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La famille du martyr Benaissa Aït Ljid réclame justice


Mardi 25 Novembre 2014

La famille du martyr Benaissa Aït Ljid réclame justice
La famille Aït Ljid, l’étudiant de gauche tué en 1993 à Fès par des membres de factions estudiantines islamistes, continue de réclamer que justice soit faite au sujet du dossier de son fils. Vingt et un ans après, une seule question reste posée : qui a donc assassiné Aït Ljid ? 
Le dernier communiqué en date de la famille appelle le ministre de la Justice et des Libertés à ce que tous les accusés soient déférés devant le tribunal. Parmi eux, on reconnait le nom du dirigeant actuel du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelali Hamieddine. Bien évidemment, le ministre avait nié, lors d’une intervention au Parlement, avoir reçu de plainte à ce propos, ce que la famille avait mis à nu, en publiant la lettre avec date d’envoi. Hassan Aït Ljid, frère du défunt, n’y va par quatre chemins : «Nous continuons d’accuser le membre du secrétariat général du parti Abdelali Hamieddine, qui avait déclaré au tribunal, mensongèrement d’ailleurs, qu’il appartenait à la faction de gauche des étudiants basistes progressistes (Qaïdiyyines)». 
Pourquoi accuse-t-on Hamieddine dans l’affaire Aït Ljid ? 
Revenons aux faits. Une traditionnelle confrontation avait mis aux prises gauchistes et islamistes, un 25 février 1993. Après la rixe, les deux groupes se sont séparés. Un quart d’heure après, deux étudiants, Aït Ljid et son camarade Haddioui Lkhemmar, qui étaient à bord d’un taxi, avaient été interceptés par un groupe d’étudiants islamistes d’Al Adl wa lihsan et d’Al Islah wa tajjdid, branche du parti « Tawhid wa L’islah », actuel PJD. 
Une agression impitoyable avait eu lieu. Aït Ljid Benaissa et Lkhemmar Haddioui avaient été sauvagement lynchés. Sans force, les deux victimes appartenant à la faction estudiantine de gauche « Qaidiyyines » ont été évacuées à l’hôpital Ghassani. Le 1er mars 1993, l’un des deux étudiants avait rendu l’âme : Mohamed Aït Ljid Benaissa.
Par hasard, parmi les étudiants qui allaient être arrêtés ce jour-là non loin de la scène du crime est Abdelali Hamieddine. Dans le procès-verbal d’instruction, le mis en cause avait déclaré à l’époque : «Mon camarade Khaled Cherkaoui et moi avions eu écho d’un affrontement à la faculté de droit, et nous y avons pris part» Pourquoi a-t-il menti en se présentant comme un camarade de Cherkaoui, connu comme étant de gauche. 
Soulignons qu’un membre du groupe d’Al Adl wa lihsan a été arrêté dans le cadre de la même affaire, après l’approbation par le conseil suprême de l’arrêté de la Cour d’appel de Fès, le condamnant définitivement à 10 ans de prison ferme. 
Mustapha Elouizi 

​Même sur Google, Aït Ljid ne quitte pas Hamieddine

La famille du martyr Benaissa Aït Ljid réclame justice
Essayez d’écrire le nom d’Abdelali Hamieddine sur Google ! On vous rapporte certes tous les éléments relatifs à sa biographie. Mais, une remarque difficile à éviter : sur textes comme sur images, il est toujours accompagné d’un autre nom et d’une autre image : ceux de Mohamed Aït Ljid Benaissa. 
Les deux forment un peu partout un couple discordant. Le premier a certes beau tenter de se défaire de cette gênante compagnie, en vain. Le spectre de Benaissa lui colle à la peau,   partout où il passe. A deux reprises, l’année dernière, Hamieddine allait être la cause d’un événement fâcheux. Aux universités de Kénitra et Fès, les étudiants de gauche ont refusé qu’il vienne chez eux pour intervenir, avant qu’il ne soit déféré devant la justice. Leur message est clair : «Hamieddine a été jugé pour participation à un affrontement entre étudiants, mais jamais pour son implication dans un assassinat».

​L’arroseur arrosé

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Le proverbe est ancien. Certains n’en ont pas encore entendu parler. Ils continuent, du coup, à jouer aux donneurs de leçons aux autres. Ils ne savent pas qu’ils ne font que confirmer le dicton de l’arroseur arrosé. Abdelali Hamieddine, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ose s’ingérer dans les affaires internes d’un parti politique du nom d’Al Ittihad Al Ichtiraki! Oui, il ose commettre l’impardonnable. 
Loin de toute éthique, un dirigeant d’un parti majoritaire, de surcroît le parti du chef du gouvernement, s’autorise à dicter aux autres, qui sont dans l’opposition, ce qu’ils doivent faire! Attitude inconcevable et inadmissible. Pour un analyste politique plutôt neutre, ou encore pour un journaliste chroniqueur, on aurait bien fait passer cela, au nom de la liberté d’expression, garanti aux citoyens. Mais là, c’est un dirigeant d’un parti concurrent. 
Impensable. Le soir, il prend part à une réunion de son parti, en tant que membre du secrétariat général du PJD, discute des défaillances des ministres de sa formation, des démissions successives en provenance des régions, du scandale de l’autoroute sur tous les médias de la place, débat du retard accusé dans les projets de loi, se défend des accusations portées par ses propres amis au sein de son association, échange sur les incompatibilités d’un parti qui perd de plus en plus de son innocence fictive et s’indigne quant au manque de mise en œuvre de certains principes constitutionnels… Sans suite.   
Le lendemain matin, il ne trouve rien à raconter à part pêcher dans les eaux cloaques … En «lazy» chroniqueur, il cherche dans tous les titres du marché médiatique. La mort subite et choquante du militant d’Al Ittihad Al Ichtiraki domine les unes. Il faut dès lors en tirer profit. Du pur opportunisme. Le grand péché ! 
C’est bizarre. Plutôt, c’est dupe. Laisser de côté tout ce que vit sa formation politique et partir chercher midi à quatorze heures, relève de la pure divagation. Ne dit-on pas, à juste titre d’ailleurs : Grande honte à qui châtie autrui et soi-même à châtier oublie. 


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