La fuite en avant

Roger Cukierman, président du Crif s'exprimant, au nom de la communauté juive, a soulevé un tollé de par des propos qui n’en finissent pas de défrayer les chroniques. En qualifiant Marine Le Pen d’‘’irréprochable personnellement’’ et en accusant les jeunes musulmans, de "toutes les violences", il s’est mis à dos bien du monde. 
Le gouvernement, dont des membres sont des bienveillants assidus  au service du Crif, mis à part un semblant de balbutiement quant à la ‘’Marine’’, se sont évidemment abstenus de condamner. Troublante aussi l’attitude du président français, à l’occasion de la soirée dînatoire annuelle du Conseil représentatif des institutions juives de France, un événement qui se veut pourtant œcuménique et politique. François Hollande, en bonne intelligence, reprenait en chœur l’expression favorite du FN, ‘’Français de souche’’, histoire de montrer du doigt ces « galopins » ayant osé profaner un cimetière juif de Sarre-Union.
On imagine, du coup, la gêne provoquée parmi les communautés présentes lors de ce dîner, boycotté du reste par le Conseil français du culte musulman (CFCM). 
Sentant que la polémique qui s’en éclata allait mettre à mal une cohésion tout juste bricolée, Hollande sans attendre d’hypothétiques lendemains qui chantent eut vite fait de l’éteindre quand il fit venir sur le perron du palais présidentielle et Dalil Boubakeur et Roger Cukierman pour accorder leurs violons.
Vrai couac ou polémique stérile, peu importe, seul aura compté, comme dirait quelqu’un, l’effet d’annonce. 
Juste pour s’éclairer la lanterne : Eric Zemmour pour des propos similaires a été condamné il y a de cela deux ou trois ans lorsqu’il avait gerbé toute sa rage envers les dealers de quartiers. Tout le monde, sans distinction aucune, lui était tombé dessus. Qu’en serait-il de Cukierman dans le fameux et consternant adage du deux poids deux mesures? Circulez…