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La justice égyptienne rendra son verdict samedi : Hosni Moubarak risque la peine capitale


AFP
Vendredi 1 Juin 2012

La justice égyptienne doit rendre samedi son verdict dans le procès de l’ex-président Hosni Moubarak, premier dirigeant balayé par le Printemps arabe à comparaître en personne devant les juges et contre qui la peine capitale a été requise.
M. Moubarak, 84 ans, est accusé de corruption et d’implication dans la mort de plus de 800 manifestants, tués en janvier-février 2011 pendant la révolte qui l’a renversé, ce qu’il a nié.
Son ancien ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli, et six ex-hauts responsables de la sécurité sont poursuivis pour les mêmes raisons.
Ses deux fils, Alaa et Gamal, sont eux jugés pour corruption dans le même procès qui a commencé le 3 août 2011, six mois après le départ de M. Moubarak, poussé à la démission par le soulèvement populaire.
Mais certains craignent que justice ne soit pas vraiment rendue, en raison du manque de preuves tangibles apportées à l’audience contre l’ancien président.
Le verdict intervient entre les deux tours de l’élection présidentielle, qui doit mettre fin à une période de transition tumultueuse et émaillée de violences meurtrières.
Ce scrutin, qui s’est tenu pour la première fois depuis des décennies librement et sans intimidations, est l’un des changements majeurs connus par le pays depuis la «révolution du 25 janvier» 2011 et l’incarcération de M. Moubarak en avril de la même année.
Les islamistes des Frères musulmans, longtemps interdits et régulièrement cibles de vagues d’arrestations sous le régime déchu, sont aujourd’hui la première force politique du pays après avoir remporté les législatives.
Leur candidat à la magistrature suprême, Mohammed Morsi, affrontera au second tour les 16 et 17 juin le dernier Premier ministre de M. Moubarak, Ahmad Chafiq.
Mais en dépit de décennies de violations des droits de l’Homme, d’arrestations politiques et de torture institutionnalisée selon plusieurs ONG, l’ancien président pourrait être acquitté, ou bien faire appel s’il était jugé coupable.
Au cours de la trentaine d’audiences, les familles des victimes présumées de M. Moubarak ont regardé avec appréhension et colère les témoins appelés à la barre se contredire ou même innocenter l’ancien chef de l’Etat et ses responsables de l’accusation de meurtre.
Le Parquet a requis la peine de mort contre M. Moubarak, affirmant avoir assez de preuves.
Mais les témoins ont brossé un tout autre tableau.
L’un, officier de police, a dit avoir reçu l’ordre de traiter les manifestants comme des frères. Plusieurs autres ont assuré avoir eu pour instructions de ne pas porter d’armes pendant les manifestations.
Un autre encore, ancien adjoint de Habib el-Adli, a déclaré que ce dernier avait ordonné de n’utiliser que du gaz lacrymogène et des canons à eau le 28 janvier 2011, le jour le plus meurtrier du soulèvement.
«Les témoins du Parquet sont en fait des témoins de la Défense», a murmuré l’un des avocats des familles des victimes. Plusieurs témoins-clés, comme le maréchal Hussein Tantaoui, le chef d’Etat de facto de l’Egypte depuis le départ de M. Moubarak, ont témoigné à huis clos, mais des avocats ont dit qu’ils n’avaient pas impliqué l’ancien président.
M. Moubarak doit aussi répondre d’accusations de corruption dans le cadre de la vente de gaz naturel égyptien à Israël, qui se serait faite en dessous des prix du marché, et pour avoir accepté un pot-de-vin de l’homme d’affaires égyptien Hussein Salem, jugé par contumace.
L’armée au pouvoir a nié avoir joué un rôle dans son renvoi devant la justice, assurant que la justice était indépendante. Mais le procès n’a eu lieu qu’après des mois de manifestations contre le pouvoir militaire exigeant que l’ancien président soit jugé.


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