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La présidente sud-coréenne présente ses excuses après sa destitution


Samedi 10 Décembre 2016

La présidente sud-coréenne destituée Park Geun-Hye s'est excusée vendredi pour le "chaos" politique dans son pays et a appelé le gouvernement à rester vigilant en matière économique et de sécurité nationale.
"Je suis tellement désolée pour tous les Sud-Coréens d'avoir créé ce chaos national par ma négligence alors que notre pays fait face à tant de difficultés, allant de l'économie à la défense nationale", a-t-elle dit dans une adresse télévisée peu après l'adoption par l'Assemblée nationale d'une motion de destitution.
Les députés sud-coréens ont voté vendredi la destitution de la présidente Park Geun-Hye, la privant de ses vastes pouvoirs exécutifs, conséquence d'un gigantesque scandale de corruption qui a précipité dans la rue des millions de personnes et paralysé le gouvernement.
L'adoption par l'Assemblée nationale de cette motion de destitution transfère l'autorité de Mme Park au Premier ministre.
Mme Park conserve son titre le temps que la Cour constitutionnelle entérine ou non la destitution. Ce processus pourrait durer jusqu'à six mois, avec pour toile de fond l'incertitude et la paralysie politiques à un moment de ralentissement de la croissance économique et de menaces constantes du voisin nord-coréen.
Le texte a été adopté par 234 voix contre 56, soit largement la majorité des deux tiers des 300 votes nécessaires.
"La motion pour destituer la présidente Park Geun-Hye vient d'être approuvée", a déclaré le président de l'Assemblée, Chung Se-Kyun.
"Face à cette situation grave, tous les députés ainsi que le peuple sud-coréen doivent se sentir misérables, le coeur lourd. J'espère qu'une telle tragédie ne se répètera jamais dans notre histoire constitutionnelle".
Dehors, des centaines de manifestants s'étaient rassemblés en hurlant à l'intention des députés: "Destituez Park!"
Ce vote signe une étonnante disgrâce. Mme Park est entrée à la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, en affirmant ne rien devoir à personne et être "mariée à la nation".
Après un peu moins de quatre ans de mandat, elle affronte la perspective de devenir le premier chef de l'Etat sud-coréen démocratiquement élu à être mis dehors.
Sur le papier, la Cour constitutionnelle --qui compte neuf juges nommés par Mme Park ou son camp, lui est favorable-- mais cette instance sera soumise à une très forte pression de l'opinion pour valider son départ, ce qui entraînerait une présidentielle anticipée.
La motion de censure accuse Mme Park de violations de la Constitution et de délits pénaux, corruption, abus de pouvoir...
L'adoption du texte, soutenu par l'ensemble des 171 députés indépendants et de l'opposition, a été rendue possible par les "oui" d'une faction rebelle au sein du parti conservateur de Mme Park, le Saenuri.
Tous les députés de l'opposition avaient menacé de démissionner en cas de rejet.
Ce vote s'explique en bonne partie par les manifestations monstre qui ont vu des millions de personnes descendre dans la rue pour exiger le départ de la présidente.
Le scandale qui fascine le pays et à l'international est centré sur Choi Soo-Sil, amie proche de la présidente. Arrêtée début novembre, cette confidente de l'ombre attend son procès pour extorsion et abus de pouvoir.
La "Raspoutine" sud-coréenne est accusée d'avoir utilisé ses relations d'amitié avec la présidente pour forcer les groupes industriels à verser environ 70 millions de dollars à des fondations douteuses, et de s'être servie de ces dernières comme tirelire personnelle. Elle est aussi soupçonnée de s'être mêlée des affaires de l'Etat.
La présidente est accusée de complicité et pour la première fois, un chef de l'Etat en exercice a été qualifié de "suspect" par le parquet.


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