La conversation harmonieuse des rimes et des rythmes






Entre poète et musicien, une affinité profonde

Mehdi Ouassat
Jeudi 30 Juillet 2015

C’est un beau succès que ce récital de rimes et de rythmes organisé, récemment, par l’Association «Arts et Culture» dans ses nouveaux locaux au Complexe sportif Mohammed V à Casablanca. Les adhérents et les amis de l’Association ont communié  dans un magnifique partage du sublime à travers des déambulations en vers, autour du recueil de poèmes «Algue errante» de Rédouane Taouil ainsi que d’une conversation somptueuse des cordes d’un quatuor de guitare, kora, luth et sitar avec Hamza Chraibi, Yahya Diabé, Said Chraibi et Karim Qamari. Sous l’égide majestueuse du luth, l’ensemble des instruments ont tremblé à l’unisson en croisant des mélodies où les multiples harmonies du sitar scellaient une envoûtante alliance de notes et de modes.
Derrière cet instrument, venu tout droit d’Inde, le célèbre Karim Qamari qui a suivi une formation musicale en France et qui n'en finit pas de rechercher et d'explorer de nouveaux rythmes et mélodies. Il faut dire que le sitar est un instrument très difficile certes, mais qui comporte une gamme beaucoup plus riche que les autres instruments. C'est pour cela que pour tenter une certaine fusion avec cet instrument qui n'est conçu que pour être accompagné par le «tabla» indien, il faut faire preuve de beaucoup de maîtrise et d'une grande culture musicale. Le guitariste des "Beatles", Georges Harrison, avait d’ailleurs séjourné pendant longtemps en Inde pour apprendre à jouer de la cithare auprès du grand maître indien Ravi Chankar. Mais il n'a pas réussi à percer les secrets de cet instrument très compliqué, selon lui. 
Alors que Karim Qamari, lui, a un atout que Harrison n'avait peut-être pas. II est immergé dans la culture marocaine avec sa diversité de style et de rythme, ce qui lui a permis d'apprendre et de comprendre les instruments et les mélodies des cultures et civilisations étrangères. C'est d’ailleurs pour cette raison que les musiciens marocains sont souvent sollicités par de grands musiciens de la trempe de Santana ou Ibrahim Maâlouf. 
Il est à noter que la légende attribue la création du sitar à Amir Kushro, au XIVème siècle. Cette simple version à trois cordes, dérivée du «tambur» perse, a été modifiée au fil des siècles. C’est alors au 18ème siècle qu’une quatrième corde fut ajoutée, puis au 19ème les tarafs, cordes sympathiques.
Durant les années 1960-1970, l'intérêt marqué par l'Occident pour la spiritualité de l'Inde s'étend au domaine musical. Le mouvement psychédélique, en particulier, intègre progressivement les sonorités asiatiques et le sitar, principal instrument de la musique hindoustanie classique, fait son apparition sur les albums des plus grands groupes de musique populaire du moment. Certains guitaristes comme Shawn Phillips ou Brian Jones introduisent à la même époque le sitar dans certains morceaux. La musique indienne connaît parallèlement un certain engouement, en particulier aux Etats-Unis, où Ravi Shankar apparaît dans plusieurs festivals rock. Norwegian Wood des Beatles et Paint It Black des Rolling Stones, les deux premiers tubes de pop internationale où figure le sitar, donnent au public une connaissance immédiate du son de l'instrument indien, grâce aux notes frisées.
 


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