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La zone franche d’Agadir victime de son assiette foncière

L’attractivité de la région et les activités exportatrices et créatrices d’emplois remises en question


Abdallah Halimi
Vendredi 26 Octobre 2018

Conformément à la loi n° 19-94 du 26 janvier 1995 (BO du 15 février 1995) relative à la création de zones franches, le Secrétariat général du gouvernement a transféré, le 9 octobre 2018, aux départements ministériels le décret n° 2.18.738 relatif à la création d’une nouvelle zone franche à Agadir.
Cette plateforme industrielle a été présentée devant S.M le Roi Mohammed VI le 28 janvier 2018, à Agadir, dans le cadre de la déclinaison régionale du Plan d’accélération industrielle (PAI).
A cette occasion, la société porteuse du projet, MEDZ, a présenté la zone franche Agadir comme un projet très prometteur intégré dans une zone urbaine qui donne accès à un foncier industriel aux normes internationales et à des prix compétitifs. Le projet a pour objectif « de renforcer l’attractivité de la région et d’y drainer des activités exportatrices et créatrices d’emplois », avance la société gestionnaire.
Le 19 octobre courant, la société MEDZ, filiale de la CDG, gestionnaire du projet a présenté, à Agadir, les résultats des études de réalisation de cette zone. Selon l’article 1 de décret créateur, cette zone baptisée « Zone franche d’exportation de Souss-Massa » sera aménagée sur une superficie de 305 ha dans la commune de Drarga avec une première étape d’aménagement de 50 ha.
Elle sera constituée de 11 filiales de production industrielle destinées presque à 100% à l’export, le principe de cette zone franche. Il s’agit de l’agroalimentaire, de l’automobile, des énergies  renouvelables,  de la chimie et parachimie, de l’aéronautique, de textile et cuir, de la plasturgie, matériaux de construction et de l’industrie navale…
Pour les promoteurs du projet, la zone est intégrée dans « une zone urbaine qui donne accès à un foncier industriel aux normes internationales à des prix compétitifs ».
A l’occasion de cette réunion présidée par le wali, en présence du secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce et le représentant de la société MEDZ, les Domaines publics, propriétaires du foncier, ont communiqué le prix de vente de 42 DH/m2.  Or, ce prix déclaré a suscité des réactions marquant un fait décourageant pour la réussite de ce projet. Dans une déclaration à Libé, Bachir Ahchmoud, vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services d’Agadir (CCISA) a précisé que ce prix de vente  similaire à celui des cessions du groupe Al Omrane ne peut être qu’un frein pour la concrétisation d’un tel projet. «Malheureusement, avec une telle proposition, le prix de revient sera de l’ordre de 750 DH/m2. Ainsi, la zone franche d’Agadir sera la plus chère au Maroc en comparaison à celle de Tanger et Kénitra dont la dernière a été commercialisée entre 400 et 500 DH/m2 ».
Ainsi, la ZFE Agadir ne sera jamais compétitive avec une zone à proximité de la capitale et la porte de l’Europe à travers Tanger-Med, le cas de la ZFE de Kénitra ou de Tanger. Pour réussir ce pari industriel prometteur de la Région Souss-Massa, M. Ahchmoud  ajoute que les Domaines publics devraient réviser leur proposition de prix de vente et « céder le terrain à un prix symbolique permettant un prix de revient allant de 350 à 400 DH/m2 plus compétitif avec les autres zones du Maroc ». Et d’ajouter que  le  gouvernement s’est engagé, selon la loi de création, à ce que les ZFE  permettent aux entreprises de louer ou d’acheter un terrain ou un bâtiment pour y implanter leurs unités de production  et l’article 5 stipule que l’organisme d’aménagement et de gestion assure à l’intérieur de la ZF la location du terrain définie par un cahier des charges, une facilité pour attirer les investisseurs.
Certains promoteurs industriels de la région trouvent qu’il est difficile de réaliser ce projet dans le délai prévu par le Plan d’accélération industrielle (PAI) car des contraintes pourraient entraver la réussite de cette plateforme. D’une part, les exigences techniques très complexes relatives aux formalités d’extraction du foncier sur le titre mère; d’autre part, l’absence d’infrastructures routières, de voies de circulation, permettant un accès rapide et souple de la zone Drarga vers les deux principales entités de transport, à savoir le port et l’aéroport.
Bref, il ressort que le projet ZFE Souss-Massa est une opportunité pour le développement industriel de la région qui permettra la création de plus 24.000 emplois, ce qui conforte la position de la région dans le développement de l’économie régionale et nationale.


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