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La région MENA affiche un taux de chômage plus fort que celui du reste du monde

L’inactivité des jeunes lui coûte annuellement plus de 40 milliards de dollars


Alain Bouithy
Samedi 15 Octobre 2016

La région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) affiche un taux officiel de chômage plus fort que dans toute autre région du monde, a indiqué l’Organisation internationale du travail (OIT).
Selon cette dernière, le problème serait particulièrement grave chez les jeunes. A l’en croire, près d’un quart de la population des moins de 30 ans est sans emploi et le chômage des jeunes coûte plus de 40 milliards de dollars chaque année à la région.
Cette situation semble assez proche de celle que connait le Maroc. Selon une enquête du Haut-commissariat au plan, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans est passé de 20,5% à 21,5%, au deuxième trimestre de l’année 2016, celui des femmes de 9% à 9,9% et celui des lauréats des grandes écoles et instituts est estimé à 9,1%.
Dans le but d’enrayer un tant soi peu la hausse du chômage et réduire le sous-emploi des jeunes, l’OIT et la Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, ont signé un nouveau partenariat dont les termes ont été rendus publics récemment.
En gros, l’OIT explique que cet accord vise à favoriser l’emploi des jeunes dans cette région en développant des politiques de soutien à l’entrepreneuriat, en s’assurant que cette catégorie sociale possède les qualifications requises par le marché du travail et en encourageant un nombre croissant de jeunes à devenir entrepreneurs.
Selon les termes de cet accord, le nouveau partenariat sera concrètement consacré à un travail commun sur les politiques et les projets permettant de surmonter le décalage entre l’offre et la demande de qualifications. Il s’agira aussi de « partager les connaissances sur les réseaux de formateurs, leur évaluation et leur gestion, mais aussi d’élaborer des programmes nationaux adaptés à travers toute la région afin d’inclure les formations axées sur les compétences générales et la création d’entreprise », explique-t-on dans un communiqué.
«L’objectif que nous partageons avec la SFI dans le cadre de ce nouveau partenariat est d’aider à l’élaboration de politiques qui favorisent l’entrepreneuriat, garantissent aux jeunes l’acquisition des compétences requises par le marché et encouragent davantage de jeunes à devenir entrepreneurs», a expliqué Ruba Jaradat, directrice régionale de l’OIT pour les Etats arabes.
«L’une de nos priorités stratégiques dans la région est de soutenir un environnement propice aux affaires pour les entrepreneurs car cela suscite des créations d’emploi, provoque des innovations et aide à accroître la compétitivité de la région», a pour sa part expliqué Mouayed Makhlouf, directeur de la SFI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Pour cette institution, il s’agit en gros de soutenir les petites entreprises, d’encourager l’entrepreneuriat, d’étendre l’accès au financement et de créer des emplois.
Au-delà du chômage qui perdure dans la région, il faut relever un fait tout aussi préoccupant : le  niveau de qualification des jeunes pose également problème.
En effet, il ressort d’une récente enquête menée par l’incubateur de start-ups Wamda, financée par la SFI, que près de la moitié des entrepreneurs devaient se démener pour trouver du personnel qualifié.
D’après les 963 entrepreneurs et 1.697 employés sondés, les demandeurs d’emploi ayant des compétences en vente, création d’entreprise et gestion, faisaient particulièrement défaut.
« Environ 40% des employeurs avaient des difficultés à trouver des travailleurs dotés des savoirs comportementaux élémentaires comme la motivation et l’indépendance, et de grandes aptitudes », rapporte l’OIT.
C’est dire l’importance d’agir vite. Car, comme l’a relevé Dimitris Tsitsiragos, vice-président Services clients mondiaux de la SFI,  le chômage des jeunes a un impact sur les pays de la région. Il crée de l’instabilité et empêche de nombreuses économies régionales d’atteindre leur potentiel.
«Relever le défi du chômage des jeunes, est essentiel si les pays veulent combattre la pauvreté et poser les fondations d’un développement économique durable », a-t-il estimé.
A noter que depuis 2013, le programme KAB de l’OIT qui cible les jeunes en formation ou dans l’éducation technique ou supérieure, a été appliqué dans 366 institutions éducatives et a touché environ 150.000 étudiants dans la région. Ces cinq dernières années, le programme Start and Improve Your Business a permis la création de 510 nouvelles entreprises et de 1345 emplois.


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