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La participation de la femme marocaine au marché du travail reste parmi les plus faibles au monde

Le niveau d’éducation, la situation familiale, l’âge et les normes sociales seraient en cause, selon Bank Al-Maghrib

Vendredi 10 Août 2018

La participation de la femme marocaine au marché du travail est une réalité. Cependant, à l’instar des autres pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), elle reste parmi les plus faibles au monde.
En effet, « le taux d’activité féminine s’est établi à 22,4% en 2017 contre une moyenne de 50,8% en Europe et en Asie Centrale, de 51,5% en Amérique latine et Caraïbes et de 59,2% en Asie de l’Est et Pacifique », a relevé Bank Al-Maghrib dans son rapport annuel au titre de 2017.
Dans ce document, présenté dernièrement à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Banque centrale n’a pas caché ses préoccupations quant à la faible participation de la femme, estimant qu’outre les conséquences d’ordre social et même psychologique que peut engendrer l’exclusion de celle-ci du marché du travail, le manque à gagner économique serait très élevé.
Citant un rapport du Fonds monétaire international (FMI, Regional economic outlook, Middle East and Central Asia, FMI, novembre 2013), Bank Al-Maghrib a rappelé à ce propos que « la réduction de l’écart du taux d’activité entre les hommes et les femmes du triple au double de la moyenne des autres marchés émergents et en développement aurait doublé la croissance dans la région MENA au cours de la dernière décennie, permettant ainsi un gain cumulé de mille milliards de dollars ».
En ce qui concerne le Maroc en particulier, l’institut d’émission s’en est remis à un autre rapport de la même institution (IMF Country Report No. 17/65, Morocco selected issues, mars 2017) indiquant que « le coût par rapport à une situation où les femmes auraient le même taux de participation que leurs homologues masculins représente 46% du PIB par habitant ».
A en croire BAM, les causes de la faible participation de la femme marocaine au marché du travail seraient nombreuses. Cités dans plusieurs études quantitatives, les principaux facteurs seraient : le niveau d’éducation, la situation familiale, l’âge et les normes sociales.
A noter que dans le cadre du lancement de son initiative du centenaire sur les femmes au travail, l’Organisation internationale du travail (OIT) a réalisé en collaboration avec Gallup, une étude en vue d’appréhender les raisons de cette faiblesse à travers des enquêtes de perception.
 Intitulée « Vers un meilleur avenir pour les femmes au travail : ce qu’en pensent les femmes et les hommes», l’étude en question soulignait, en ce qui concerne le Maroc, « qu’a priori, le refus familial ne semble pas constituer un obstacle au travail des femmes, 69% des hommes estimant qu’il est acceptable qu’elles aient un emploi en dehors du domicile », a rappelé la BAM.
La même étude révélait cependant que près de la moitié des hommes (45%)  souhaitent que les femmes restent à la maison, 33% d’entre eux estiment qu’elles peuvent concilier entre travail et foyer alors que moins d’un quart (22%) pensent qu’elles doivent avoir un emploi rémunéré.
A titre de rappel,  les données d’une enquête mondiale sur les valeurs datant de 2011 et réalisée dans de nombreux pays par la World Values Survey Association (institution à but non lucratif basée à Stockholm », avaient révélé à l’époque que « 74,7% des hommes marocains estiment qu’ils sont prioritaires quand les offres d’emploi se font rares et que 63,8% d’entre eux jugent qu’être femme au foyer est aussi gratifiant qu’avoir un travail rémunéré », a relevé le rapport.
Pour BAM, ces résultats restent en ligne avec ceux d’une enquête réalisée au Maroc par la Banque mondiale («Promouvoir les opportunités et la participation des jeunes», Banque mondiale, mai 2012) entre décembre 2009 et mars 2010.
Il en est ressorti que la faiblesse structurelle de l’activité féminine est attribuable pour la tranche d’âge 15-29 ans au refus conjugal ou parental dans 53,8% des cas, à la difficulté de concilier entre travail et foyer pour 22,9% et aux normes sociales pour 11,1%.
Pour Bank Al-Maghrib, l’ensemble de ces données suggère au final que « même si les hommes se déclarent généralement favorables au travail de la femme, ils sont en partie réticents lorsque les opportunités d’emploi se font rares ou lorsqu’il s’agit d’arbitrer entre travailler à l’extérieur et prendre soin du foyer ».
En conséquence, l’institut d’émission a estimé nécessaire le fait de mener des actions importantes de sensibilisation « d’autant plus que les données internationales montrent une corrélation positive entre l’attitude des hommes et la participation des femmes ».

Alain Bouithy

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