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La dissolution de l’OCE sur la table du gouvernement ce jeudi

Le sort de l’Office de commercialisation et d’exportation sera scellé demain


Alain Bouithy
Mercredi 24 Juin 2020

La dissolution de l’OCE sur la table du gouvernement ce jeudi
C’est ce jeudi 25 juin que sera officiellement scellé le sort de l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE). En effet, un projet de loi relatif à la dissolution et la liquidation de cet établissement public sera examiné lors de la réunion du Conseil de gouvernement que présidera demain le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani.
En sursis depuis de nombreuses années, l’Office de commercialisation et d’exportation a connu ces dernières années des difficultés diverses qui ont quasiment précipité sa perte.
Malgré le plan de restructuration initié en 2005 en vue de l’aider à s’adapter à son nouveau contexte et l’étude stratégique qui suivra 4 ans plus tard afin de définir un plan de repositionnement stratégique, l’établissement public ne parviendra pas à retrouver ses marques.
C’est donc sans surprise que le couperet tombera en mars 2016 avec la publication du « Rapport relatif au contrôle de la gestion de l’Office de commercialisation et d’exportation » de la Cour des comptes dont les conclusions font état d’une restructuration inachevée et un repositionnement stratégique manqué.
« Après une première mission réalisée par la Cour des comptes en 2010 suite à laquelle les pouvoirs publics ont été invités à engager une réflexion quant à l’avenir de l’OCE eu égard à sa situation précaire, la présente mission a permis de revenir sur les mêmes constats avec des dimensions plus problématiques qui nécessitent, de la part des autorités compétentes, des réponses immédiates », avait notamment souligné ledit rapport.
« Dans sa configuration actuelle, l’organisme n’est pas viable », avait alors conclu la Cour des comptes dans ses recommandations. Quatre ans plus tard, le gouvernement a décidé de mettre un terme à la situation.
Créé durant la période du protectorat en 1932, sous la dénomination d’Office chérifien de contrôle des exportations, l’OCE avait été chargé à ses débuts du contrôle technique à la production et à l’exportation de toute une gamme de produits.
Les bureaux de cet établissement public se trouvaient, dans les années 50, près de la Capitainerie derrière la halle au poisson et ensuite près de la Douane vers l’entrée du port, se souvient Marie France Dartois dont les travaux de recherche sur la ville d’Agadir sont publiés sur un site web spécialisé qu’elle anime avec Régine Caïs-Terrier et Lahsen Roussafi.
Notons que dans ces années-là, l’OCE « était chargé de vérifier la conformité des produits exportés (fruits, primeurs, conserves de poisson, produits congelés) aux différentes normes avant l’embarquement sur un navire export (état sanitaire, conformité du produit, présentation, conditionnement, etc.) », souligne le trio qui restitue des pans de l’histoire de la capitale du Souss dans leur blog.
Trois décennies plus tard, en 1965, il change subtilement de dénomination pour devenir : Office de commercialisation de contrôle des expositions. Il est institué par le décret Royal n° 223-65 du 9 rebia 1385 (9 juillet 1965). Mais il continue à disposer du monopole de l’exportation des produits agricoles et des produits des industries alimentaires, du contrôle de ces exportations et de l’organisation des participations marocaines aux foires et manifestations internationales à l’étranger, comme le fait observer la Cour des comptes dans son rapport. 
Ce monopole, l’Office le perdra 20 ans plus tard suite à la libéralisation du secteur des exportations. « La loi n° 30.86 de 1993 portant réorganisation de l’OCE a mis fin à ce monopole et a redéfini son champ d’intervention désormais limité à l’exportation des produits agricoles et de ceux des industries alimentaires », rappelle la Cour dans la synthèse de son rapport. 
Depuis lors, tout semble ne plus marcher pour l’organisme public qui va opérer une nouvelle mue pour devenir quelques années Maroc Taswiq ; mais aura visiblement du mal à s’adopter au nouvel environnement de plus en plus concurrentiel au point de précipiter sa décadence. Une chute ou plutôt une dissolution que va entériner ce jeudi le gouvernement.


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