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Les mineurs de fortune seraient environ un million dans le pays. Ils creusent la roche, versent du mercure dans les rivières et sont devenus les bêtes noires des défenseurs de l'environnement. Les "galamseys", comme ces exploitations minières sont surnommées au Ghana, auraient coûté 2,2 milliards de dollars (soit 1,87 milliard d'euros) de pertes fiscales à l'Etat pour la seule année 2016, selon le ministère ghanéen des Ressources naturelles. Le chef de l'Etat Nana Akufo-Addo, arrivé au pouvoir en début d'année a fait de leur éradication une des priorités de son mandat. Après avoir promulgué une interdiction temporaire des mines artisanales, le gouvernement a déployé fin juillet 400 membres des forces de sécurité à travers le pays. La bataille s'annonce féroce, puisqu'une semaine plus tard, "l'opération Vanguard" a déjà fait un mort parmi les galamseys, dans la région d'Ashanti dans le centre du pays, lors d'affrontements avec l'armée. Depuis 2006, l'or est devenu la première source de revenus en devises étrangères du pays. Mais le gouvernement estime que près de la moitié des opérations minières à petite échelle échappent aux circuits de revente officiels, suggérant que le problème pourrait être bien plus étendu que les seules mines artisanales. Travaillant dans des conditions extrêmement précaires et éprouvantes, et échappant de fait à toute loi sur les conditions de travail, les mineurs risquent leurs vies pour ramener quelques grammes d'or. Début juillet, 22 d'entre eux ont été ensevelis dans l'effondrement d'un puits. Après cinq jours d'efforts des secours pour les sortir des tunnels, les autorités les ont finalement déclarés morts et ont scellé le puits. Une des victimes, Kojo Kandanoba, 30 ans, creusait la roche depuis six ans pour nourrir tant bien que mal sa famille. "Il gagnait un peu d'argent", raconte son cousin Andrew Anchaba à l'AFP. "Il aidait ses parents et aussi d'autres membres de la famille." Lui-même est mineur. Mais il craint plus la politique de répression du gouvernement que les éboulements de pierres. "On sait bien que c'est interdit maintenant, mais c'est le seul boulot qu'on peut faire ici. On ne va pas non plus devenir des voleurs", lance-t-il.