, dans  ce sens mis, en avant l’expertise de son département en matière de lutte antiterroriste reconnue au niveau international, expliquant que la politique sécuritaire du Royaume est basée sur des « frappes préventives » qui permettent de démanteler des cellules terroristes avant qu’elles ne passent à l’acte.
Interrogé sur le nombre de Marocains ayant rallié les rangs d’organisations terroristes, Khiyame avait indiqué que 1.623 individus ont rejoint des foyers de tension, dont environ 400 ont trouvé la mort. Et d’ajouter que 78 d’entre eux sont retournés au Maroc.


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