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La discrimination de genre, un obstacle au développement

Etude sur les stéréotypes et la discrimination envers les femmes


Mourad Tabet
Vendredi 18 Avril 2014

La discrimination de genre, un obstacle au développement
«Les stéréotypes de genre, notamment ceux liés aux femmes, restent l’une des principales barrières à l’abolition totale de la discrimination à l’égard de ces dernières». C’est la conclusion d’une étude initiée par l’ONG italienne au Maroc ProgettoMondo Mlal en partenariat avec Amnesty International-Maroc dans le cadre du projet intitulé « La force des femmes » et présentée mardi par Viera Schioppetto, responsable de ProgettoMondo Mlal, lors d’une journée de formation pour les cadres de la FDT et l’UGTM organisée en partenariat avec  l’Institut syndical italien de coopération et de développement (Iscos) et la région de Marches (Italie). Cette étude s’est basée sur une enquête menée auprès des femmes et des jeunes scolarisés des deux sexes vivant à Béni Mellal, y compris dans les zones rurales, les plaines et les montagnes, à Casablanca et Rabat-Salé. Elle a permis de dévoiler plusieurs types de stéréotypes liés au genre. Des stéréotypes transversaux (par exemple les femmes sont sentimentales, affectives, émotives, peureuses, faibles physiquement, courageuses, endurantes et « multitâches »). 
Les stéréotypes transversaux sont, selon cette enquête, «ancrés dans la conscience collective, confinant la femme dans une image négative malgré les avancées réalisées au Maroc en matière de statut de genre. L’étude en question montre que dans l’imaginaire populaire, les hommes et les femmes sont souvent représentés de manière stéréotypée. Cette perception s’effectue selon des connotations opposées, positives pour les premiers, négatives pour les secondes. Les termes courants désignant l’homme et la femme sont par exemple liés aux notions de force et de faiblesse, de maîtrise des sentiments et  d’émotivité, de chef de famille responsable et de femme au foyer, mère et épouse dévouée, de père producteur et de femme reproductrice, de leadership et de représentation-alibi, de supériorité et de soumission». L’étude qui a été menée par Fatima Bakass, professeur à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA) et le sociologue Kamal Mellakh, enseignant-chercheur à l’Université Hassan II Mohammedia-Casablanca,  évoque également les stéréotypes de genre qui ont trait à la sphère domestique (le rôle reproductif de la femme qui demeure en premier lieu associée à son rôle de bonne épouse et de mère de famille), les stéréotypes liés à la présence des femmes dans l’espace public (il y a des espaces publics interdits aux femmes à cause de ces stéréotypes, les apparences vestimentaires dans l’espace public…). 
Le monde du travail regorge également de stéréotypes. Par exemple, les différentes catégories de femmes interviewées ainsi que les jeunes lycéens ciblés par l’enquête s’accordent à dire que les femmes ne peuvent pas exercer certains métiers qui exigent, selon elles, « la force physique, l’endurance émotionnelle ».
Cette enquête n’a pas seulement pour but de dévoiler les stéréotypes répandus dans la société marocaine, mais  vise essentiellement à «faire évoluer les comportements sociaux des hommes à l’égard des femmes », « atteindre l’égalité hommes-femmes », et cela passe inéluctablement par  la lutte contre ces stéréotypes. 
Pour ce faire, l’enquête a appelé à l’élaboration d’une stratégie globale de lutte contre les stéréotypes de genre, et à impliquer tous les acteurs de la société (Etat, partis politiques et société civile) afin de promouvoir la culture de l’égalité entre les deux sexes.
Au cours de la même journée, la députée et ancienne ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nezha Skalli, a passé en revue les politiques publiques en matière de genre au Maroc depuis les années 90.
Elle a affirmé que la cause féminine ne concerne pas seulement les femmes, mais c’est une question nationale, voire une question de société, ajoutant que l’égalité entre les sexes est globale et indivisible et partant, cette question exige une politique globale de la part du gouvernement. 
Nezha Skalli a, par ailleurs, souligné que la discrimination de genre constitue un obstacle au développement. « La marginalisation des femmes, dit-elle, fait partie intégrante de la détérioration de la réalité politique, économique et sociale dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée ». Et d’ajouter : « Les crises sont aussi dues aux discriminations à l’égard des femmes et à la faiblesse de la participation de la femme aux postes de décision».
 



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