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La coalition promet d'éradiquer la "menace planétaire" de l'EI et son chef


Vendredi 24 Mars 2017

La coalition internationale anti-jihadistes pilotée par les Etats-Unis a promis mercredi d'éradiquer la "menace planétaire" du groupe Etat islamique et de son chef Abou Bakr al-Baghdadi, lors d'une réunion assombrie par un attentat à Londres et un raid meurtrier sur des civils en Syrie.
Il s'agissait du baptême du feu pour le très discret chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson qui accueillait 67 autres pays de la "coalition mondiale" contre l'EI, certains membres s'interrogeant sur la stratégie de Donald Trump qui martèle qu'il va "démolir" les jihadistes.
Le président américain a été élu sur un programme de politique étrangère isolationniste et veut doper le budget de la défense de 10%, contre une baisse de 28% des ressources de la diplomatie. Dans ce contexte, il avait demandé au Pentagone de lui fournir un plan complet visant à "éradiquer de la planète cet ennemi abominable".
Adoptant le même ton martial dans leur déclaration finale, les 68 membres de la coalition se sont dits "unis dans (leur) détermination à éliminer cette menace planétaire".
Rex Tillerson a dénoncé une "force mondiale du mal" et a promis la "mort" prochaine d'Abou Bakr al-Baghdadi, de la même manière que le fondateur d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden avait été tué en mai 2011.
"Ce n'est qu'une question de temps", a assuré le secrétaire d'Etat.
Et à ceux qui s'inquièteraient d'un désengagement américain au Moyen-Orient, il a affirmé que "vaincre l'EI était l'objectif numéro un des Etats-Unis dans la région".
Mais cette dixième réunion de la coalition - mise sur pied en septembre 2014 par le président de l'époque Barack Obama - a été éclipsée par un attentat "terroriste" à Londres qui a fait au moins quatre morts, le jour même où Bruxelles commémorait les attaques jihadistes du 22 mars 2016 (32 tués).
Le rassemblement au grand complet de la coalition a aussi été assombri par la mort ces dernières 48 heures de plus de 40 civils près de Raqa - capitale de facto de l'EI - dans des raids aériens probablement menés par la coalition.
Avant la réunion de Washington, des désaccords étaient apparus entre certains pays sur la stratégie à suivre pour reprendre les deux bastions de l'EI: Raqa en Syrie et Mossoul en Irak.
Pour Raqa, les Etats-Unis et la Turquie s'opposent sur la force qui doit conduire l'assaut final sur la ville. Ankara refuse que les milices kurdes YPG, qu'elle considère comme un groupe "terroriste", y participent. Or, ces milices sont le fer de lance de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) que le Pentagone juge être les plus à même de reprendre Raqa rapidement.
La France aussi s'impatiente pour savoir qui reconquerra militairement Raqa et comment sera gouvernée la ville.
"Je sens une difficulté à arbitrer", a critiqué à l'encontre de Washington le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Plus largement, la coalition est attendue sur le statut futur des territoires libérés en Syrie: autonomie ou retour dans le giron du régime.
A ce titre, M. Tillerson a été très clair: "En tant que coalition, nous ne nous occupons pas de construction nationale ou de reconstruction".
En outre, il a évoqué un serpent de mer depuis 2012 pour la Syrie: d'hypothétiques "zones provisoires de stabilité grâce à des cessez-le-feu qui permettraient à des réfugiés de rentrer chez eux".
Quant à Mossoul, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, reçu lundi par Donald Trump, a plaidé pour que l'aide américaine s'"accélère", martelant que "le groupe terroriste (EI) devait être décimé".
Les forces irakiennes, soutenues par la coalition, ont lancé le 17 octobre l'offensive sur Mossoul. Après en avoir conquis fin janvier les quartiers orientaux, les soldats irakiens mènent depuis le 19 février une opération sur l'ouest de la cité. Au Pentagone, on estime que la victoire est inéluctable, même si des combats très durs sont encore à attendre dans la vieille ville.
Selon Washington, les opérations de la coalition - notamment plus de 19.000 frappes - ont permis de "libérer" 62% des territoires en Irak et 30% en Syrie que l'EI détenait à son apogée en 2014.


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