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La menace de fièvre aphteuse plane sur le cheptel national

Comme en 1999, la maladie qui vient de frapper la Tunisie et l’Algérie fait craindre le pire


Hassan Bentaleb
Vendredi 1 Août 2014

La menace de fièvre aphteuse plane sur le cheptel national
Le Maroc est-il à l’abri de la fièvre aphteuse qui vient de toucher l’Algérie et, avant elle, la Tunisie? «Aucun cas n’a été enregistré jusqu’à aujourd’hui», nous a précisé Mustapha Abidi, directeur technique de l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANEOC), qui semble catégorique. Selon lui, il n’y a même pas eu l’ombre d’un cas suspect. « Les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture suivent de près la situation et un plan de vigilance est de mise depuis deux mois, date de l’apparition de cette maladie en Tunisie», nous a-t-il précisé avant d’ajouter qu’un plan de suivi rapproché est en cours d’exécution au niveau des frontières et des rassemblements des bétails.  La même assurance a été affichée par  Ben M'Barek Fenniri, président de l’ANEOC qui nous a révélé que les informations en provenance des éleveurs de l’Oriental et du Moyen Atlas sont rassurantes et qu’il n’ y a pratiquement eu aucun cas de contamination. 
Des propos que partage l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) qui a indiqué, dans un récent communiqué,  que la vigilance a été renforcée depuis l’apparition de la fièvre aphteuse en Tunisie. Mieux, il a précisé qu’il a procédé à la vaccination de 2,5 millions d’animaux, toutes espèces confondues, en sus de la prospection, à titre préventif, de 5 millions de têtes afin de maintenir une situation sanitaire satisfaisante. L’ONSSA a néanmoins jugé inutile de répondre, en temps opportun, aux questions que nous lui avions adressées hier et concernant les risques que le Maroc pourrait encourir en cas d’infection comme celle qui avait frappé les trois pays du Maghreb en 1999. Un silence qui ne peut que faire planer le doute sur la réalité de la situation actuelle.
Faut-il s’en alarmer en ces temps où les éleveurs ont commencé à lorgner les importantes recettes des immolations rituelles de l’Aïd Al Adha et à engraisser leurs cheptels en conséquence ? « Oui », affirment certains experts. Selon l’Agence nationale française de la sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, les pays indemnes ne sont pas à l’abri d’une incursion de la maladie en provenance de pays infectés voisins ou même éloignés. A titre d’exemple, la réapparition de la fièvre aphteuse en Europe en 2001 qui a touché plus particulièrement le Royaume-Uni et qui restera parmi les exemples les plus dévastateurs de l’histoire. Au cours de la même année, deux foyers ont été identifiés en France, ce qui a entraîné l’abattage de près de 50.000 animaux et eu des conséquences économiques importantes.
Le risque d’une propagation de cette maladie au Maroc via la contrebande existe-t-il ?  «Je ne crois pas»,  nous a répondu Mustapha Abidi. Pour lui, la situation a beaucoup évolué.  «Aujourd’hui, c’est plutôt le Maroc qui exporte son bétail vers l’Algérie et ce n’est pas l’inverse. Pourtant, la vigilance doit rester de mise car cette maladie est dangereuse et on ne peut se permettre de jouer avec le feu», a-t-il précisé. 
En effet, la fièvre aphteuse est une maladie très contagieuse qui affecte les animaux de la famille des Artiodactyles domestiques (bovins, ovins, caprins, porcins, …) et sauvages (cervidés, antilopes, lamas…). Bien que connue de longue date, cette maladie demeure l’une des préoccupations majeures des éleveurs et des autorités sanitaires. Elle peut avoir des répercussions socioéconomiques considérables notamment dans le secteur agricole. 
L’agent pathogène responsable est un virus de la famille des Picornaviridae. Il se transmet directement d'animal à animal ou par contacts indirects (matériel contaminé, produits animaux, interventions humaines d'un secteur infecté vers un secteur indemne). Il peut également être transporté par le vent sur des distances très importantes à partir d’un élevage infecté.
L’infection se fait par les voies respiratoires. La maladie se caractérise par l’apparition de lésions (vésicules) au niveau du museau, de la langue, des lèvres, de la cavité orale, des espaces interdigités, au-dessus des onglons, sur les trayons et aux points de compression sur la peau. Très fréquemment, les animaux infectés présentent une fièvre (hyperthermie), une dépression, une hypersalivation, une perte d’appétit et de poids et une chute de la production de lait. 


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