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La formation à la française, un modèle reconnu qui s’est réinventé

Lundi 8 Avril 2019

Les Bleus, champions du monde de la formation ? Remis en question après le fiasco de Knysna en 2010, le modèle français s’est réinventé avec succès. En demi-finales du Mondial-2018, il y avait 25 joueurs passés par les centres de formation tricolores.
Si Antoine Griezmann et Lucas Hernandez ont appris le football en Espagne, tous les autres champions du monde 2018 ont été formés en France, à commencer par les “Lyonnais” Nabil Fekir, Samuel Umtiti et Corentin Tolisso ou les “Havrais” Paul Pogba, Benjamin Mendy et Steve Mandanda.
Le Croate Ivan Perisic, lui, a terminé sa formation à Sochaux, où il a remporté la Coupe Gambardella 2007 et débuté en pro, tandis qu’en Russie les Diables Rouges belges comptaient dans leurs rangs les frères Hazard, Eden et Thorgan, formés et révélés à Lille et Lens, et Yannick Ferreira Carrasco, passé par Monaco.
Si le label “made in France” brille si haut, c’est qu’il s’appuie depuis plusieurs années sur des “fondations solides”: “La base c’est la structuration des clubs amateurs, tous nos champions du monde ont commencé par une école de foot”, explique à l’AFP Hubert Fournier, le directeur technique national.
Parmi eux, 30% sont passés par un des 15 pôles Espoirs établis en France, qui compte plus de 2 millions de licenciés, dont 50% de pratiquants de moins de 20 ans répartis dans 15.000 clubs amateurs.
Le modèle français repose également sur un “plan national de détection” à partir des moins de 13 ans (U13) qui “permet de voir les meilleurs potentiels, de les suivre, pour ensuite alimenter nos différentes équipes de France de jeunes”, détaille-t-il.
Le crû 2019, à ce titre, est excellent. Les U17, U19 et U21 sont qualifiés pour le prochain Euro, tandis que les U20 joueront le Mondial de leur catégorie cet été.
“C’est la formation tout ça, il y a des résultats”, relève auprès de l’AFP Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF).
Reconnue comme une marque de qualité à l’international, la formation française a revu ses méthodes après le Mondial-2010 en Afrique du Sud, désastreux sur le plan sportif et en termes d’image.
“Il y a eu une grande réflexion post-Krysna. Des fois, les grands échecs nous poussent à prendre de grandes décisions”, commente Hubert Fournier, en soulignant le “nombre trop important d’abandons et d’échecs” constaté “il y a une dizaine d’années” dans les centres de formation.
“Avant, les enfants partaient trop tôt, trop loin du foyer familial”, selon lui. Un travail a été accompli pour avoir “des sections sportives à distance raisonnable”, dit le DTN, tout en insistant sur la meilleure prise en charge de l’accompagnement scolaire.
“C’est peut-être pour ça qu’on a une émergence de jeunes joueurs qui arrivent très tôt (au plus haut niveau) avec une maturité. C’est une génération qui a eu à sa disposition des structures de haut niveau à son plus jeune âge”, assure-t-il, citant l’exemple de Kylian Mbappé qui a débuté à 16 ans avec Monaco.
“Les éducateurs ont tous une formation spécifique en fonction de la catégorie d’âge dans laquelle ils peuvent intervenir”, explique aussi l’ancien entraîneur de Lyon.
Le football français voyage bien: selon l’observatoire du football CIES, en 2018 la France (821 joueurs) est le pays qui exporte le plus de footballeurs, derrière le Brésil (1.236). Ils étaient 776 Français de l’étranger en 2017.
Les clubs français ont ainsi réalisé une plus-value de 929 millions d’euros liée aux transferts de joueurs, un montant record qui dépasse largement les 302 M EUR de la saison 2016-17.
A l’étranger, les Français parviennent souvent à s’imposer dans leurs clubs, à l’image de Samuel Umtiti au Barça, d’Abdou Diallo à Dortmund ou de Benjamin Pavard à Stuttgart, démontrant une “capacité d’adaptation” certaine, souligne Fournier.
Mais des défis subsistent, dont la fuite des jeunes talents, un problème que n’esquive pas Noël Le Graët. “Je regrette que certains partent aussi vite”, dit-il à l’AFP. “Peut-être que nos dirigeants (de clubs) ne proposent pas des contrats assez rapidement”, expose le patron de la FFF.
Les clubs français construisent bien souvent leur modèle économique sur le “trading” de jeunes joueurs. Ils s’exposent aux aléas du marché et à la nécessité de vendre leurs pépites dès qu’une plus-value se présente.
Autre enjeu, la formation des latéraux, un poste qui a beaucoup évolué et où le vivier demeure mince en France. Didier Deschamps a expliqué lors du dernier rassemblement international mener une réflexion sur le sujet avec Hubert Fournier.

Libé

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