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La crise de l’emploi s’aggrave : L’impact de la pandémie sur le marché du travail plus sévère que prévu au premier semestre, selon l’OIT

Mercredi 15 Juillet 2020

La crise de l’emploi s’aggrave :  L’impact de la pandémie sur le marché du travail plus sévère que prévu au premier semestre,  selon l’OIT
L’impact de la pandémie de Covid-19 sur le marché du travail a été plus sévère que prévu, avait révélé dernièrement l’Organisation internationale du travail (OIT), notant que « le nombre d’heures de travail perdues dans le monde au cours du premier semestre 2020 est largement supérieur à ce qui avait été estimé».
« La reprise hautement incertaine au deuxième semestre ne suffira pas à revenir aux niveaux antérieurs à la pandémie, même dans le meilleur des scénarios possibles », avait-elle prévenu dans la cinquième édition de l’Observatoire de l’OIT : le Covid-19 et le monde du travail.
Mettant en garde contre une reprise incertaine et incomplète du marché du travail, l’agence onusienne avait même affirmé qu’il existe un risque de voir se poursuivre les pertes d’emploi à grande échelle. 
Plus tard que ce week-end, le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié le Budget économique exploratoire 2021 dans lequel il a dit s’attendre à des répercutions significatives de l’activité économique mondiale sur le marché du travail.
En effet, selon ses prévisions, « l’activité mondiale, fortement désorganisée cette année par le bouleversement de la production, de la consommation et des échanges commerciaux, devrait entraîner des effets désastreux sur le marché du travail au niveau mondial ».
Dans ce contexte de détérioration de la croissance économique, l’institution publique a ajouté que le marché du travail connaîtrait au niveau national « des pertes d’emploi qui atteindraient 712 mille postes sur l’ensemble de l’année 2020 ». 
Sous l’hypothèse d’une poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité, le Haut-commissariat a affirmé que « ces pertes devraient porter le taux de chômage au niveau national à près de 14,8%, soit une hausse de 5,6 points par rapport au niveau enregistré en 2019 ».
Pour expliquer l’aggravation des pertes d’heures travaillées observée au premier semestre 2020, à l’échelle mondiale, rappelons que l’OIT avait évoqué la fermeture des lieux de travail et l’application d’autres mesures de confinement, combinées à la détérioration rapide des conditions économiques. Selon elle, ces trois facteurs ont conduit à une chute brutale et majeure des heures travaillées au premier semestre 2020 ».
Selon les estimations de l’Observatoire, le nombre d’heures travaillées dans le monde au deuxième trimestre 2020 a chuté de 14%. Sur la base d’une durée hebdomadaire de travail de 48 heures, ce recul correspond à 400 millions d’emplois à temps plein.
Pour l’agence onusienne, « ces chiffres reflètent une aggravation de la situation dans de nombreuses régions au cours des dernières semaines, en particulier dans les économies en développement. 
D’après les estimations de ses analystes, les pertes d’heures de travail au cours du deuxième trimestre étaient de 18,3% dans les Amériques; 13,9% en Europe et en Asie centrale; 13,5% en Asie et dans le Pacifique; 13,2% dans les Etats arabes et 12,1% en Afrique.
Il est à souligner que dans sa dernière analyse, l’OIT propose également trois scénarios de reprise pour le second semestre 2020, mais prévient que les résultats à long terme dépendront de la trajectoire future de la pandémie et des choix politiques des pouvoirs publics. Le premier, « le modèle de référence », suppose un redressement de l’activité économique conformément aux prévisions actuelles, une levée des restrictions sur le lieu de travail et une reprise de la consommation et des investissements.
Dans ce cas, l’OIT « prévoit une diminution de 4,9% des heures de travail perdues (équivalant à 140 millions d’emplois à temps plein) par rapport au quatrième trimestre 2019 ».
Le « scénario pessimiste » prévoit une deuxième vague de la pandémie et le retour des restrictions qui ralentiraient considérablement la reprise. La conséquence serait « une baisse des heures de travail de 11,9% correspondant à 340 millions d’emplois à temps plein.
Quant au « scénario optimiste, il part du principe que les travailleurs vont rapidement reprendre leurs activités, ce qui stimulera sensiblement la demande globale et la création d’emplois », selon l’OIT. 
Ainsi, avec cette reprise exceptionnellement rapide, la perte des heures de travail au niveau mondial serait ramenée à 1,2%, ce qui correspond à 34 millions d’emplois à temps plein.

Alain Bouithy

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